Pieter Kerstens
En
juin 1967, lors du premier choc pétrolier dû à la troisième guerre
israélo-arabe, d’éminents spécialistes prévoyaient la fin des ressources
pétrolières à l’aube du XXIe siècle.
D’autres
analystes, chercheurs ou chroniqueurs ont passé leur temps à débattre
de l’épuisement des ressources, du trou dans la couche d’ozone et de la
protection des espèces en voie de disparition. Et l’on s’interroge pour
trouver le meilleur moyen de gérer la diminution des réserves
naturelles, alors que le mondialisme permet de tout vendre, de tout
acheter et d’y affecter un code-barres.
Mais ce qui est en voie de disparition, aujourd’hui, c’est le droit du citoyen à la vie privée !
Les
récents scandales dévoilés par Wikileaks, le sieur Snowden et autres
affaires liées aux télécommunications, à Internet, aux téléphones
mobiles et aux écoutes illégales des services secrets du monde entier,
permettent d’affirmer que « la vie privée n’existe plus sur Internet ; il faut tirer un trait dessus. »
Regardez
autour de vous : qu’est-ce que vous voyez ? Des caméras de
surveillance, des scanners, des banques de données d’une extrême
précision. Mais sont-ils efficaces ?
Les 100.000 caméras de toutes natures n’ont pas empêché les attentats de Londres le 7 juillet 2005 !
Pour
leur part, les sociétés d’études de marché peuvent connaître toutes les
facettes de notre existence, de notre premier pipi matinal, de l’heure
exacte à laquelle nous quittons notre domicile, via les puces de nos
systèmes d’alarme ; elles nous suivent tout le temps et captent nos
faits et gestes grâce aux caméras vidéo des péages d’autoroute, par les
données de nos cartes bancaires qui leur donnent le détail de notre
déjeuner et de l’apéritif du soir et peuvent nous localiser à chaque
instant grâce à notre téléphone mobile.
Connectez-vous
sur n’importe quoi et alors la moindre transaction, la moindre
communication est récoltée, enregistrée, archivée par les cookies. Des
sociétés privées sont venues trouver le FBI aux USA, pour qu’ils leur
donnent accès à leurs dossiers, à leurs informations, moyennant
rétributions ! Comme si l’information était un secteur d’activité comme un autre pouvant être privatisée. Et là, on atteint l’émergence d’un nouvel Etat : une république mise à nu, une démocratie de la surveillance !
Est-ce là un endroit où vous aimeriez vivre ? Méfiez-vous, taisez-vous, des oreilles ennemies vous écoutent !
Et vous, de quel côté êtes-vous ?
Ne
nous faisons pas d’illusions ; dans un monde semblable, le sacro-saint
droit de l’individu à la vie privée n’a pas la moindre chance de survie
face aux forces en présence.
On
parle ici des forces de l’Ordre, nationales et internationales,
toujours plus inquisitrices ; des cabinets de marketing et des
compagnies d’assurance avides de chiffres et de données ; on parle
encore ici des nouveaux géants économiques gérant notre santé, mais
aussi des millions de tentacules insidieux fouillant notre intimité à
chaque fois que les intérêts privés rencontrent ceux de l’Etat.
En résumé, il s’agit de ceux qui maintiennent l’Ordre et ceux qui veulent prendre tout votre argent.
Les
forces de l’Ordre et les forces du Commerce : quelle sinistre
alliance ! Et voilà contre quoi se dresse notre intimité. C’est la
grande bataille du siècle qui s’annonce et où les forces en présence
sont inégales.
Alors la question que l’on vous pose aujourd’hui, quelle que soit votre tendance politique, est très simple : « de quel côté êtes-vous ? »