La personne orgueilleuse soumise à l’autorité d’une autre hait tout d’abord le joug qui pèse concrètement sur elle.
Dans un deuxième temps, elle hait d’une façon générale toute autorité, tout joug et, plus encore, le principe même d’autorité considéré de manière abstraite.
Haïssant toute autorité, elle hait également toute supériorité, quelle qu’elle soit.
Dans tout cela réside une véritable haine de Dieu (27).
Dans un deuxième temps, elle hait d’une façon générale toute autorité, tout joug et, plus encore, le principe même d’autorité considéré de manière abstraite.
Haïssant toute autorité, elle hait également toute supériorité, quelle qu’elle soit.
Dans tout cela réside une véritable haine de Dieu (27).
Cette haine de toute inégalité va si loin que certains, jouissant d’une situation hautement privilégiée, ont gravement exposé celle-ci et l’ont même perdue, uniquement pour ne pas avoir accepté la supériorité de celui qui se trouvait à un rang plus élevé.
Plus encore: l’orgueil, au comble de la virulence, pourrait conduire une personne à lutter en faveur de l’anarchie et à refuser le pouvoir suprême qui lui serait offert, parce que la simple existence de ce pouvoir affirme implicitement le principe d’autorité auquel tout homme en tant que tel – l’orgueilleux y compris – peut être soumis.
L’orgueil peut ainsi conduire à l’égalitarisme le plus radical et le plus complet.
L’orgueil peut ainsi conduire à l’égalitarisme le plus radical et le plus complet.
Cet égalitarisme radical et métaphysique prend divers aspects.
a) Egalité entre les hommes et Dieu : de là proviennent le panthéisme, l’immanentisme et toutes les formes ésotériques de religion qui visent à établir entre Dieu et les hommes des rapports d’égalité, et à doter l’humanité des propriétés divines.
L’athée est un égalitaire qui veut éviter l’affirmation absurde selon laquelle l’homme est Dieu, et qui admet pour cela un autre concept absurde en affirmant que Dieu n’existe pas.
Le laïcisme est une forme d’athéisme et, par conséquent, d’égalitarisme.
Il proclame qu’il est impossible de certifier l’existence de Dieu et donc que l’homme, dans la sphère temporelle, doit agir comme si Dieu n’existait pas, c’est-à-dire comme une personne ayant détrôné Dieu.
Le laïcisme est une forme d’athéisme et, par conséquent, d’égalitarisme.
Il proclame qu’il est impossible de certifier l’existence de Dieu et donc que l’homme, dans la sphère temporelle, doit agir comme si Dieu n’existait pas, c’est-à-dire comme une personne ayant détrôné Dieu.
b) Egalité dans le domaine ecclésiastique :selon les cas, suppression du sacerdoce muni des pouvoirs d’ordre, de magistère et de gouvernement, ou tout au moins d’un sacerdoce doté de degrés hiérarchiques.
c) Egalité entre les diverses religions :toute discrimination religieuse est antipathique parce qu’elle porte atteinte à l’égalité fondamentale entre les hommes. C’est pourquoi les différentes religions doivent recevoir un traitement rigoureusement égal.
Se prétendre une véritable religion, à l’exclusion des autres, c’est affirmer une supériorité contraire à la douceur évangélique et, au surplus, faire preuve d’inhabileté politique puisque cela ferme l’accès des cœurs.
d) Egalité dans le domaine politique :suppression ou tout au moins atténuation de l’inégalité entre gouvernants et gouvernés. Le pouvoir ne vient pas de Dieu, mais de la masse qui commande et à laquelle le gouvernement doit obéir.
S’y rattache la proscription de la monarchie et de l’aristocratie comme régimes intrinsèquement mauvais, parce qu’antiégalitaires. Seule la démocratie est légitime, juste et conforme à l’esprit des Evangiles (28).
e) Egalité dans la structure de la société :suppression des classes, spécialement de celles qui se perpétuent par voie héréditaire. Abolition de toute influence aristocratique dans la direction de la société et dans le ton général que cette classe donne à la culture et aux mœurs.
La hiérarchie naturelle constituée par la supériorité du travail intellectuel sur le travail manuel disparaîtra par le dépassement de la distinction entre l’un et l’autre.
f) Abolition des corps intermédiaires entre les individus et l’Etat ainsi que des privilèges, éléments inhérents à chaque corps social. Quelle que soit la haine que la Révolution porte à l’absolutisme monarchique, elle hait encore davantage les corps intermédiaires et la monarchie organique médiévale.
Car l’absolutisme monarchique tend à placer les sujets, y compris ceux qui occupent les rangs les plus élevés, sur un pied d’égalité, dans une position inférieure, annonçant déjà l’anéantissement de l’individu et l’anonymat qui atteignent leur paroxysme dans les grandes concentrations urbaines de la société socialiste.
Parmi les groupes intermédiaires qui doivent être abolis, la famille occupe la première place. Tant que la Révolution n’aura pas réussi à la supprimer, elle cherchera à la rabaisser, la mutiler et la discréditer de toutes les manières.
cet article continue…
Notes :
(27): cf. plus loin, paragraphe « m ».(28) cf. Saint Pie X, Lettre apostolique Notre Charge Apostolique, du 25.08.1910 – A.A.S., vol. II, p. 615 à 619.