L'Étoile de l'Empire Invisible : Jean Parvulesco
Par Alexandre Douguine
Traduction anglais-français : Y. Sparfell
(Article publié pour la première fois en 1994 dans le journal Zavtra)
Profession: visionnaire
Jean Parvulesco est un mystère vivant de
la littérature européenne. Mystique, poète, romancier, critique
littéraire, expert en intrigues politiques, révolutionnaire, ami et
confident de nombreuses personnalités européennes de la seconde moitié
du XXe siècle - d’Ezra Pound et Julius Evola à Raymond Abellio et Arnaud
Breker.
La véritable identité de Parvulesco reste un mystère. Roumain ayant fui
vers l’Ouest dans les années 1940, il est devenu l’un des plus célèbres
stylistes français de prose et de poésie modernes. Mais quelles que
soient ses œuvres, des danses tantriques aux romans occultes complexes
en passant par les biographies de ses grands amis (notamment Le soleil rouge de Raymond Abellio),
la véritable vocation de Parvulesco est celle de « visionnaire »,
contemplateur direct et inspiré du spirituel. des sphères qui se
révèlent aux élus derrière la visibilité sombre et plate du monde
profane moderne.
En même temps, Parvulesco n'a rien de commun avec les vulgaires
représentants du néo-mysticisme moderne, si répandus aujourd'hui comme
une sorte de compensation instrumentale pour les routines de la
techno-information de la vie quotidienne. La vision de Parvulesco est
sombre et tragique ; il ne se fait aucune illusion quant à la nature
infernale et abominable du monde moderne. En ce sens, il s'apparente à
un traditionaliste. L'optimisme infantile des théosophes, des
occultistes et des « conserves » pseudo-mystiques du New Age est
extrêmement étranger à Parvulesco. Mais contrairement à de nombreux
traditionalistes de tempérament « académique », il ne se limite pas aux
lamentations sceptiques de la « crise du monde moderne » et aux
condamnations nues et marginales de la civilisation matérielle de la fin
du Kali Yuga. Les textes de Jean Parvulesco sont emplis de sacrés,
exprimant directement à travers eux, d’une façon onirique, presque
prophétique telle une révélation étrange, une "visite" qui traverse les
hautes sphères à travers le blocus magique des énergies sombres qui
remplissent le monde d'aujourd'hui et la psyché collective et cosmique.
Parvulesco
est un visionnaire authentique. Il est suffisamment profond et affiné
dans sa doctrine, assez en tout cas pour ne pas faire passer les
premiers fantômes de la réalité subtile pour des « messagers de la
lumière ». En même temps, il pousse son intuition à l'extrême dans un
dangereux et risqué « voyage intérieur » vers le « centre du Lac Noir »
de l'esprit moderne, afin d'aller sans crainte au-delà des normes fixées
rationnelles et dogmatiques (d'où les paradoxes à plusieurs niveaux qui
saturent les livres de Parvulesco).
Le message de Parvulesco peut être défini de la manière suivante :
Le
sacré a disparu de la réalité quotidienne du monde moderne et il est
tout à fait évident que nous vivons à la Fin des Temps. Ce sacré n'a pas
disparu (puisqu'il est éternel, il ne peut pas disparaître), mais il
est passé dans la matrice nocturne invisible et est maintenant prêt à
descendre dans le cosmos humain et physique dans un moment apocalyptique
terrifiant - l'apogée de l'histoire, le point à partir duquel le monde,
ayant oublié sa nature spirituelle et l’ayant reniée, sera obligé de se
confronter à elle dans le dur éclair de l’Apocalypse.
Ceci n'est pas encore arrivé. L'humanité est profondément endormie dans
ses sombres illusions matérielles, tandis que seuls les élus, les
visionnaires, les membres de la fraternité secrète, l'Ordre
apocalyptique, guettent, en éveil, préparant secrètement le chemin de la
Dernière Heure, le Royaume des Cieux , le Grand Empire de la Fin.
Parvulesco
ne se considère pas comme un écrivain, mais comme un héraut de cet
empire invisible (c’est pourquoi son dernier livre est intitulé L'étoile de l'empire invisible),
un orateur du Parlement Occulte de l'élite planétaire des « éveillés ».
Sa personnalité double, triple et quadruple sise dans les personnages
de ses romans, où l'auteur lui-même évolue aux côtés de ses homologues,
ses doubles occultes, de véritables personnages historiques, des ombres
d'un autre monde, les enveloppes du « crépuscule de l’au-delà » et les
agences secrètes des services occultes de renseignement.
Parvulesco dévoile non seulement une scénographie de fantasmes ou de
souvenirs individuels, mais aussi tout un monde parallèle. Les
personnages habitant ses écrits sont réellement effrayants ; leur
étrange humour (assez souvent noir) touchent parfois aux reliques
sacrées de la religion, aux dogmes et aux canons, réveillant et libérant
ainsi leur essence secrète de la vénération fétichiste stupide qui tue
l'esprit. Suivant les prescriptions du Tantra, Parvulesco donne vie au
langage, il lui donne un aspect enlevé et le rend « opérationnel ».
C'est pourquoi ses écrits sont plus que de la littérature. Ce sont des
sorts magiques et des révélations scandaleuses. Ce sont des événements
tournant à la provocation et des prédictions quant à leur signification.
Ils sont immergés dans l'océan de l'intérieur, dans les tunnels
souterrains du Caché, dans l'effrayant empire de ce qui demeure au plus
profond de chacun d’entre nous. C'est pourquoi Parvulesco peut parfois
être aussi effrayant que tout vrai génie. Il nous étudie attentivement
et scientifiquement de l'intérieur, et ses expériences dépassent parfois
les limites bien établies. Parvulesco est un anatomiste visionnaire.
Au commencement était le complot
Parvulesco répond clairement et
paradoxalement à la fois que la réalité est double. Des agents secrets
de l'Être et de l'Oubli sont présents dans toutes les sphères clés de la
gouvernance du monde moderne, dirigeant tous les processus de la
civilisation. Le tissu de l'histoire concrète actuelle découle de la
superposition de ces vecteurs énergétiques de deux réseaux occultes.
Généraux et terroristes, espions et poètes, présidents et occultistes,
pères de l'Église et hérésiarques, mafiosi et ascètes, francs-maçons et
naturalistes, prostituées et saints bénis, artistes de salon et
militants du mouvement ouvrier, archéologues et forgerons ne sont que
des acteurs obéissants dans un drame conspirologique saturé . Qui sait
par quelle identité sociale se cache un haut initié ? Un voleur ou un
mendiant se transforme souvent en commissaire du président ou du Pape,
et un commandant militaire ou un banquier peut être la marionnette d'un
poète de salon, à la personnalité grotesque et imaginative derrière
laquelle se tapit un maître froid et un architecte de la sévère histoire
politique.
Contre les démons et la démocratie
L’étoile de l’Empire invisible est
le roman final et crucial de Parvulesco. Il relie tous les fils de ses
livres précédents. Il décrit l'approche du dénouement final de la
méta-histoire transcendante dont notre auteur est un chroniqueur. Voici
son résumé :
Partout sur la planète, en particulier en
France et au Portugal (ainsi qu'au Pérou et au Mexique) et dans les
"points d'acupuncture" magiques de l'Occident occulte, les agents de
l’Oubli ont érigé des pyramides noires - des installations physiques et
supra-physiques conçues pour faciliter l'invasion directe du monde par
les énergies démoniaques, les hordes des Gogs et des Magogs. Ce projet
apocalyptique porte le nom secret de « Projet du Verseau ».
Correspondant au symbolisme astrologique pertinent, « l’âge du Verseau »
apparaît et n’entraîne ni joie ni harmonie (alors que les agents de
l’Oubli tentent de rassurer l’humanité), mais entraîne décomposition,
déclin , chaos, mort et « dissolution dans les basses eaux ». Tony
d'Antremont, héros de l'Étoile de l'Empire invisible, décrit ainsi sa vision prophétique de l'apparition de « l'époque du Verseau » :
Je
vois avec Lovecraft l'essaimage de gigantesques masses répulsives, se
déplaçant par vagues sans fin, avançant sur les dernières structures
cristallines résiduelles de la résistance de l'élite spirituelle ; Je
vois dans l’impuissance extatique de mon réveil hallucinatoire une
mousse noire vacillante, une écume de dissolution noire, la terreur de
la puanteur démocratique et les terribles appareils de ces cadavres
convulsifs qui - dans le maquillage de putains sales avec des sourires
trompeurs, avec le sourire californien des antifascistes européens sur
la plage, avec le sourire des putains de mannequins de vitrines
étincelantes (je les définirais comme telles) - nous préparent notre
défaite finale, nous mènent où ils ne savent même pas ou, plutôt, ne
savent que trop bien, nous aspirant la moelle osseuse tout au long du
chemin ; ce sont les chapes de plomb hallucinatoires des droits de
l'homme, les émissions de vomissures fécales de l'enfer - bien qu'en
disant cela, je les insulte.
Les
serviteurs du Verseau, en ouvrant la voie vers le monde humain pour les
« enveloppes » noires du crépuscule de l’au-delà, s'efforcent de
présenter leur avènement contre-naturel comme une bénédiction, un salut,
un sommet de l'évolution tout en cachant leur essence, le Vomito Negro
(« le Vomit Noir ») sous le slogan politique et spiritualiste du Nouvel
Âge ou du Nouvel Ordre Mondial.
Contre la conspiration du Verseau, dans laquelle se concentre tout le
réseau « méta-galactique » terrifiant des agents de l’Oubli cherchant à
s’incorporer dans le « Nouvel Ordre Mondial », combattent ceux qui
représentent l'Ordre Occidental de l'Atlantis Magna. La femme, connue
sous le nom mystique de Licorne Mordorée, ou « la Licorne
rouge-brune », joue un rôle particulier dans les rituels de cet ordre.
Dans la réalité physique, elle porte le nom de Jane Darlington.
Cependant, la vraie nature de cette femme transcende fondamentalement
les limites de l'individualité. Elle représente plutôt une sorte de
fonction sacrée répartie entre toutes les femmes de l'Ordre, dont les
relations personnelles et quotidiennes reflètent la hiérarchie
ontologique de l'être lui-même (l'une d'entre elles correspond à
l'esprit, l’autre à l'âme et une autre au corps). Les hommes de l’Ordre,
y compris le héros principal Tony d’Antremont, ne sont pas non plus des
individus au sens strict : les descriptions de la mort et de l’adultère
qui remplissent le roman de Parvulesco illustrent l’essence purement
fonctionnelle des personnages principaux. La mort rituelle de l'une
active simplement les activités conspirologiques d'une autre et lorsque
leurs femmes leur sont infidèles, elles s'aperçoivent qu'elles restent
fidèles à la même essence. Ainsi, Atlantis Magna tisse son réseau
continental de lutte contre la conspiration du Verseau. Au niveau
transcendantal supérieur, cela signifie la réalisation rituelle
tantrique du phénomène eschatologique correspondant à la venue du
Consolateur et de l’Épouse. Ce n'est qu'à ce niveau que ceux qui
construisent les « pyramides noires » peuvent être vaincus.
La
préparation et l'organisation du rituel le plus mystérieux, celui du
« cercle rouge », constitue la métaphore principale du roman. Sur le
chemin qui les mène à cette procédure, les membres d’Atlantis Magna se
lancent dans des voyages symboliques, analysent des textes mystiques,
recherchent les véritables causes des transformations politiques,
explorent les bizarreries de l’histoire de diverses lignées ancestrales
européennes, déchiffrent des idées ésotériques (apparaissant sous la
forme de fuites d’informations dans la littérature de tabloïd
ordinaire), expérimentent des relations amoureuses et érotiques, font
l’objet de tentatives d’assassinat et deviennent victimes d’enlèvement
et de torture. Mais toute la matière concrète de ce fascinant roman
policier est une lecture et une clarification continues de la réalité
visionnaire interconnectée de l'Événement Final de l'histoire, la
manifestation du Grand Empire Eurasien de la Fin, le Regnum Sacrumor
Imperium Sacrum, dont des réflexions sont perceptibles dans tous les
aspects du monde moderne.
Au
niveau de la conspiration politique, les héros du roman opèrent de
manière active et décisive. La résistance spirituelle au New Age et au
néo-spiritualisme, dont en faveur des dignes représentants (d'Alice
Bailey à Teilhard de Chardin et Sai Baba) Tony d'Antremont propose
d'organiser un « Auschwitz super-occulte, un super-Majdanek », est
projetée sur l’opposition politique au Nouvel Ordre Mondial, à
l’américanisme et au libéralisme, une confrontation qui oblige les
« agents de l'Être » à tisser un réseau de conspiration mondiale avec
toutes les forces politiques opposées au mondialisme. Terroristes
palestiniens, groupes néo-nazis européens clandestins, révolutionnaires
sociaux et Brigades rouges, descendants de familles aristocratiques qui
détestent la « démocratie » et souhaitent secrètement mettre un terme à
l'époque libérale, membres de la mafia italienne, gaullistes et
franquistes, révolutionnaires du tiers monde, chamanes d’Amérique et
d’Asie, les dirigeants communistes et les banquiers allemands
participent tous à un projet géopolitique visant à créer un dernier
empire eurasien. Les réceptions diplomatiques, les voyages à l’étranger,
les entretiens confidentiels et la collecte de renseignements
constituent l’aspect politique de la conspiration des « agents de
l’Être » et un récit spécial du roman, superposé à des conversations
occultes et aux longs monologues ésotériques des héros de l’histoire.
Le
roman de Parvulesco n’est pas structuré selon la logique traditionnelle
d’un récit complet. Il est tout à fait caractéristique que le roman se
termine brusquement à la mi-page, à la page 533. Tout le contenu
précédent a rapproché le lecteur du dénouement eschatologique de la
guerre occulte, mais ici le monde littéraire prend fin et la réalité
commence. La majorité des personnages du roman sont des personnages
historiques, dont certains sont décédés, tandis que d’autres sont encore
en vie. Les livres et les textes cités au fil de l’histoire existent
vraiment. Bien que de nombreux épisodes et légendes racontées du livre
soient des œuvres de fiction, beaucoup ne le sont pas. Un détail
caractéristique est que la majorité des noms mentionnés sont indiqués
entre parenthèses avec les dates de naissance et de décès.
Après avoir lu L'Étoile de l'Empire invisible,
une question naturelle se pose : qu'est-ce que nous venons de lire
exactement ? Un roman ? Une Fiction ? Une Fantaisie ? Une œuvre de
littérature surréaliste ? Ou peut-être un pamphlet ésotérique ?
Ou est-ce une réelle révélation du fondement véritable de l'histoire
moderne, considérée du point de vue de la plénitude métaphysique dans
tout son étendue, au-delà des hallucinations qui sont essentiellement
des vues banales et quotidiennes n'expliquant rien et extrêmement loin
de la vérité ?
Dans la dédicace qui orne la copie qui m’a été présentée, Jean
Parvulesco a lui-même qualifié son roman de « roman initiatique le plus
secret et le plus dangereux dans lequel l’Amour Absolue présente son
arme ultime de Puissance Absolue et jette les bases occultes du futur
Grand Empire Eurasien de laFin, qui ressemblera au royaume des cieux, le
Regnum Sanctum. »
Ni plus ni moins.
Le Shiva Rouge-Brun
Au
cours de l'une de nos discussions, alors que je parlais à Parvulesco de
la signification du terme « les nôtres » dans la terminologie politique
russe, Parvulesco s’est enflammé et m'a fait part d’un moment, dans
l'un de ses premiers romans (à partir du milieu des années 1970), dans
lequel il avait employé le même terme dans un sens étonnamment
similaire. Pour lui, « les nôtres » sont les membres de la conspiration
de l'Être, un réseau secret d'agents d'influence unis par un but occulte
commun au-delà des différences politiques et qui s'opposent à la
civilisation cosmopolite et profane établie sur la planète.
De
plus, mes amis italiens m'ont envoyé un jour la copie d'un article de
Parvulesco datant de la fin des années 1960 dans lequel il parlait de
« l'eurasianisme », du projet géopolitique d'un bloc continental, de la
nécessité d'une alliance russo-allemande (un pacte Ribbentrop-Molotov
renouvelé), et même de la nécessité de fusionner le rouge et le brun en
un seul front révolutionnaire et anti-mondialiste ! Il est tout à fait
étrange de voir comment les textes de cet homme étonnant - qui ne
restent populaires qu’en tant qu’œuvres littéraires tout en provoquant
le sourire condescendant des traditionalistes « académiques » - ont pu
être la description préventive, avec une clairvoyance presque
prophétique, de ce qui est précisément devenu un fait politique de ces
dernières années - en Russie, à distance de l'Europe.
Tout
cela conduit à des pensées assez troublantes quant à la véritable
nature de cet écrivain de génie. Mais qui êtes-vous donc, M.
Parvulesco ? Le commandant d'Altavilla ? Quel que soit son identité,
Parvulesco est sans aucun doute un « rouge-brun », notamment parce que
ses sympathies vont à la mystérieuse figure féminine que certaines
sociétés initiatiques réellement existantes appellent la « Licorne
rouge-brune », la Licorne Mordorée. Il convient de faire mention du mot
français « mordoré », plus précisément « rouge-brun avec des reflets
dorées ».
Derrière ce terme à la connotation repoussante et péjorative de
« rouge-brun » qui marque depuis longtemps les forces politiques les
plus intéressantes de la Russie, il se cache également une nuance royale
et majestueuse de cette couleur - le couronnement final,
eschatologique, à l’aide de l’Or Alchimique, de la grande Révolution
Eurasienne continentale. Cette révolution est préparée et réalisée
aujourd'hui par « les nôtres » - les agents secrets et incontestables de
l'Être. Un autre personnage de la tradition sacrée se voit attribuer
cette couleur : le dieu hindou Shiva, appelé liturgiquement le
« rouge-brun » et le « terrible ». Le caractère de ce dieu est proche de
la dimension de notre Rouge-Brun. Oui, cette dimension est terrible et
destructrice dans sa manifestation extérieure. Mais le terrible Shiva
rouge-brun est le gardien du secret de l'Éternité, ce qui est révélé
dans son intégralité à la Fin des Temps, quand il nie de son être
« terrible » l’avénement de l'ère du Verseau. Le Shiva rouge-brun est le
patron de la tradition de l’Amour sacré, le Tantra - le même Tantra
auquel fut consacré l’un des premiers livres de Jean Parvulesco : La miséricordieuse couronne du Tantra.
Les
agents du Continent Intérieur sont éveillés. Dans le ciel nocturne de
notre civilisation répugnante, apparaît l'Étoile magique annonçant la
transformation imminente de l'Intériorité vers l’Extériorité. C'est
l'Étoile de l'Empire Invisible, l'Empire de Jean Parvulesco.