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vendredi 1 juillet 2016

Politique de l’autruche : la notion de « plafond de verre »


 Philippe Delbauvre

La notion de « plafond de verre » est assez récente. Elle est une émanation de pseudo-penseurs, considérés comme spécialistes des mouvements politiques radicaux français et européens.

Il est exact que le Front National n’ a pu conquérir lors des dernières élections locales une seule région. Il n’en reste pas moins que les progrès effectués par ce mouvement sont sidérants, élections après élections, quelles qu’elles soient.

Dans le faits, puisque ce sont de chiffres dont il est question, le Front National a connu, réellement cette fois-ci, un plafond de verre. Mais cela remonta environ à trois décennies. En effet, suite à l’affaire du détail, en 1987, le Front National voit sa dynamique freinée. C’est ainsi que si Jean-Marie le Pen obtint 14,38% lors des élections présidentielles de 1988, il ne collecta « que » 16,86% une quinzaine d’années plus tard en 2002. Soit une progression limitée à environ 17% alors même que les circonstances en 2002 lui furent très favorables. Rappelons qu’entre les élections européennes de 1984 et les élections présidentielles de 1988, le Front National était passé de 10,95% à 14,38%, soit une progression de 32% en seulement quatre ans.

Le plafond de verre a donc existé mais c’était avant l’accession de Marine le Pen à la tête du Front National. Depuis la lors, la dynamique s’est remise en marche. Il eut été aberrant par exemple, voici une trentaine d’années, d’imaginer le Front National au delà de 40% dans le cadre des élections régionales.

Le Front National reste un mouvement de contestation de l’ordre établi. Il incarne, au même titre que Podemos, une réaction du Peuple. En ce sens, le populisme n’est ni d’extrême droite ni même de droite ou de gauche : il est populaire. Et il ne faudrait pas croire qu’éternellement les électeurs de Mélenchon et Le Pen resteront séparés par une frontière depuis longtemps obsolète (la notion de « pensée unique » a désormais plus de vingt ans d’âge).
Les chefs de file des mouvements contestataires dits populistes ne sont pas propriétaires de leurs électorats. Et fatalement, puisque les ennuis sont devant nous, ces mouvements vont prospérer.
Et viendra le moment, un peu partout en Europe, y compris en France, où, à l’image des gauches françaises des années 30, le cri « UNION » retentira.

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