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mercredi 7 décembre 2011

Ils veulent sortir de l'industrialisme




     








VIA METAMAG








 


Un colloque à Lyon pour définir une alternative au Système

Les monnaies divergent, des économies s’affaissent, les dettes enflent, les banque tanguent, les politiques s’énervent, les peuples s’inquiètent… Malgré quelques décisions, qui pourraient s’avérer concluantes à court ou moyen terme, le G20 n’a pas remis le système de l’économie et de la finance globalisé sur ses rails.

Les racines des maux actuels continueront d’en nourrir d’autres. Et justifieront des réflexions et des approfondissements sur des paradigmes alternatifs qui ont pour nom « démondialisation », « protectionnisme », « décroissance ». Ajoutons « la fin de l'industrialisme », sur laquelle vont se pencher, à Lyon ce week-end, un certain nombre d’intervenants rassemblé par « La ligne d'horizon » et se recommandant de l’héritage intellectuel de François Partant.

Banquier, puis haut responsable à la Caisse centrale de coopération économique (ancêtre de l'actuelle Agence française de développement) tournée vers les « pays sous-développés », appelé comme conseiller dans plusieurs pays du Tiers monde, cet économistes de formation tôt disparu, à 61 ans (1987), en était arrivé à la conclusion que le processus du développement, tel qu’on essayait de le mettre en œuvre dans ces pays-là, travaillait finalement contre les peuples eux-mêmes.

Il devait étendre cette réflexion au monde « dit développé », laissant un message éloquent : « aussi longtemps que nous assimilerons l'évolution de notre société à celle de l'humanité avançant vers un terme à la fois idéal et indéfiniment futur, aussi longtemps que nous verrons, dans nos progrès scientifiques et techniques, la preuve de cette évolution d'ensemble, nous ne parviendrons même pas à imaginer un projet politique nouveau ». L’actualité ne lui donne pas tort.

Ses disciples poursuivent sa réflexion en s’interrogeant d’abord sur la nature de l'industrialisme. « Socialisme et capitalisme (ou plutôt socialismes et capitalismes?) ont un fond commun, l'industrialisme. Un système dont la production industrielle est le pivot, mais qui ne se limite pas au secteur industriel.

L'industrialisme n'est pas seulement le productivisme. C'est un ensemble cohérent d'habitudes et de processus, incarné dans nos mentalités, dans des objets et dans une organisation de l'espace et du temps. Cette cohérence évolue au prix de multiples conflits.

Est-il dissociable de l'appétit de profit et de domination ? Est-ce qu'il n'assujettit pas tous les champs de la vie humaine, par ses séductions et par une liberté illusoire ? Ne s'impose-t-il pas particulièrement par la violence des conditions de travail et par la marchandisation des rapports entre les hommes ?

Aujourd'hui, avec le pillage des ressources et le rejet de ses déchets, l'industrialisme pèse sur la planète entière et se retourne contre le vivant. Son hégémonie prive le citoyen, à la fois coupable et victime, de la maîtrise de ses choix et de ses moyens d'existence, et nie finalement les valeurs du progrès dont pourtant elle se réclame...

Nous chercherons à caractériser ce qu'est l'industrialisme et comment il nous tient, en le confrontant à l’industrie, science et technique, agriculture et agro-alimentaire, énergie, transports et rapport au temps, habitat et urbanisation travail, santé et éducation. »

Puis ils vont se demander comment sortir de l'industrialisme. « Il ne s'agit plus de cerner de nouveaux choix économiques, mais bien d'envisager une véritable rupture culturelle, en vue d'une (ré)appropriation du bien commun, de savoir-faire émancipateurs et de la capacité de décider ensemble. » Il en rechercheront des prémices dans les alternatives individuelles et collectives à l'industrialisme, comme les manières de faire de la politique s'opposant à l'industrialisme, les rythmes de vie s’en protégeant, l’imaginaire à cultiver contre, les relocalisations à mettre en oeuvre et de quelle façon pour sortir de l'industrialisme, l’aide à rechercher auprès des institutions existantes.

On le voit, les concepts théoriques et économiques coexistent avec les déclinaisons sociales et humaines pour déboucher sur des expérimentations pratiques dans les modes de vie. La synthèse interviendra le dimanche.

Du vendredi 11 à 13h au dimanche 13 novembre à 15h, maison des Associations, 28 rue Denfert-Rochereau, Lyon 4ème, métro ligne C, station Croix-Rousse ou Hénon. Tarifs 25€, Petit budget : 10€.
Contact : La ligne d'Horizon, c/o Ozarts, 10-12 rue Pailleron, 69004 Lyon, contact@lalignedhorizon.net, Tel. 06 45 33 61 27 (ligne spéciale pour le colloque) www.lalignedhorizon.net.