Dans le RIVAROL en kiosque vendredi prochain, et déjà dans les boîtes mail des abonnés numériques, interview exclusive de Anne Kling!
Anne Kling :
“Dès les années 1970, la Licra va systématiquement soutenir l’immigration de peuplement
arabo-musulmane”
RIVAROL:
Anne Kling, vous intervenez à la journée de Terre et Peuple, sur le
thème des lobbys qui
prétendent diriger la France, et vous êtes l’auteur de trois livres
remarqués, consacrés à la Licra, au Crif et aux révolutionnaires juifs.
Dites-nous quel est votre cheminement intellectuel et
politique?
Anne KLING :
Je ne suis absolument pas issue de ce que d’aucuns
appellent «l’extrême-droite». J’avais été suppléante au titre du RPR
du député UDF strasbourgeois Harry Lapp. Je fus ensuite responsable de
La Droite de Charles Millon, à Strasbourg. C’est dans
le cadre de la préparation d’élections municipales à Strasbourg que
mes ennuis commencèrent, et par là, ma prise de conscience. J’avais
décidé de faire équipe avec Robert Spieler, alors président
d’Alsace d’Abord et j’avais rédigé un tract, au titre d’une
association que j’avais créée, où je liais immigration et insécurité. La
Licra me traina devant les tribunaux, mais je fus relaxée.
C’était ma première rencontre avec l’officine… Par la suite, un
autre tract me valut de sérieux ennuis professionnels. J’étais
fonctionnaire au Conseil de l’Europe, dont la Turquie fait partie,
et j’avais eu l’outrecuidance de lancer une pétition contre l’entrée
de la Turquie dans l’Union européenne. Je considérai que c’était là mon
droit le plus strict, en tant que citoyenne. Le
secrétaire général du Conseil de l’Europe ne l’entendit pas ainsi et
enclencha une procédure disciplinaire en vue de mon licenciement.
J’avais décidé de me battre. Les tribunaux français n’étant
pas compétents, j’ai obligé le Conseil de l’Europe à réunir un
tribunal administratif international pour juger mon cas. C’était, à ma
connaissance, la première fois que cela se produisait. Je
finis, après quelques péripéties, par obtenir en grande partie gain
de cause. J’ai certes terminé ma vie professionnelle dans un placard,
mais je ne m’en suis pas plainte. Cela m’a donné du temps
pour réfléchir à l’écriture de mes livres!
R. : Pourquoi avez-vous décidé de consacrer un livre à la Licra, et un autre au Crif?
A. K. :
Le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) et
la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme)
sont peu connus du grand public. Il suffit de demander autour de soi ce
que ces sigles signifient pour s’en rendre
compte facilement.
Et
même dans nos rangs, si l’on sait en général un peu mieux ce dont il
est question, beaucoup ignorent l’étendue réelle du
rayon d’action de ces officines. Leur puissance et leur capacité
d’influence dans un grand nombre de domaines importants de la vie
politique française, comme la justice, l’éducation nationale, la
promotion de l’immigration arabo-musulmane.
Et
donc on méconnaît généralement leur forte responsabilité dans la
situation très dégradée de la France d’aujourd’hui.
Jusqu’il y a une dizaine d’années, le CRIF qui se qualifie lui-même
de porte-parole politique de la communauté juive de France auprès des
pouvoirs publics, était occulté, dans les media surtout,
par la puissante Licra. C’est la Licra qui jouait en matière de
lutte «contre le racisme et l’antisémitisme» le rôle de bras armé et
veillait jalousement à l’orthodoxie de la vie politique
française. C’est qu’un renvoi en correctionnelle, une
excommunication sur la place publique, un tabou jeté sur tel ou tel,
étaient vite arrivés.
Et
leur seule perspective suffisait à tenir en laisse une classe politique
particulièrement docile. Mais les circonstances
ont évolué depuis le début des années 2000 et la Licra, qui est
toujours là et bien là, apparaît aujourd’hui en retrait derrière le CRIF
qui tient à présent le haut du pavé et de l’affiche. Bien
sûr, pour s’en apercevoir, il faut s’intéresser de près au
fonctionnement de la vie politique du pays. Encore une fois, le grand
public n’a pas conscience de la réalité et de la puissance de ces
courants souterrains.
Car
les media du système se gardent bien d’attirer son attention sur une
situation qui pourrait finir par paraître bizarre.
Tout est fait au contraire pour éluder le sujet et ceux qui
persistent à se poser trop de questions sont généralement réduits au
silence par l’accusation absolument terrifiante
d’antisémitisme.
Celle qui vous rejette illico en dehors de l’humanité et vous précipite aux enfers. Car il faut savoir que
l’“antisémitisme” est actuellement le seul péché mortel encore existant.
R. : Parlez-nous des origines de la Licra.
A. K. :
La Licra est l’officine la plus ancienne et a longtemps été la plus
puissante.
C’est elle qui a le plus fortement contribué à façonner le visage de
la France d’aujourd’hui. Car elle a très fortement contribué à imposer
au pays une immigration musulmane massive. Devant la
tournure prise par les événements, elle est maintenant un peu moins
flamboyante. C’est l’une des raisons pour lesquelles le Crif a pris le
relais.
Mais le pouvoir de la Licra a été très important globalement entre les années 1970 et 2000. Une période charnière qui a vu
une véritable mutation du pays.
Pour
comprendre d’où elle a pu tirer son pouvoir exorbitant, il faut
remonter à la source: au confluent de deux événements
majeurs du XXe siècle: la révolution bolchevique et la Seconde
Guerre mondiale. Deux événements puissamment liés l’un à l’autre. Deux
événements dont nous subissons encore fortement les
retombées.
La
Licra a été créée en 1926 sous le nom de Ligue internationale contre
les pogroms par un journaliste communiste, Bernard
Lecache. Qui, comme son nom ne l’indique pas, était né dans une
famille juive d’origine ukrainienne réfugiée en France. Lecache a été
parmi les premiers à adhérer au tout nouveau Parti communiste
français qui se crée en 1921.
C’est
donc un communiste de la première heure qui crée la Licra. Le pouvoir
bolchevique règne alors d’une main de fer sur
l’URSS depuis 8 ans et voudrait bien s’étendre à l’Ouest. C’est à
cela que travaillent ses agents d’influence, tels que Lecache.
Ce
dernier crée la Ligue pour assurer le battage médiatique voulu autour
du procès de l’assassin de Simon Petlura, abattu à
Paris par Samuel Schwartzbard. C’est le meurtre d’un nationaliste
ukrainien par un communiste juif qui est à proprement parler à l’origine
de la Licra. Le battage fait autour de ce procès sera
immense et efficace : toute la gauche ainsi que la diaspora juive
sont mobilisées, jusqu’aux Etats-Unis. Tant et si bien que par une
inversion classique, à ce procès on ne jugera pas le
meurtrier, mais sa victime, présumée coupable de pogroms en Ukraine.
En réalité, le procès ne permettra même pas d’établir sa part réelle de
responsabilité dans les exactions commises par son
armée.
Bien
évidemment, Schwartzbard est triomphalement acquitté à Paris en 1927 et
dans la foulée Lecache transforme sa Ligue
contre les pogroms, qui a parfaitement rempli sa fonction, en Ligue
contre l’antisémitisme, pour disposer d’un rayon d’action plus vaste.
Nous
sommes en 1928, il va présider la Licra pendant 40 ans, jusqu’en 1968. A
ce moment-là prendra le relais Jean
Pierre-Bloch, le second président de la Licra qui restera à son tour
à sa tête jusqu’en 1993. Ce qui signifie que de 1927 à 1993, la Licra a
connu en tout et pour tout deux présidents. Tous deux
juifs bien évidemment, tous deux journalistes, tous deux de gauche,
tous deux indéboulonnables. Une étonnante continuité. […]