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lundi 21 octobre 2013

Brignoles: nette victoire du FN sur l'UMP et le Front républicain



 Brignoles: nette victoire du FN sur l'UMP et le Front républicain
Geoffroy Clavel
 
La rédaction a jugé intéressant de publier un article rédigé sur le site Huffington post, certes hostile au Front National, mais emblématique de l'inquiétude majeure qui touche désormais les tenants du Système, habitués qu'ils sont à se partager le pouvoir entre les deux équipes équivalentes que sont la droite et la gauche.

BRIGNOLES - Le premier tour ne laissait que peu de place au doute. Le second a néanmoins eu l'effet d'une déflagration. Le candidat du Front national, Laurent Lopez, a très largement remporté la cantonale partielle de Brignoles ce dimanche 13 octobre, devançant de plus de 700 voix son adversaire UMP, Catherine Delzers.

Certes, ni Brignoles ni le Var ne sont représentatifs de la géographie électorale française. Certes, le Front national l'avait déjà emporté de quelques voix dans ce même canton en 2011. Et non, la formation de Marine Le Pen n'est pas devenue à ce titre le premier parti de France.

Il n'empêche: le résultat de cette troisième cantonale en trois ans résonne comme un cri de disgrâce pour les partis dits républicains qui, bon gré mal gré, avaient uni leurs forces pour faire battre l'extrême droite dans le Var. D'une seule voix, communistes, socialistes et écologistes s'étaient relayés cette semaine pour appeler leurs électorats à sortir de leur mutisme afin d'apporter leur suffrage à la candidate du parti de Jean-François Copé. En vain.

"L'arrêt de mort" du Front républicain

Or, si la participation a bien progressé entre les deux tours, avec plus de 2800 électeurs en plus, c'est là encore le Front national qui en a le plus largement profité. Regardez ce que dévoile le graphique ci-dessous: au premier tour, l'extrême droite (représentée par le candidat FN et son dissident du Parti de la France) faisait jeu égal avec l'addition des voix de l'UMP, du PCF, des écolos et des centristes.

Une semaine plus tard, 2800 électeurs supplémentaires se mobilisent pour aller voter: 2 sur trois choisissent le Front national, le dernier optant pour le Front républicain.

Si le réflexe "républicain" a bien eu lieu, il n'a donc pas suffi, submergé par des réserves de voix frontistes jusqu'alors insoupçonnées.

On comprend donc pourquoi le FN peut se réjouir et proclamer un peu à la hâte "l'arrêt de mort" du Front républicain, qui avait jusqu'ici presque toujours permis de faire barrage à l'extrême droite. "Malgré le soutien des caciques socialistes tels que le ministre Arnaud Montebourg et le premier secrétaire du Parti Socialiste Harlem Désir, le système, incarné par la candidate UMP, voit ses consignes de vote et ses manœuvres désavouées et défiées par les Français", a salué dans un communiqué le secrétaire général du FN Steeve Briois. Un message ensuite décliné par sa présidente, Marine Le Pen.


L'UMP et le PS bottent en touche, encore une fois

En réalité, le Front républicain n'est pas mort mais sérieusement atteint par les coups de canif que n'ont cessé de lui asséner tant l'UMP que le Parti socialiste. Pourquoi les électeurs socialistes iraient-ils voter pour l'UMP quand le PS ne cesse de dénoncer le rapprochement idéologique entre le parti de Jean-François Copé et celui de Marine Le Pen? Pourquoi les sympathisants communistes choisiraient-ils l'UMP quand le même Jean-François Copé claironne que le Front républicain est mort, que les communistes ne valent pas mieux que les marinistes, et que, au final, "voter FN, c'est voter socialiste"?

Comment, enfin, ne pas comprendre le désarroi d'une partie croissante de l'électorat, de gauche comme de droite, quand Jean-Luc Mélenchon, place à son tour l'UMP et le FN dans le même sac? "C'est la peste ou le choléra, c'est tous les mêmes, ils racontent les mêmes choses", a martelé le chef de file du PG.

D'où le désarroi du centre, qui appelait dimanche soir les deux formations principales du pays à tirer leurs stratégies au clair.