Bruxelles tire la sonnette d'alarme mais tente dans le même temps d'éviter une confrontation trop frontale qui pourrait affoler les marchés.
C'est une première dans l'histoire de
l'Union européenne. Ce mardi, la Commission européenne a rejeté le
budget de la coalition populiste au pouvoir en Italie, considérant que ce dernier n'est pas conforme aux règles.
Lors
d'une conférence de presse, le commissaire européen aux Affaires
économiques, Pierre Moscovici a ainsi demandé à l'Italie une révision
dans les trois semaines, comme les textes le prévoient. Dans le cas
contraire, elle se heurte à l'ouverture d'une « procédure pour déficit
excessif », susceptible d'aboutir à des sanctions financières
correspondant, en théorie, à 0,2 % de son PIB (soit 3,4 milliards
d'euros en prenant les chiffres de 2017).
Pas de « retour en arrière »
Avant même l'annonce de la Commission, le vice-Premier ministre italien, Luigi Di Maio, chef de file
du Mouvement 5 étoiles, a indiqué que les « prochaines semaines seront
des semaines de grand dialogue avec l'Europe, les marchés ».
Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini a, de son côté, prévenu que l'Italie ne reviendrait « pas en arrière ».
Bruxelles avait déjà pointé du doigt dans un courrier à Rome la
semaine passée le dérapage budgétaire « sans précédent » de l'Italie
depuis les nouvelles règles mises en place en 2013 et le risque de
« non-conformité grave » de son budget avec les règles européennes.
Mais en dépit de ces critiques, le
gouvernement italien avait maintenu lundi ses prévisions. Alors que le
précédent gouvernement de centre gauche avait promis un déficit public
de 0,8 % du PIB en 2019. Dans une lettre que le ministre de l'Economie a fait parvenir à Bruxelles, Rome prévoit désormais d'atteindre 2,4 % l'an prochain, puis 2,1 % en 2020 et 1,8 % en 2021.
« Malheureusement,
les clarifications reçues hier (lundi) n'étaient pas assez
convaincantes pour changer nos précédentes conclusions voulant qu'il y
ait une non-observance particulièrement grave de la recommandation
adressée à l'Italie par le Conseil », a indiqué Valdis Dombrovskis,
vice-président de l'exécutif européen.
Source AFP