Il me semble possible de réduire à
quatre les objections qui – dans nos « milieux » (catholiques et
traditionalistes) – sont couramment effectuées à propos du
national-socialisme :
- L’Église a condamné le nazisme ;
- Ce dernier est une idéologie (ce qui est déjà un mal) ;
- C’est même une idéologie de gauche (la preuve en est que les plus grands collaborateurs (Laval en tête) étaient des hommes de gauche) ;
- La doctrine sociale de l’Église est, quoi qu’il en soit, la seule doctrine politique valable.
Je vais tâcher de répondre très brièvement à ces objections.
Première objection : L’Église aurait condamné le national-socialisme
Ceci est inexact. La fameuse encyclique Mit Brennender Sorge ne condamne pas le national-socialisme (et c’est précisément ce que démontre le petit livre de Pierre Maximin, Une encyclique singulière sous le III° Reich que vous pouvez acquérir ici).
En effet :
L’encyclique se propose pour fin
d’analyser « la situation de l’Église Catholique dans le Reich
Allemand » (« situation » dont l’Église estimait apparemment à avoir à
se plaindre, comme d’ailleurs de toutes les « situations » qui lui sont
accordées depuis la Réforme), et non d’étudier, ou encore moins de condamner, une quelconque doctrine politique.
De plus, Pie XI, s’il critique
implicitement le régime national-socialiste, qui – comme tout régime
politique – avait ses déviances, ne condamne à aucun moment de l’encyclique le national-socialisme en tant que tel.
D’ailleurs, le terme
« national-socialisme » n’apparaît pas une seule fois dans le texte
pontifical ; certes, Pie XI y fait allusion ; mais comment pourrait-il
condamner une doctrine sans la nommer ? (Pascendi parle explicitement du « modernisme », idem pour Divini Redemptoris avec le « communisme athée qui est intrinsèquement pervers », etc…).
Deuxième objection : Le national-socialisme serait une idéologie
Si par idéologie on entend
doctrine politique, alors, oui, le national-socialisme est une doctrine
politique, et il me semble qu’il n’y rien de mal à cela (et je ne fais
pas mienne la théorie « jeandominicaine » d’après laquelle toutes les
doctrines en « isme » seraient par nature mauvaises).
Mais si, toujours par ce mot d’idéologie,
on entend une doctrine politique fondée non pas sur le réel mais sur un
système d’idées a priori, et voulant s’imposer au réel, alors il me
semble que le national-socialisme (celui de Hitler, tel qu’il est exposé
dans Mein Kampf – et non celui vendu par les vainqueurs hollywoodiens) n’est pas une idéologie, mais une doctrine bien fondée sur le réel : mise en valeur de la nation (qui est une réalité, et une chose légitime – comme le rappelle justement Pie XI dans son encyclique) ; primat
de la société politique sur les corps intermédiaires et la famille,
tout en réaffirmant l’importance de ces mêmes corps intermédiaires (les « communautés d’entreprises » bénéficiaient d’une certaine autonomie sous le régime national-socialiste) et de la famille patriarcale (le père de famille avait un rôle majeur) ; État autoritaire, parce qu’ayant pour finalité d’élever la nation, de la faire parvenir au Bien Commun ; primat absolu du Bien Commun sur le bien individuel, sans pour autant nier ce dernier ; etc…
Le national-socialisme n’est donc pas, me semble-t-il, une idéologie (au mauvais sens du terme), mais une doctrine réaliste.
On pourrait, il est vrai, reprocher deux
choses au régime qui a mis en pratique cette doctrine : d’une part un
racisme trop matérialiste – en l’occurrence l’aryanisme –, et d’autre
part l’eugénisme (deux choses qui vont assez logiquement de pair).
Mais ces deux éléments ne faisaient pas partie de l’essence même du national-socialisme ; ils s’apparentent plutôt à des déviances, certes graves, mais accidentelles.
D’ailleurs, seule une minorité des
membres du NSDAP, tel que Rosenberg par exemple avec son pamphlet
anti-catholique, croyait vraiment en l’aryanisme et était favorable à
l’eugénisme ; et comme le fit remarquer Degrelle dans Hitler pour mille ans, de telles absurdités n’auraient de toute manière pas pu faire long feu.
Il faut également préciser que Goebbels qualifiait l’ouvrage Le mythe du vingtième siècle de Rosenberg de « rot idéologique » et qu’Hitler lui-même a affirmait en 1936 dans un discours à Munich que :
Le livre de Rosenberg n’est pas une publication officielle du Parti. Au surplus, je vous affirme que l’Église catholique possède une force vitale qui se prolongera au delà de notre vie à nous tous réunis ici.
Troisième objection : Le national-socialisme serait une idéologie de gauche
Là aussi, cela me semble totalement contestable.
En effet, le national-socialisme est essentiellement mono-archiste et nationaliste, élitiste et organiciste (est dite organiciste
la doctrine politique favorable à une société organique, c’est-à-dire à
une société dans laquelle tout citoyen participe d’une manière ou d’une
autre à la poursuite active du Bien Commun, et se voit récompensé en
fonction de son engagement) ; mais c’est là, précisément, la définition
du fascisme (au sens le plus général du terme) ; le national-socialisme n’est donc qu’une individuation, qu’une particularisation, du fascisme, « à la mode » germanique.
Or, le fascisme est, pour reprendre les mots de Joseph Mérel, « une
tentative européenne, personnalisée par le génie des nations qui ont
essayé de le promouvoir, de refonder l’ordre d’Ancien Régime –
c’est-à-dire l’ordre européen avant la Révolution de 1789, – mais en
évitant de reproduire les travers qui ont précipité sa chute » (Fascisme et Monarchie commandable ici) ; or est dite de droite toute doctrine politique fondée sur les valeurs traditionnelles (et de gauche toute doctrine politique hostile à ces valeurs traditionnelles, c’est-à-dire en révolte contre elles).
Par conséquent, il me paraît
évidement juste de dire que le fascisme, et ainsi le
national-socialisme, sont des doctrines de droite.
Le terme de « socialisme » est, je le
concède, équivoque et donc maladroit ; mais il me semble que, dans le
cas présent, il ne signifie rien de plus qu’ « organicisme », rien
d’autre que la recherche d’une organisation politique, sociale et économique plus juste, c’est-à-dire plus conforme à la justice distributive, – par-là opposée à la fois au capitalisme et au communisme.
Voici d’ailleurs ce que le Duce Mussolini pouvait écrire du socialisme :
Le socialisme, une fois frappé dans ces deux principes fondamentaux de sa doctrine, il n’en reste plus que l’aspiration sentimentale – vieille comme l’humanité – à un régime social dans lequel doivent être soulagés les souffrances et les douleurs des plus humbles.
Sur ce sujet précis également – entre
Hitler et le socialisme – nous pouvons retrouver les écrits de
l’historien Hajo Holborn dans son ouvrage A history of modern Germany 1840-1956 :
Il n’a jamais été socialiste. Dans un de ses discours en 1927 qu’a organisé le magnat de la Ruhr Emil Kirdorf (1847-1938) devant des industriels, Hitler déclare : « Le plus grand nationalisme est essentiellement identique avec les plus grandes préoccupations du peuple et le plus grand socialisme est identique à la forme la plus élevée de l’amour du peuple et de la patrie. » Le socialisme et le nationalisme étaient pour lui des termes interchangeables qui changeaient en fonction du groupe social auquel il s’adressait.
Et c’est probablement parce que le
régime national-socialiste était radicalement à droite, ainsi opposée au
Nouvel Ordre Mondial, et parce qu’il était le seul, dans les faits, à
pouvoir lutter efficacement contre lui, que gangsters américains et
barbares slaves se sont unis pour le détruire, non seulement politiquement – par la guerre – mais aussi et surtout spirituellement,
c’est-à-dire dans les esprits – par le plus grand mensonge historique
qu’ait jamais connu l’humanité (inutile de préciser : tout le monde aura
compris).
Mais certains diront que les plus grands
collaborateurs (Laval en tête) étaient des hommes de gauche – ce qui
prouverait que le national-socialisme est une doctrine de gauche.
Or, une fois de plus, c’est historiquement inexact.
D’abord, Laval n’a pas collaboré par
conviction mais par opportunisme (il n’a d’ailleurs jamais tenu de
propos favorables au national-socialisme en tant que tel).
En revanche, ceux qui ont collaboré par conviction, eux, étaient fascistes et donc de droite.
Je pense notamment à des partis tels que
le Rassemblement National Populaire (Déat), le Parti Populaire Français
(Doriot), ou le Parti Franciste (Bucard) ; je pense aussi à des
écrivains tels qu’Abel Bonnard, Brasillach, Céline, Alphonse de
Châteaubriant, Cousteau, Pierre Drieu la Rochelle, Montherlant, etc..
Tous ces gens-là étaient profondément à droite.
Il est vrai qu’un certain nombre d’entre
eux sont passés par la gauche ; mais ils n’en sont pas pour autant
blâmables : au contraire, je crois qu’on peut les féliciter d’avoir
compris que le socialo-communisme ne se différenciait par réellement du
capitalisme, mais que la seule doctrine (politique, j’entends)
réellement opposée à celui-ci, dans les années 30, était le fascisme.
Quatrième objection : La doctrine sociale de l’Église serait, quoi qu’il en soit, la seule doctrine politique valable
Sujet délicat… Je me contenterai de faire remarquer les choses suivantes :
Tout d’abord, cette doctrine n’est pas politique, mais sociale, c’est-à-dire
qu’elle n’a pas pour objectif de s’occuper de la vie de la société
politique en tant que telle, mais plutôt de guider les personnes dans
leur conduite en société, dans leurs rapports avec les autres ; or,
contrairement à ce que beaucoup pensent, le politique ne se réduit pas
au social (c’est d’ailleurs l’une des erreurs communes à la fois aux
surnaturalistes et aux modernistes) ; on ne peut donc considérer la doctrine sociale de l’Église comme une doctrine politique.
Par ailleurs, même si l’on considère que
la doctrine sociale de l’Église pose certains principes, ou fondements,
de la vie politique, il n’en demeure pas moins que ces principes
doivent ensuite être individués dans les société concrètes ; il
est donc normal, me semble-t-il, de trouver des doctrines politiques
diverses (bien qu’elles doivent toutes répondre aux mêmes principes).
En outre, de même que l’existence de Dieu ou l’immortalité de l’âme ne sont pas essentiellement des
vérités de Foi mais des vérités rationnelles confirmées par la
Révélation, la doctrine sociale réaliste (c’est-à-dire celle qui est
conforme au réel) n’est pas essentiellement la doctrine sociale
de l’Église ; mais elle est celle de l’Église dans la mesure où cette
dernière l’a fait sienne, parce que réaliste ; plutôt que de parler
de « doctrine sociale de l’Église », parlons donc plutôt de doctrine sociale réaliste ;
Enfin, j’ajouterai que si « l’Église n’a
besoin ni du socialisme, ni du nazisme, pour établir une doctrine
sociale » (j’ai souvent entendu cela…), les laïcs n’ont pas attendu
l’Église pour en établir une : le domaine social et politique est, et
demeure, celui des laïcs – en tant que laïcs (même si les clercs peuvent
aussi – naturellement – donner leur opinion).
(Et pour être tout-à-fait exact, il nous
faudrait rappeler que la doctrine sociale de l’Église, du moins celle
qu’ont développée les Papes depuis Léon XIII, contient un grand nombre
d’imprécisions, voire d’erreurs (confusion entre le social et le
politique, mauvaise conception du principe de subsidiarité, promotion
d’une « démocratie chrétienne », personnalisme maritanisant,
droit-de-l’hommisme » diffus, etc…) ; mais un développement sur ce sujet
serait ici trop long et devrait faire l’objet d’un autre article).
Pour conclure, j’ajouterai que seules
l’Allemagne national-socialiste et ses alliées (l’Italie et la Hongrie
fascistes) étaient à la fois opposées au communisme (ce qui n’était le
cas ni des États-Unis, ni de l’Angleterre et ni de la France
malheureusement…) et concrètement en mesure de s’opposer à la montée en
puissance de l’URSS (ce qui était impossible à des pays tels que
l’Espagne ou le Portugal) ; seul le régime national-socialiste était capable de défendre ce qu’il restait encore de la chrétienté ; et c’est ce qu’avait compris un certain Mgr Mayol de Lupé :
Le monde doit choisir : D’un côté la sauvagerie bolchevique, une force infernale ; de l’autre la civilisation chrétienne. Nous devons choisir à tout prix. Nous ne pouvons loyalement rester neutres plus longtemps ! C’est l’anarchie bolchevique ou l’ordre Chrétien !
C’est également ce qu’avait compris de
fervents catholiques tels que Léon Degrelle ; ou encore Adrien Arcand
(nous vous conseillons l’excellent ouvrage Serviam qu’on peut se procurer ici
sur les écrits d’Arcand); c’est, je crois, ce qu’aurait dû comprendre
tous les catholiques, et ce que – malheureusement – ils n’ont pas
compris.
Réveillons-nous ! Deus Vult.
Louis Le Lorrain
Pour aller plus loin dans le réveil :
- En vidéo sur l’alliance du fascisme et de la monarchie par Merel -> https://www.youtube.com/watch?v=9Axj0peOiQ0
- En vidéo sur la défaire de l’Europe Chrétienne en 1945 par Degrelle -> https://www.youtube.com/watch?v=NVg-IWo-q50
- Sur la démocratie -> https://deus-vult.org/actualites/pour-en-finir-totalement-avec-la-democratie/
- Sur le totalitarisme du Bien Commun de l’abbé Meinvielle -> https://deus-vult.org/actualites/conception-catholique-de-la-politique-abbe-meinvielle/
- Sur la fameuse encyclique Mit Brennender Sorge -> https://deus-vult.org/actualites/mit-brennender-sorge-et-le-iiie-reich/
- Le Duce Mussolini sur le socialisme -> https://deus-vult.org/actualites/fascisme-mort-du-socialisme-et-naissance-du-corporatisme-detat/
- Sur l’importance capitale du racisme en tant que catholique -> https://deus-vult.org/actualites/racisme-et-catholicisme/
- Deus Vult