Flûte, flûte et re-flûte ! Les catholiques ont donc fait part de leur indignation après l’assassinat du père Jacques Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray. Leur indignation mais pas leur colère, puisque c’en est fini de la « sainte colère » quand on est un chrétien moderne. Trop moyenâgeuse, sans doute ! On est tout en compassion, tout en compréhension, tout en amour du prochain. On aurait aimé qu’il en ait été toujours de même. Pour les femmes, les chats noirs et les dubitatifs de tout poil.
Les représentants de l’Église – y compris le terrifiant prêtre des loubards Guy Gilbert, celui qui fait trembler les racailles banlieusardes – ont tous renchéri dans la mièvrerie jusqu’à l’indécence, mêlant leurs phrases toutes faites, leur douceur et leur componction à celles du gouvernement. Ah, ils l’ont bien appris, le passage où il est question de tendre la joue gauche, d’être doux pour gagner le paradis et d’aimer ses ennemis. Beaucoup moins celui où Jésus demande à ses disciples de se munir d’une épée quand ils auront à témoigner de lui. Beaucoup moins cette sentence des pères de l’Église qui dit que la guerre est juste quand elle vise à défendre un pays.
Depuis l’avènement du pape François, c’est à qui donnera dans la plus pure candeur. À qui sera plus doux et plus gentil que le chef des gentils. Calimero en pleine farandole avec Oui-Oui. « Vivre ensemble et pas d’amalgame », selon la dialectique des socialistes et des républicains ; « amour du prochain, pardon et miséricorde » selon celle de Rome. Pire : la victime et le bourreau, tous deux égaux dans la même prière.
Il semble que les catholiques ne s’interrogent pas sur ce qu’il adviendra d’eux, ici même, en France, lorsque à l’invitation de l’imam de Nice, on en aura rabattu sur la laïcité et laissé s’épanouir l’islam – porté aujourd’hui par 10 millions de musulmans, 20 ou 30 millions demain – face à un christianisme qui jouit de son agonie. Quand, à l’exemple de ce pape invraisemblable, on fermera les yeux sur leur double jeu et la haine que nous vouent beaucoup d’entre eux (merci de noter la modération ici introduite).
Ce qu’il adviendra ? Mais exactement ce qu’il advient des minorités religieuses en terre musulmane. Point.
On me pardonnera, j’espère, cette anecdote personnelle, mais j’étais il y a seulement quelques jours au sanctuaire de la Sainte-Baume, pêcheur devant la « pécheresse » Marie-Madeleine, et j’ai prié pour que les catholiques ne confondent pas le but à atteindre – amour et miséricorde – et les péripéties sur le chemin : guerres, famines, épidémies, catastrophes naturelles, invasions, attentats… qu’ils doivent avoir le courage de combattre autrement plus fermement que nos bons pasteurs ne le préconisent.
On me pardonnera peut-être moins ce plaidoyer pour un christianisme couillu. Et j’attends sereinement le bûcher.
Arnaud Besnard
Boulevard Voltaire