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mardi 29 mars 2011

A propos de la confusion dans le camp nationaliste

Au sujet de l’article publié par Rivarol (1), intitulé « Le camp nationaliste en pleine confusion » et mis en ligne sur le site du club acacia le 25 mars 2011.

Après lecture et relecture de l’article rivarolien, je continue à penser que le problème est mal posé et que par voie de conséquence l’article (« Ni keffieh, ni kippa ») que j’avais écrit naguère, parmi d’autres, sur le sujet, reste d’actualité.

Il va de soi que la position « Ni keffieh, ni kippa » est sans conteste la plus confortable qui soit puisque, tant d’un point de vue géopolitique qu’en terme de politique intérieure, elle renvoie dos à dos deux plaies dont les nationalistes et assimilés (je songe ici aux evoliens par exemple) ont eu et ont à souffrir en raison de l’attachement qu’ils portent à leur patrie.

Il ne s’agit pas de mettre en cause l’argumentaire, au demeurant sérieux, de cet article qui a le mérite de remettre certaines vérités en lumière via Pierre Vial ou d’autres mais plutôt de prendre acte de la complexité du problème qui, souvent, n’est pas posé comme il devrait l’être.

C’est ainsi que tant en terme de judaïsme que d’islam, l’article incriminé fait preuve de simplisme en postulant par le fait que dans un cas comme de l’autre les plaies sont, chacune, homogène et équivalentes.

Or, c’est faux.

En matière d’islam, des pays comme l’Iran, la Syrie, ou l’Egypte, tous les trois majoritairement musulmans ont néanmoins des politiques tant intérieures que diplomatiques différentes : opposition au nouvel ordre mondial dans le cas des deux premiers et judéophilie depuis les accords de camp David entre Egypte et Israël.

Ce qui s’avère être vrai à l’échelle mondiale l’est tout autant au sein même de la maison France où tant les juifs que les musulmans présentent, dans un cas comme dans l’autre, de fortes différences en leur sein.

C’est ainsi que les déclarations ainsi que les prises de position tant d’un BHL que d’un Finkielkraut ne représentent pas la communauté juive dans leur totalité. C’est ainsi qu’ils sont nombreux les juifs à contester la pseudo-représentativité de nos deux « penseurs ».

Il en est de même au sujet de la communauté musulmane qui s’étend - au même titre que pour le christianisme ou le judaïsme d’ailleurs - de l’agnosticisme voire de l’athéisme jusqu’à ce que l’on appelle l’intégrisme.

Que les uns comme les autres n’aient pas vocation à vivre en France - à quelques exceptions près comme c’est le cas pour les harkis - tant en raison de Vercingétorix que de Clovis dont nous ne faisons que transmettre les messages, c’est une évidence qui s’impose à nous ; ce n’est pas une raison pour sombrer dans la caricature qui postule, au motif réel qu’il s’agit de deux plaies, que celles ci sont équivalentes.

C’est ainsi que les musulmans n’ont, sur le sol national, que très peu d’élus et que les politiques, bien conscients quoiqu’ils en disent, savent très bien qu’un profil peut à lui seul déclencher la répulsion : d’où le peu d’entrain de ces politiques à présenter des candidats issus de la diversité... Chacun comprendra.

Au sujet des juifs, la situation est toute autre puisqu’on ne manque pas de ministres ainsi que de parlementaires qui agissent dans l’intérêt de la tribu et d’Israël : sans d’ailleurs toujours le cacher (sic). Qui peut au demeurant contester la vigueur et l’omniprésence du lobby ?

On ne peut pas non plus mettre à égalité des institutions musulmanes qui, globalement, ne s’en prennent pas aux nationalistes et des organisations juives diverses qui tant sur le terrain que verbalement ont toujours pris les nationalistes conséquents et cohérents pour cible.

L’endoctrinement des jeunes Français, ce dès l’école primaire, où une conception très subjective de l’histoire leur est inculquée, se fait bien au profit du Lobby et non au bénéfice de l’islam.

D’où mon refus du renvoi dos à dos.

Ce qui doit être fait, c’est justement ne pas se laisser enfermer dans une logique, certes confortable, mais erronée. En conséquence, nous devons en matière de diplomatie être opposés tant aux pays musulmans qu’à Israël, mais en pratiquant certaines exceptions en prenant pour axe l’opposition au nouvel ordre mondial.

Concernant Marine le Pen, et ce n’est pas un hasard, ce n’est nullement vers l’islam ou les pays musulmans qu’elle se tourne mais bien vers le Lobby ainsi qu’Israël ; la lecture de l’agence Nations presse info est à cet égard enrichissante ; elle se comporte, à ce titre comme tous les politiques du Système et elle admet la clef de voûte conçue à la fin de la dernière guerre mondiale, période dont je persiste à croire qu’elle symbolise - alors qu’il n’y avait pratiquement pas d’arabo-musulmans en France - la mise sous tutelle de la France. Clairement exprimé, rien n’indique dans son attitude comme dans ses propos qu’elle s’oppose au nouvel ordre mondial : c’est exactement le contraire.

C’est en effet ce dernier qui est la cause essentielle des maux qui touchent aussi bien la France que l’Europe et par voie de conséquence contre lequel nous nous devons de réagir.

Tant la forte immigration que le melting pot sont caractéristiques du nouvel ordre mondial; en conséquence, il faut remonter à la source du mal et l’extirper à la racine, c’est à dire radicalement : se focaliser sur les symptômes ne sert à rien et nous ne sommes pas ici, au motif que la formulation « ni keffieh, ni kippa » est confortable, pour nous offrir des vapeurs...



La lucidité géopolitique nous pousse à soutenir, partout où elle se trouve, l’opposition au nouvel ordre mondial, et ce y compris parmi les quelques pays musulmans qui freinent sur le terrain l’expansionnisme (sic) du nouvel ordre mondial, véhiculé au Proche Orient par Israël et en France par le Lobby.

La lucidité historique nous pousse à refuser l’admiration ou la fascination pour l’islam qui pousse certains des Français à se laisser pousser la barbe au motif que cette religion serait une alternative au monde contemporain : aussi bien le paganisme d’un Vercingétorix que le catholicisme d’un Clovis sont suffisamment riches pour aller chercher ailleurs ce que nous avons ici et que nous avons d’ailleurs le devoir de transmettre à nos descendants.

(1) http://club-acacia.over-blog.com/article-le-camp-nationaliste-en-pleine-confusion-70184062.html

(2) http://www.voxnr.com/cc/politique/EkFEkZVpEVjJxwwcEW.shtml



(Philippe Delbauvre fut responsable de la doxa et de l’animation virtuelle à Voxnr, structure qu’il quitta en raison de l’orientation mariniste prise par ce mouvement.)

Texte mis en ligne sur le site du club acacia, blog dont je recommande vivement la lecture:


http://club-acacia.over-blog.com/


jeudi 3 juin 2010

Une vie saine




Par Philippe Delbauvre

Le problème de retraites est, nous dit-on, ardu. Il n'est pas impossible que l'actuelle gouvernance soit jugée in fine sur cette réforme. On comprend l'inquiétude.

Il existe des leviers permettant d'atteindre l'équilibre souhaité afin de pérenniser le système. C'est ainsi que l'on peut reculer l'âge de départ à la retraite, augmenter le nombre d'annuités, majorer les cotisations ou diminuer les montants. Se pose aussi en cas de réforme sérieuse la mise à plat de la classification du travail afin que soit répertorié les métiers qualifiés de pénible. Il va également de soi que la grille de la fonction publique doit être repensée.

Tout cela est tel que j'ai l'intime conviction que la réforme ne sera pas menée sérieusement à son terme et qu'elle sera renvoyée aux calendes grecques. Il faut avoir du courage pour nettoyer de telles écuries, pour braver tant d'adversité, conséquence des corporatismes; en un mot, il faut avoir la tripe nationale, ce dont les membres du gouvernement ne disposent pas.

Il n'est pas bien difficile de comprendre que plus on maniera de leviers susnommés et moins la réforme sera douloureuse. C'est ainsi qu'en reculant l'âge de départ à la retraite, en augmentant la durée ainsi que les montants de la retraite et enfin en diminuant le montant de certaines d'entre elles, l'équilibre sera atteint de manière quasi indolore.

Le montant moyen de la retraite dans le secteur public est de 1500 euros, là où il est de 900 euros dans le secteur privé. Il va de soi pour un esprit lucide et impartial qu'il y a là une profonde injustice et que les grilles des deux secteurs doivent être repensées.

En s'opposant à l'allongement de la durée de travail et en fixant de manière définitive l'âge de la retraite à 60 ans, certains syndicats ont pour l'instant rendu impossible toute forme de survie d'un système qui prend l'eau. Il faudrait en effet dans ces conditions diminuer fortement le montant des retraites dont certaines sont déjà très basses et augmenter fortement les cotisations dans un pays où l'on recherche en vain du pouvoir d'achat.

Bien sur, il y a le sacro-saint capital auquel toute la gauche se rattache comme à une bouée économique en oubliant les leçons de 1981: en régime capitaliste on se doit de protéger le capital. En conséquence, que la gauche cesse d'être capitaliste et devienne socialiste ou qu'elle arrête de dire des bêtises.

J'ai bien peur qu'au final on accouche d'une réformette qui ait botté en touche pour quelques années en attendant l'inexorable faillite. Il y a en effet fort à parier que la fonction publique, parce qu'elle est mobilisée verra
ses statuts maintenus et ce aux dépens du reste de la population. Les séniors ainsi que les hommes d'âge mur pour qui la retraite s'annonce feront aussi entendre leur voix. Au final, il y a fort à craindre que c'est la jeunesse qui devra régler la note.

Le tout à l'ego, le corporatisme, l'individualisme postmoderne sont en train de plomber le système par répartition; le gouvernement, impopulaire qu'il est déjà, avec comme objectif principal la prochaine élection présidentielle, ne peut se permettre le luxe d'un affrontement sérieux. C'est tant pis.

Après tout Marine le Pen a peut être raison en affirmant qu'il fallait changer le système et non le réformer.

mercredi 2 juin 2010

Réflexions sur l'islam



Par Philippe Delbauvre

L'hebdomadaire suisse Die Weltwoch a jugé bon de faire récemment sa une à l'aide d'un titre provocateur - « Muss der islam verboten werden » (l'islam doit-il être interdit) – qui ne m'enchante guère. Les rédacteurs ont bien compris qu'après la victoire du referendum stipulant l'interdiction de la construction de minarets en Suisse et la prohibition de la burqa en Belgique, il était opportun de battre un fer déjà brûlant.

Il va de soi qu'une telle proposition émane de certains milieux politiques ou autres, qui, si ils ont des comptes à régler avec la religion musulmane en ont tout autant avec les autres religions à commencer avec le catholicisme. Cette hystérie post kantienne prohibant l'accès à la chose en soi par l'Homme a quelque chose de désuet lorsque l'on sait qu'aujourd'hui, compte tenu des progrès scientifiques effectués ce dernier siècle, notamment en mécanique quantique, tout est ouvert en matière d'existence divine: s'il n'est pas certain que Dieu ne joue pas aux dés -interprétation probabiliste – les scientifiques les plus sérieux ont repris au considération et depuis longtemps l'existence de Dieu.

Ces milieux prônant la lutte à outrance contre l'islam et plus généralement les religions sont divers.

Il y a tout d'abord ceux qui malencontreusement associent l'islam à la délinquance ou plus exactement qui font de cette religion la mère des violences tant dans les cités que dans les zones urbaines. Or les statistiques sont formelles, indiquant que la criminalité dépend principalement du statut social ainsi que de la stabilité familiale. Cette dernière procède souvent d'une éducation religieuse marquée où chacun au sein du couple a son rôle explicité par les textes religieux. Peut être s'agit-il là d'une explication frustrante pour tous ceux qui souhaitent faire une exploitation politicienne du phénomène incriminé mais elle n'en demeure pas moins vraie.

On trouve également au sein de l'intrigue les laïcards descendus de 1905 et n'ayant toujours pas atteint la terre ferme. A leurs yeux, le monde contemporain reste partagé en deux blocs antagonistes dont l'un est clérical (la droite) et l'autre anticlérical (la gauche). A leurs yeux, rien n'aurait changé depuis 1981 et la gauche bouffeuse de curés serait toujours partisane de la nationalisation des moyens de production. Or, plus aucun historien des idées ne croit plus à cette fable aujourd'hui. La frontière entre croyants et non croyants ne passe plus par un centre constitué de radicaux et de démocrates chrétiens. Il va de soi que dans ces milieux anticléricaux les loges s'agitent même si elles aussi n'accordent plus aux monothéismes l'importance qu'elles leur prêtaient auparavant.

Il y a enfin le troisième groupe - chacun d'entre eux pouvant être décomposé en sous catégories – que j'appelle libéral et qui incarne le monde contemporain sous son versant occidental. C'est l'univers de l'argent, tant décrié par Bloy comme par Peguy qui furent des esprits religieux. Ce monde nous asservit et d'ailleurs porte la responsabilité de l'immigration qu'elle encourage encore et encore, avec par voie de conséquence davantage d'islam.

Ce monde ignore toute transcendance comme il ignore toute philosophie: les activités saines à leurs yeux ne sont que celles qui rapportent. C'est lui qui porte la responsabilité du matérialisme ambiant dont nous avons à payer le prix fort par l'intermédiaire d'une vie dénuée de sens, d'un chômage de masse et d'une délinquance dont les acteurs ont peut être bien mieux compris que l'honnête homme les ressorts de notre société.

mardi 1 juin 2010

Politiquement, c'est intéressant....


Par Philippe Delbauvre


Politiquement, c'est intéressant....
Nous vivons vraiment une période extraordinaire. Alors qu'auparavant les cafés étaient des lieux de rencontre et de sociabilité, nous sommes désormais obligés de passer par l'intermédiaire d'internet, en l'occurrence Facebook, afin de ne pas rester seul pour prendre un apéritif. C'est ainsi que dans les grandes villes de France, des rassemblements assez conséquents - jusqu'à plus de 10 000 personnes - ont lieu, où chacun apporte suivant soif une ou plusieurs boissons afin de trinquer avec des inconnus qui n'ont pas d'autres motivations.

On pourrait croire le phénomène marginal si les sites de rencontre permettant de trouver l'âme soeur ou l'aventure d'un soir n'avaient autant de succès. Là encore, ce qui se faisait naturellement de par le passé semble être devenu impossible de nos jours.

Où est donc le malaise ?

Chacun sait que l'on est jamais aussi seul que dans une foule et que les grandes concentrations urbaines ne favorisent pas, paradoxalement, les contacts. L'individualisme imposé par une société consumériste où chacun doit protéger sa place au travail tant d'un subalterne que du chômage doit y être pour beaucoup. Il est vrai aussi que chacun revendique pour lui même, bien sur, des droits qui, conséquence imprévue, sont autant de barrières pour autrui. Paradoxalement, les droits des uns annihilent ceux des autres et réciproquement. Ainsi, les femmes ont demandé dans le cadre du travail aux Etats Unis à être davantage respectées par les messieurs, ce qui s'est traduit par l'introduction dans le code pénal de la notion de harcèlement au travail: en conséquence, il est arrivé que des hommes cessent de leur adresser la parole de peur d'être poursuivis en justice. Certains employeurs, conscients du danger, ont cessé d'embaucher des femmes. Las, tout ceci n'a pas empêché bien évidemment les promotions canapé. Le droit est un avoir (j'ai des droits) qui ne peut être donné à tous sous peine de les voir s'entrechoquer: tout avoir est une ponction personnelle parmi les avoirs collectifs possibles. En conséquence, chaque droit d'une personne, se fait aux dépens d'une ou plusieurs autres. Le phénomène est d'autant plus amplifié que des groupes d'intérêts catégoriels ont revendiqué des droits, qu'ils ont d'ailleurs obtenu, restreignant de facto les droits d'autres groupes. L'idée de sommation des droits est donc une erreur: c'est de soustraction dont il s'agit.

Il n'est pas certain qu'il faille considérer ces rassemblements bien inoffensifs au demeurant comme une donnée positive. Il semblerait que plus on avance dans le temps, plus la dynamique de groupe favorise les réjouissances; c'est le cas dans l'exemple que nous traitons ici, mais aussi dans le cas d'une victoire sportive que l'on fête à l'extérieur et de la même façon. En ce sens, les individus participant à ces réjouissances montrent de par leur comportement qu'ils ont bien été formatés par une société qui de toute évidence est totalitaire. L'impossibilité qu'ont de plus en plus nos contemporains de goûter à la solitude ou, à tout le moins, au groupe restreint est symptomatique d'une période qui est celle des masses. C'est un des thèmes récurrents chez Milan Kundera (1) que celui de la prohibition de la solitude dans les régimes totalitaires, dans lesquels chacun se doit de communier avec tous.

Il est cependant une note positive sur laquelle nous pouvons conclure, c'est que via internet, il est possible de faire sortir dans la rue très rapidement des milliers voire des milliers de personnes pour telle ou telle raison. Et politiquement, c'est intéressant.

notes


(1) Le thème est récurrent chez Milan Kundera. On pourra lire par exemple, L'immortalité. Folio. 1993

lundi 24 mai 2010

De la burqa et de l'islamophobie


Philippe Delbauvre



De la  burqa et de l'islamophobie La loi dite sur la burqa m'apparaît ridicule. Déjà parce qu'elle ne concerne pas beaucoup de femmes musulmanes (quelques dizaines par département), ensuite parce qu'elle ne résoudra pas le problème fondamental qui est leur existence en France. On reconnaît d'ailleurs déjà que cette loi sera difficile à appliquer. Il y a des burqas en France parce qu'il y a de l'immigration: c'est le problème.

D'un point de vue politique, je n'ai jamais fait de l'islamophobie mon fonds de commerce. J'aurais eu plutôt tendance à temporiser. Il est de mon intérêt que plus aucun voile n'existe en France puisque cela ferait taire les zélateurs du choc des civilisations à commencer par le premier d'entre eux en France, j'ai nommé Nicolas Sarkozy. Et c'est vrai que pour beaucoup, s'il n'y avait plus de voiles et plus d'immigrés, ils n'auraient plus grand chose à exprimer: l'âge aidant, ils pourraient intégrer l'Ump.

Beaucoup de Français jugent que le voile est une marque ostentatoire d'adhésion à la religion musulmane. Certains le perçoivent même comme un signe d'agressivité. Or, dans la majorité de cas, il n'en est rien. D'ailleurs, il faut vraiment être très jeune pour ne pas avoir connu les femmes françaises munies d'un fichu sur la tête dès lors où elles sortaient de chez elles. Il faut aussi être ignare en histoire de l'art pour méconnaitre tous les tableaux où l'on voit des paysannes oeuvrant coiffées.

Il arrive, que dans certains films, on veuillent faire passer du statut de laideron à celui de beauté un personnage. Pour se faire, on lui fait libérer sa chevelure antérieurement tenue et ôter ses lunettes. Jamais vu ?

Les hommes aiment les femmes aux cheveux longs et cela n'est pas un hasard: c'est un instrument de séduction doublé d'un gage de féminité. Il faut d'ailleurs attendre les années quatre vingt, la postmodernité, pour voir se développer vraiment les cheveux courts chez les femmes.

Nulle question d'islam donc, le phénomène est sexuée et tout à fait naturel.

De nombreuses Françaises aimeraient être seins nus sur la plage s'il n'y avait opposition de leur compagnon. Est ce si surprenant ? On me répondra peut être que les seins ne sont pas la chevelure et l'on aura raison; il n'empêche, fut une époque où les jambes étaient masquées tout comme l'étaient les pieds des tables. Alors ?

Question de pudeur et d'habitude.

Le fait est que plus on monte dans l'échelle sociale, moins le voile est porté. Ou alors chez les classes moyennes supérieures, ce peut être une marque de snobisme. Il va de soi également que le chômage touche surtout les milieux à faible niveau culturel, là où est porté le voile. Réciproquement, à bon niveau de compétence, le poste est à responsabilité et le plus souvent à contacts humains, ce qui prohibe le voile.

Le côté frime n'est pas absent du contexte. Chacun se cherchant son identité (un des mots chers aux postmodernes), on se dit d'origine polonaise ou italienne. On peut également porter le voile pour se donner un genre. Sur le terrain il est d'ailleurs assez intéressant de questionner au sujet de l'islam des jeunes filles portant foulard et se revendiquant musulmanes. On s'aperçoit le plus souvent que le voile cache en fait une superbe ignorance.

Le voile peut aussi être ce qu'il fut à l'origine: une protection. La jeune fille voilée n'est alors pas embarrassée par ses coreligionnaires masculins. Jeunes hommes qui, au passage, n'ont aucun respect pour celles qui sont occidentalisées mais qui sont les premiers à en user et à en abuser.

Ce que je veux que le lecteur comprenne c'est qu'en ce domaine c'est la bêtise qui est omniprésente et ce bien plus que l'agressivité. Témoin, cette femme voilée aux ongles vernis (incohérent). Cette fille voilée qui parle à forte voix dans le métro (incohérent). Cette femme voilée et tatouée sur le visage (interdit). Ce musulman qui fume (interdit), qui boit (interdit), qui joue aux courses ou autres (ils sont nombreux – interdit).

Ceci étant exprimé, il ne faut pas omettre qu'il existe un islam radical qui touche aussi bien les hommes que les femmes. Que ce ne sont pas nécessairement des arabes d'ailleurs. Quant à leur nombre, je ne vais pas fournir un chiffre puisqu'on en est seulement au stade des estimations. Comme tous les radicaux, ils sont particulièrement dévoués et tentent de recruter aussi bien parmi le lumpenproletariat que parmi les étudiants de haut niveau. Ils sont peu nombreux et parviennent peu parce que ce qu'ils proposent se situe aux antipodes du monde contemporain de consommation auquel, hélas, musulmans ou pas, beaucoup de Français vouent un culte.

Dernier point, la communauté arabo-musulmane n'est que très peu organisée. Plus exactement, si les cadres existent, la masse, occidentalisée qu'elle est, ne suit pas. C'est ainsi que les manifestants, lorsqu'il y en a, sont peu nombreux. Sachant le martyr de la Palestine, on aurait pu s'attendre à quelque chose. Mais rien. Juste les chiffres silencieux des bénéfices de hypers. Idem pour l'Irak. L'Iran ne cesse d'être mis en cause et rien dans la communauté musulmane européenne.

Ah si: le foot. Sacrés révolutionnaires.

Dominique Strauss-Kahn est-il un libéral de droite ?


Alain Rebours



Dominique Strauss-Kahn est-il un libéral de droite ? Interrogé par la servile Arlette Chabot qui n'a assurément pas le même comportement avec les représentants du Front national, Dominique Strauss-Kahn, patron du fonds monétaire international et favori pour les sondages dont font l'objet les futures présidentielles, a su malgré quelques mutismes politiciens, prendre le Parti socialiste à contrepied.

C'est ainsi, et le mot est d'importance, qu'il n'a pas hésité à fustiger les dogmes en matière économique et notamment en ce qui concerne la retraite à soixante ans. Voici donc un pavé dans la mare de la gauche qui semble avoir fait du sujet un casus belli, un dogme justement. On peut aussi définir ce qu'est un homme qui refuse tout dogme en économie: c'est un libéral de droite qui veut laisser au marché la possibilité de se développer librement avec les risques que nous connaissons, dont nous avons souffert et continuons de souffrir.

Voilà donc une intervention qui fait mal au Parti socialiste et qui constitue un renfort inespéré pour Nicolas Sarkozy et les siens qui voit leur politique opportuniste louée par l'argentier le plus important du monde, de surcroît estampillé à gauche. Compte tenu des effets dévastateurs de la politique libérale avec les répercussions sociales qui vont de pair, ce n'était vraiment pas le moment de surenchérir. C'est pourtant ce qu'il a fait.

Le personnage mondialiste a aussi su rester dans le flou dès lors où l'on attendait des propositions novatrices ou des réponses franches. C'est ainsi que si le départ différé des classes moyennes supérieures à la retraite ne pose intuitivement aucun problème, nos politiques en sont un exemple flagrant, n'a pas été clairement posé le départ en retraite anticipé des salariés ayant eu une activité des plus pénibles. Plus exactement, cela l'a été mais sans préciser, et c'était justement là où il était attendu, le comment quant à la détermination de la pénibilité de certains travaux qui suppose bien évidemment des négociations particulièrement tendues: il va de soi en effet, qu'ils seront nombreux, ceux qui voudront être classés dans la sphère des activités épuisantes ou dangereuses, ce afin de bénéficier des avantages susnommés: pas de réponse.

Il est un autre point sur lequel Dominique Strauss Kahn s'est abstenu de répondre qui est celui d'un éventuel destin national en France, c'est à dire de sa candidature à la prochaine élection présidentielle de 2012. J'étais à le l'écouter et à le regarder gêné pour lui tant la réponse à l'obséquieuse Arlette Chabot comportait de politicard ou de roublard. On se demande en effet en quoi le fait de travailler au fonds monétaire international l'empêche de se prononcer sur une question que se posait nombre de téléspectateurs. Bref, comme pour le classement des professions qui pose un réel problème et se trouve être embarrassant, il s'est tu.

Voilà au moins le mérite au moins de cette émission où l'on a pu observer un personnage tel qu'il est c'est à dire froid et calculateur malgré quelques poses séductrices. Il est certes un expert et c'est pour cette raison que beaucoup de Français lui font déjà confiance. Le problème est que cette expertise concerne une structure qui ne fonctionne pas, ce que nous montre les crises à répétition que nous subissons année après année. Ne vaudrait-il pas mieux s'enquérir de quelqu'un d'un moindre niveau mais opérant dans un système qui tourne bien ? Là où les Français se trompent pour beaucoup c'est qu'ils espèrent toujours l'homme providentiel, que ce soit Nicolas Sarkozy hier ou Strauss Kahn aujourd'hui alors que ce n'est pas celui qui est aux commandes qui est important mais la structure politico-économique encadrante.

samedi 22 mai 2010

Tous au scanner



Philippe Delbauvre


Je viens d'apprendre que les caméras dites de sécurité servaient d'autres buts que de prévenir le vol. Je n'ignorais certes pas qu'elles avaient vocation à surveiller si les employés mettaient de l'ardeur au travail mais j'ignorais qu'elles permettaient d'analyser le comportement des consommateurs face aux différents produits s'offrant à leurs regards : tous au scanner.

La surveillance est devenue en quelques années un secteur clé que l'on justifie un peu trop rapidement à l'aide d'une criminalité qu'il s'agirait d'endiguer. Et les caméras ou détecteurs de fleurir un peu partout comme autant de plantes vénéneuses pour la liberté individuelle.

Il est pourtant tout une sphère bien inoffensive en matière d'arrachage de sac à main ou de pratique de vitesse excessive qui est internet. Or, voici maintenant que l'espace de liberté que l'on nous avait promis libre est de plus en plus la cible des gardiens de l'ordre consumériste. Après les lois hadopi et loppsi, pensées puis déclarées au nom de notre liberté mais visant justement à la restreindre, voici qu'un sénateur estampillé à droite , soucieux de faire du zèle s'est décidé à franchir un nouveau cap dans ce qu'il faut bien appeler la répression.

Comme chacun sait, il est très facile de se construire un mini site internet que l'on appelle blog sur lequel chacun a loisir de s'exprimer comme il l'entend. Selon les goûts, on y trouvera des photos, videos, articles, poésies, etc... Bien évidemment le blog est référencé par un nom et chacun de manière anonyme peut ainsi créer librement. Or, ce que propose notre sénateur, Jean-Louis Masson, est de mettre fin à la vie privée en obligeant les blogueurs à faire figurer sur leur site leurs coordonnées personnelles, y compris le numéro de téléphone, afin de pouvoir éventuellement les poursuivre en justice en cas d'abus.

Mis à part émigrer à l'étranger afin d'y trouver un hébergement anonyme donc sécurisé pour l'internaute, on ne voit pas comment trouver une parade si cette proposition de loi venait à être approuvée.

Il va de soi que ce n'est nullement au nom de la répression que ce projet est présenté mais, tout comme pour les caméras, dans notre intérêt personnel d'internaute. Le sénateur déclare sans la moindre gêne qu'il est opposé à l'anonymat sur internet au motif que certains pourraient en abuser, notamment par la voie de la diffamation. Il souhaite donc que tous perdent leur anonymat, sachant qu'ils n'ont rien à se reprocher, en raison des quelques abus découverts ça et là.

Transposés dans le monde réel, le principe sénatorial revient à mettre tout le monde en prison au motif que quelques uns abusent du monde de la liberté.

samedi 15 mai 2010

De la lutte contre l'islamisme



Philippe Delbauvre



La lutte contre l'islamisme est à la mode. Il faut bien avouer que déjà à une autre époque la masse s'était érigée en juge et bourreau, tondant des femmes le plus souvent innocentes pour le plus grand plaisir de la populace. Dans ce type de configuration la loi appartient aux plus nombreux qui sont, bien entendu, les plus forts mais nullement les plus intelligents.

Bienheureux pour les américains le temps où paradoxalement le communisme avait tissé sa toile sur une bonne partie de la planète. C'était l'époque où il suffisait d'agiter l'épouvantail communiste pour que chacun rentre dans le rang. C'était aussi vrai à l'échelle nationale où la perspective de l'arrivée au pouvoir des communistes faisait pencher l'électeur moyen vers la droite et ce, quels que soient ses griefs. Cela a assez bien fonctionné en France jusqu'en 1981 même si François Mitterrand avait pris soin de déclarer avant les législatives que des communistes au gouvernement, il ne fallait pas y compter: toujours le même réflexe tant l'électeur était terrorisé.

Dans le domaine de la géopolitique, il en fut de même. C'était l'époque où l'on était soit du côté américain, soit du côté soviétique. Quant aux non alignés, ils portaient mal leur nom, inféodés qu'ils étaient tant aux uns qu'aux autres. Exemple révélateur et chantre de la troisième voie, le général de Gaulle reconnut qu'en cas de guerre entre Est et Ouest, les forces françaises rejoindraient le pacte atlantique. On le voit, les velléités d'indépendance n'étaient en fait que des élans de superbe destinés aux électeurs lambda qui furent le plus souvent dupes.

Seulement voilà, depuis une vingtaine d'année le communisme et toute sa puissance militaire sont anéantis et les américains n'ont plus d'ennemis. Plus de murs, séparant deux armées avides d'en découdre, plus de dialogues entre les deux grands écoutés par la planète entière. La puissance américaine est dès lors apparue comme moins nécessaire militairement et peu de pays voient un quelconque intérêt à se placer sous tutelle américaine.

Puisque le communisme était le danger suprême, la fin du communisme signifiait tout simplement la fin du danger.

Voilà qui ne pouvait pas satisfaire les intérêts américains, soucieux d'expansion, qui au vu de la situation ne servaient plus à rien pour les autres pays. D'où le recours a une astuce aussi simple que géniale: fixer l'attention du monde entier sur une idéologie qui pourrait prendre la place du communisme et adapter au nouvel adversaire l'ancienne rhétorique conçue originellement contre le communisme.

C'est ainsi que naquit l'islamisme, paré de toutes les horreurs.

Détail amusant, c'est le régime le plus caricatural en matière d'islam qui fait office d'allié inconditionnel des américains; j'ai nommé l'Arabie Saoudite. Les femmes y sont cependant lapidées. Pourtant, on n'en entend guère parler et c'est plutôt l'Iran qui fait ici figure de repoussoir, cela en raison de choix géostratégiques. Evidemment, on utilise la même dialectique que contre les communistes: « l'empire du bien », « le monde libre », le droit de la veuve et de l'orphelin, etc...

On peut aussi s'interroger:

Les erreurs dans la propagande sont multiples; ainsi l'Iran présenté comme régime totalitaire fait l'objet de reportages où l'on voit des manifestants d'opposition dans les rues.

Les marines s'entrainent sur le sol algérien.

L'Algérie justement est pressentie pour entrer dans l'otan et devenir ainsi nos frères d'armes.

La flotte britannique mouille dans les ports du Maghreb.

La version officielle des attentats dits du World Trade center ne tient pas la route.

La plupart des pays arabo-musulmans ont désormais préféré Israël au combat des Palestiniens.

Les potentiels militaires tant des Iraniens que des Syriens sont dérisoires par rapport à l'armada atlantique.

Est déclaré islamiste tout pays musulman qui s'oppose aux Etats Unis.

On va tout de même pas reprocher aux Afghans de se battre en Afghanistan. Ni aux Irakiens de se battre en Irak. Ni aux Palestiniens de se battre en Palestine.

Les élites mondialisées qui ont les américains à leur tête ont un grand projet pour l'Europe: réunir les pays situés des deux côtés de la Méditerranée et cela pour des questions de cohérence géo-économiques.

Sont donc entrants dans l'Europe de demain : Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Israël, Liban, Turquie.

Comme ces pays ne sont pas islamistes, il n'y a sur les papiers aucune contre-indication à leur entrée dans l'Europe. Quant au fait, qu'il ne s'agisse plus de l'Europe historique, cela n'a plus aucune importance puisque seul domine le marché. De plus, les américains ne vont certainement pas laisser émerger une Europe puissance.

Qu'il y ait un tel déballage au sujet des quelques centaines de burqas en France, tout à fait inoffensives d'ailleurs, montre que nous sommes entrés dans une phase où l'action psychologique est manifeste: il s'agit de montrer que nous prenons part, tout comme en Afghanistan, au choc des civilisations, expression que l'on croirait sortie de la guerre froide. Tout est fait pour que l'Européen moyen songe immédiatement à l'islamisme. Et il faut bien avouer que, sauf à consacrer longtemps à s'instruire, on tombe facilement dans le panneau.

Réfléchissez à deux fois avant de critiquer l'islamisme et ayez en tête l'envers du décor. Sinon,

Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Israël, Liban, Turquie en Europe.

vendredi 14 mai 2010

On achève bien les vieux



Par Alain Rebours


Le libéralisme, parce qu'il est un « isme », est un excès. En décrétant que la liberté n'était dans les faits que celle du renard dans le poulailler, les libéraux, malgré l'auréole faussement élogieuse dont ils se sont nantis, se montrent sous leur véritable jour dès que l'occasion sonnante et trébuchante s'offre à leurs mains avides sans que le coeur qui fait se mouvoir les autres ne vienne contrebalancer leurs envieuses convoitises.

Ainsi donc, Alain Minc vient dans le cadre d'une émission de la radio France info de décréter que les dépenses de santé des « très vieux » étaient insoutenables pour l'équilibre des comptes de la sécurité sociale. Alain Minc est l'archétype du pseudo penseur dont on ne peut affirmer s'il est de droite ou de gauche. C'est la raison pour laquelle, on peut déjà postuler qu'il fait partie intégrante des intellectuels du Système au même titre que les Bernard Henri Levy ou André Glucksmann dont la préoccupation à l'aide d'interventions médiatiques, où l'on cause toujours de tout et de rien sans ne disposer d'aucune spécialité, est de se rapprocher toujours plus de la cour des grands, surtout lorsque ces derniers incarnent le pouvoir.

Jusqu'à devenir le conseiller du Prince.

Economiste tempéré, c'est à dire très libéral, Alain Minc semble avoir oublié, à moins qu'il n'en ait pas eu connaissance, que le problème du quatrième âge, période de la vie où bien évidemment les soins sont plus intensifs que lors de la prime jeunesse, s'est également posé dans la Roumanie communiste de Ceaucescu dans laquelle on a répondu de la même façon que lui: à savoir que les très vieux étant ce qu'ils sont, les soins intensifs c'est à dire non triviaux ne valent tout simplement plus la peine au motif que de toute manière, les très vieux n'en ont plus pour très longtemps.

Bien évidemment, homme de standing, Alain Minc ne s'attaque nullement aux nantis qui pourront, compte tenu de leur état, se payer les soins dont ils ont besoin. En revanche, on peut légitimement se poser la question quant à la capacité de survie des plus humbles, qui eux ne bénéficient pas des fonds nécessaires, et qui autrefois, c'est à dire avant Minc et les siens, de gauche comme de droite, pouvaient espérer le soutien de la communauté nationale.

La proposition d'Alain Minc se base sur des chiffres, des colonnes comptables comme le font tous les libéraux qu'ils soient estampillés à gauche ou à droite. C'est ainsi que l'on réduit le nombre d'enseignants par classe au motif que compte tenu de sa superficie, quarante élèves peuvent y être logés. C'est ainsi que dans les crèches où l'attention portée à l'enfant est décisive pour son avenir, les emplois ne sont pas pourvus. C'est ainsi que les éducateurs spécialisés ainsi que tous les emplois de service font défaut au motif qu'ils sont catégorisés dans le secteur dit improductif.

Bien évidemment, tout ceci est à replacer dans le cadre de la réforme des retraites où la capitalisation reste le rêve des libéraux. Ceci est d'autant plus absurde que c'est ainsi que fonctionne le système de santé américain (évidemment) qui trouve le moyen d'être à la fois plus onéreux et moins efficace que le nôtre. Mais que ne ferait-on pas au nom de l'idéologie ?

dimanche 25 avril 2010

Des électrons libres du système



Par Alain Rebours


Bien sur que nous approuvons. Les déclarations d'Eric Zemmour ou de Michel Onfray, sans déclencher notre enthousiasme, énoncent des vérités que le Système aimeraient voir tues et que nous n'avons pas cessé de clamer. Pour autant la lucidité est de rigueur.

Michel Onfray est davantage un historien de la philosophie qu'un philosophe. Il s'est construit son petit domaine à l'aide d'une université populaire dont on ne sait pas grand chose, ainsi qu'avec des ouvrages à succès qui se vendent assez bien au tout venant. Pour autant, Onfray n'est ni Derrida, ni Ricoeur. Il hante les plateaux de télévision et les studios de radio sans être aucunement inquiété et ses hôtes ne subissent aucune foudre gouvernementale.

Ainsi donc Freud serait un usurpateur. Mais cela fait très longtemps que nous le savons même si, encore une fois, c'est une vérité très bonne à dire et très agréable à entendre. Qui ignorait et ce depuis des lustres que le concept d'Oedipe n'était pas universel ? Certainement pas les ethnologues qui sont sans doute les mieux placés pour en juger. Cela fait aussi longtemps, décidément, que la psychanalyse est en recul au profit de la très scientifique psychiatrie qui ne résume pas elle, l'Etre d'une personnalité, à l'histoire du contenu de sa culotte.

Freud est désormais un sujet d'histoire de la philosophie où il va rejoindre les très nombreux imposteurs intellectuels qui peuplent cette discipline.

Le cas Zemmour est quelque peu différent ne serait-ce qu'en raison de la notoriété qui est la sienne. Il semblerait à l'entendre que la délinquance actuellement en France soit très colorée et qu'ainsi une corrélation pourrait être établie entre appartenance ethnique et criminalité. La belle affaire. Cela fait belle lurette, que Dupont, le Français moyen, en est intimement convaincu. Il suffit d'ailleurs pour s'en convaincre de se procurer les statistiques de la population carcérale ou de consulter un fichier de police. N'est-il pas vrai au demeurant que d'un point de vue musical, ce sont les groupes ethniquement marqués qui font l'apologie de la violence ? Chacun sait et il y a une malhonnêteté intellectuelle à prétendre le contraire. Que ce phénomène ne soit pas du à l'appartenance raciale par elle même mais à des conditions sociales désastreuses, nous le savons tout autant. Encore faudrait-il savoir pourquoi on permet de telles conditions et pourquoi a t-on continuer d'inviter, familles incluses, des populations que nous n'étions plus depuis longtemps capables d'accueillir. S'agit-il de remplir des colonnes dans les tableaux de statistiques ou de s'offrir des ventres féconds ?

Eux là haut savent, ici bas nous subodorons.

La position que nous devons avoir face à ces électrons libres du Système se doit d'être un mixte de bienveillance et de distance. Bienveillance parce qu'après tout ce sont des vérités qui sont dites et que cela nous arrange sachant qu'elles ne nous font pas peur. La distance s'explique quant à elle par plusieurs raisons. D'une part, il ne faut pas oublier qu'Onfray est un socialiste au sens large du terme avec ce que cela peut supposer comme compromissions. Oui à sa critique de Freud mais à cela seulement jusqu'à nouvel ordre. Ce n'est pas le Système qu'il a attaqué mais simplement une des figures parmi des milliers de la philosophie. Zemmour est sur un terrain plus sensible qui peut faire songer à un engagement de type politique. Dans les faits, il constate et c'est tout: nul malheur ne lui est arrivé.

Et c'est bien ici que le bât blesse: dans les deux cas, aucun sujet fâcheux n'a été abordé. Ce n'est pas par exemple Israël qui a été attaqué par Zemmour qui aurait très bien pu, s'il l'avait souhaité, évoquer les crimes de guerre ainsi que les crimes contre l'humanité commis par Tsahal. Onfray en temps que philosophe, pouvait lui rejoindre une telle croisade. Aucun des deux ne s'est mouillé, assurés qu'ils étaient d'être sanctionnés en cas de réel courage.

Cours d'histoire, séminaire, colloque, documents, émissions à l'appui on apprend ce que furent les Justes.

C'était avant hier.

Qui sont les Justes aujourd'hui ?