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mardi 23 octobre 2018

À propos du national-socialisme : Réponses aux objections courantes dans nos « milieux »

Il me semble possible de réduire à quatre les objections qui – dans nos « milieux » (catholiques et traditionalistes) – sont couramment effectuées à propos du national-socialisme :
  1. L’Église a condamné le nazisme ;
  2. Ce dernier est une idéologie (ce qui est déjà un mal) ;
  3. C’est même une idéologie de gauche (la preuve en est que les plus grands collaborateurs (Laval en tête) étaient des hommes de gauche) ;
  4. La doctrine sociale de l’Église est, quoi qu’il en soit, la seule doctrine politique valable.
Je vais tâcher de répondre très brièvement à ces objections.
Première objection : L’Église aurait condamné le national-socialisme
Ceci est inexact. La fameuse encyclique Mit Brennender Sorge ne condamne pas le national-socialisme (et c’est précisément ce que démontre le petit livre de Pierre Maximin, Une encyclique singulière sous le III° Reich que vous pouvez acquérir ici).
En effet :
L’encyclique se propose pour fin d’analyser « la situation de l’Église Catholique dans le Reich Allemand » (« situation » dont l’Église estimait apparemment à avoir à se plaindre, comme d’ailleurs de toutes les « situations » qui lui sont accordées depuis la Réforme), et non d’étudier, ou encore moins de condamner, une quelconque doctrine politique.
De plus, Pie XI, s’il critique implicitement le régime national-socialiste, qui – comme tout régime politique – avait ses déviances, ne condamne à aucun moment de l’encyclique le national-socialisme en tant que tel.
D’ailleurs, le terme « national-socialisme » n’apparaît pas une seule fois dans le texte pontifical ; certes, Pie XI y fait allusion ; mais comment pourrait-il condamner une doctrine sans la nommer ? (Pascendi parle explicitement du « modernisme », idem pour Divini Redemptoris avec le « communisme athée qui est intrinsèquement pervers », etc…).
 Pierre Maximin, Une encyclique singulière sous le III° Reich
Pierre Maximin, Une encyclique singulière sous le III° Reich
Deuxième objection : Le national-socialisme serait une idéologie
Si par idéologie on entend doctrine politique, alors, oui, le national-socialisme est une doctrine politique, et il me semble qu’il n’y rien de mal à cela (et je ne fais pas mienne la théorie « jeandominicaine » d’après laquelle toutes les doctrines en « isme » seraient par nature mauvaises).
Mais si, toujours par ce mot d’idéologie, on entend une doctrine politique fondée non pas sur le réel mais sur un système d’idées a priori, et voulant s’imposer au réel, alors il me semble que le national-socialisme (celui de Hitler, tel qu’il est exposé dans Mein Kampf – et non celui vendu par les vainqueurs hollywoodiens) n’est pas une idéologie, mais une doctrine bien fondée sur le réel : mise en valeur de la nation (qui est une réalité, et une chose légitime – comme le rappelle justement Pie XI dans son encyclique) ; primat de la société politique sur les corps intermédiaires et la famille, tout en réaffirmant l’importance de ces mêmes corps intermédiaires (les « communautés d’entreprises » bénéficiaient d’une certaine autonomie sous le régime national-socialiste) et de la famille patriarcale (le père de famille avait un rôle majeur) ; État autoritaire, parce qu’ayant pour finalité d’élever la nation, de la faire parvenir au Bien Commun ; primat absolu du Bien Commun sur le bien individuel, sans pour autant nier ce dernier ; etc…
Le national-socialisme n’est donc pas, me semble-t-il, une idéologie (au mauvais sens du terme), mais une doctrine réaliste.
On pourrait, il est vrai, reprocher deux choses au régime qui a mis en pratique cette doctrine : d’une part un racisme trop matérialiste – en l’occurrence l’aryanisme –, et d’autre part l’eugénisme (deux choses qui vont assez logiquement de pair).
Mais ces deux éléments ne faisaient pas partie de l’essence même du national-socialisme ; ils s’apparentent plutôt à des déviances, certes graves, mais accidentelles.
D’ailleurs, seule une minorité des membres du NSDAP, tel que Rosenberg par exemple avec son pamphlet anti-catholique, croyait vraiment en l’aryanisme et était favorable à l’eugénisme ; et comme le fit remarquer Degrelle dans Hitler pour mille ans, de telles absurdités n’auraient de toute manière pas pu faire long feu.
Il faut également préciser que Goebbels qualifiait l’ouvrage Le mythe du vingtième siècle de Rosenberg de « rot idéologique » et qu’Hitler lui-même a affirmait en 1936 dans un discours à Munich que :
Le livre de Rosenberg n’est pas une publication officielle du Parti. Au surplus, je vous affirme que l’Église catholique possède une force vitale qui se prolongera au delà de notre vie à nous tous réunis ici.
Léon Degrelle - Hitler pour 1000 ans
Léon Degrelle – Hitler pour 1000 ans
Troisième objection : Le national-socialisme serait une idéologie de gauche
Là aussi, cela me semble totalement contestable.
En effet, le national-socialisme est essentiellement mono-archiste et nationaliste, élitiste et organiciste (est dite organiciste la doctrine politique favorable à une société organique, c’est-à-dire à une société dans laquelle tout citoyen participe d’une manière ou d’une autre à la poursuite active du Bien Commun, et se voit récompensé en fonction de son engagement) ; mais c’est là, précisément, la définition du fascisme (au sens le plus général du terme) ; le national-socialisme n’est donc qu’une individuation, qu’une particularisation, du fascisme, « à la mode » germanique.
Or, le fascisme est, pour reprendre les mots de Joseph Mérel, « une tentative européenne, personnalisée par le génie des nations qui ont essayé de le promouvoir, de refonder l’ordre d’Ancien Régime – c’est-à-dire l’ordre européen avant la Révolution de 1789, – mais en évitant de reproduire les travers qui ont précipité sa chute » (Fascisme et Monarchie commandable ici) ; or est dite de droite toute doctrine politique fondée sur les valeurs traditionnelles (et de gauche toute doctrine politique hostile à ces valeurs traditionnelles, c’est-à-dire en révolte contre elles).
Par conséquent, il me paraît évidement juste de dire que le fascisme, et ainsi le national-socialisme, sont des doctrines de droite.
Le terme de « socialisme » est, je le concède, équivoque et donc maladroit ; mais il me semble que, dans le cas présent, il ne signifie rien de plus qu’ « organicisme », rien d’autre que la recherche d’une organisation politique, sociale et économique plus juste, c’est-à-dire plus conforme à la justice distributive, – par-là opposée à la fois au capitalisme et au communisme.
Voici d’ailleurs ce que le Duce Mussolini pouvait écrire du socialisme :
Le socialisme, une fois frappé dans ces deux principes fondamentaux de sa doctrine, il n’en reste plus que l’aspiration sentimentale – vieille comme l’humanité – à un régime social dans lequel doivent être soulagés les souffrances et les douleurs des plus humbles.
Sur ce sujet précis également – entre Hitler et le socialisme – nous pouvons retrouver les écrits de l’historien Hajo Holborn dans son ouvrage A history of modern Germany 1840-1956 :
Il n’a jamais été socialiste. Dans un de ses discours en 1927 qu’a organisé le magnat de la Ruhr Emil Kirdorf (1847-1938) devant des industriels, Hitler déclare : « Le plus grand nationalisme est essentiellement identique avec les plus grandes préoccupations du peuple et le plus grand socialisme est identique à la forme la plus élevée de l’amour du peuple et de la patrie. » Le socialisme et le nationalisme étaient pour lui des termes interchangeables qui changeaient en fonction du groupe social auquel il s’adressait.
Et c’est probablement parce que le régime national-socialiste était radicalement à droite, ainsi opposée au Nouvel Ordre Mondial, et parce qu’il était le seul, dans les faits, à pouvoir lutter efficacement contre lui, que gangsters américains et barbares slaves se sont unis pour le détruire, non seulement politiquement – par la guerre – mais aussi et surtout spirituellement, c’est-à-dire dans les esprits – par le plus grand mensonge historique qu’ait jamais connu l’humanité (inutile de préciser : tout le monde aura compris).
Mais certains diront que les plus grands collaborateurs (Laval en tête) étaient des hommes de gauche – ce qui prouverait que le national-socialisme est une doctrine de gauche.
Or, une fois de plus, c’est historiquement inexact.
D’abord, Laval n’a pas collaboré par conviction mais par opportunisme (il n’a d’ailleurs jamais tenu de propos favorables au national-socialisme en tant que tel).
En revanche, ceux qui ont collaboré par conviction, eux, étaient fascistes et donc de droite.
Je pense notamment à des partis tels que le Rassemblement National Populaire (Déat), le Parti Populaire Français (Doriot), ou le Parti Franciste (Bucard) ; je pense aussi à des écrivains tels qu’Abel Bonnard, Brasillach, Céline, Alphonse de Châteaubriant, Cousteau, Pierre Drieu la Rochelle, Montherlant, etc.. Tous ces gens-là étaient profondément à droite.
Il est vrai qu’un certain nombre d’entre eux sont passés par la gauche ; mais ils n’en sont pas pour autant blâmables : au contraire, je crois qu’on peut les féliciter d’avoir compris que le socialo-communisme ne se différenciait par réellement du capitalisme, mais que la seule doctrine (politique, j’entends) réellement opposée à celui-ci, dans les années 30, était le fascisme.
Fascisme et Monarchie - Jospeh Merel
Fascisme et Monarchie – Jospeh Merel
Quatrième objection : La doctrine sociale de l’Église serait, quoi qu’il en soit, la seule doctrine politique valable
Sujet délicat… Je me contenterai de faire remarquer les choses suivantes :
Tout d’abord, cette doctrine n’est pas politique, mais sociale, c’est-à-dire qu’elle n’a pas pour objectif de s’occuper de la vie de la société politique en tant que telle, mais plutôt de guider les personnes dans leur conduite en société, dans leurs rapports avec les autres ; or, contrairement à ce que beaucoup pensent, le politique ne se réduit pas au social (c’est d’ailleurs l’une des erreurs communes à la fois aux surnaturalistes et aux modernistes) ; on ne peut donc considérer la doctrine sociale de l’Église comme une doctrine politique.
Par ailleurs, même si l’on considère que la doctrine sociale de l’Église pose certains principes, ou fondements, de la vie politique, il n’en demeure pas moins que ces principes doivent ensuite être individués dans les société concrètes ; il est donc normal, me semble-t-il, de trouver des doctrines politiques diverses (bien qu’elles doivent toutes répondre aux mêmes principes).
En outre, de même que l’existence de Dieu ou l’immortalité de l’âme ne sont pas essentiellement des vérités de Foi mais des vérités rationnelles confirmées par la Révélation, la doctrine sociale réaliste (c’est-à-dire celle qui est conforme au réel) n’est pas essentiellement la doctrine sociale de l’Église ; mais elle est celle de l’Église dans la mesure où cette dernière l’a fait sienne, parce que réaliste ; plutôt que de parler de « doctrine sociale de l’Église », parlons donc plutôt de doctrine sociale réaliste ;
Enfin, j’ajouterai que si « l’Église n’a besoin ni du socialisme, ni du nazisme, pour établir une doctrine sociale » (j’ai souvent entendu cela…), les laïcs n’ont pas attendu l’Église pour en établir une : le domaine social et politique est, et demeure, celui des laïcs – en tant que laïcs (même si les clercs peuvent aussi – naturellement – donner leur opinion).
(Et pour être tout-à-fait exact, il nous faudrait rappeler que la doctrine sociale de l’Église, du moins celle qu’ont développée les Papes depuis Léon XIII, contient un grand nombre d’imprécisions, voire d’erreurs (confusion entre le social et le politique, mauvaise conception du principe de subsidiarité, promotion d’une « démocratie chrétienne », personnalisme maritanisant, droit-de-l’hommisme » diffus, etc…) ; mais un développement sur ce sujet serait ici trop long et devrait faire l’objet d’un autre article).
Pour conclure, j’ajouterai que seules l’Allemagne national-socialiste et ses alliées (l’Italie et la Hongrie fascistes) étaient à la fois opposées au communisme (ce qui n’était le cas ni des États-Unis, ni de l’Angleterre et ni de la France malheureusement…) et concrètement en mesure de s’opposer à la montée en puissance de l’URSS (ce qui était impossible à des pays tels que l’Espagne ou le Portugal) ; seul le régime national-socialiste était capable de défendre ce qu’il restait encore de la chrétienté ; et c’est ce qu’avait compris un certain Mgr Mayol de Lupé :
Le monde doit choisir : D’un côté la sauvagerie bolchevique, une force infernale ; de l’autre la civilisation chrétienne. Nous devons choisir à tout prix. Nous ne pouvons loyalement rester neutres plus longtemps ! C’est l’anarchie bolchevique ou l’ordre Chrétien !
C’est également ce qu’avait compris de fervents catholiques tels que Léon Degrelle ; ou encore Adrien Arcand (nous vous conseillons l’excellent ouvrage Serviam qu’on peut se procurer ici sur les écrits d’Arcand); c’est, je crois, ce qu’aurait dû comprendre tous les catholiques, et ce que – malheureusement – ils n’ont pas compris.

Réveillons-nous ! Deus Vult.

Louis Le Lorrain
Pour aller plus loin dans le réveil :