Un colloque à Lyon pour définir une alternative au Système
Les
monnaies divergent, des économies s’affaissent, les dettes enflent, les
banque tanguent, les politiques s’énervent, les peuples s’inquiètent…
Malgré quelques décisions, qui pourraient s’avérer concluantes à court
ou moyen terme, le G20 n’a pas remis le système de l’économie et de la
finance globalisé sur ses rails.
Les racines des maux actuels
continueront d’en nourrir d’autres. Et justifieront des réflexions et
des approfondissements sur des paradigmes alternatifs qui ont pour nom
« démondialisation », « protectionnisme », « décroissance ». Ajoutons
« la fin de l'industrialisme », sur laquelle vont se pencher, à Lyon ce
week-end, un certain nombre d’intervenants rassemblé par « La ligne
d'horizon » et se recommandant de l’héritage intellectuel de François
Partant.
Banquier, puis haut responsable à la Caisse centrale
de coopération économique (ancêtre de l'actuelle Agence française de
développement) tournée vers les « pays sous-développés », appelé comme
conseiller dans plusieurs pays du Tiers monde, cet économistes de
formation tôt disparu, à 61 ans (1987), en était arrivé à la conclusion
que le processus du développement, tel qu’on essayait de le mettre en
œuvre dans ces pays-là, travaillait finalement contre les peuples
eux-mêmes.
Il devait étendre cette réflexion au monde « dit développé », laissant un message éloquent : «
aussi
longtemps que nous assimilerons l'évolution de notre société à celle de
l'humanité avançant vers un terme à la fois idéal et indéfiniment
futur, aussi longtemps que nous verrons, dans nos progrès scientifiques
et techniques, la preuve de cette évolution d'ensemble, nous ne
parviendrons même pas à imaginer un projet politique nouveau ». L’actualité ne lui donne pas tort.
Ses disciples poursuivent sa réflexion en s’interrogeant d’abord sur la nature de l'industrialisme. «
Socialisme
et capitalisme (ou plutôt socialismes et capitalismes?) ont un fond
commun, l'industrialisme. Un système dont la production industrielle est
le pivot, mais qui ne se limite pas au secteur industriel. L'industrialisme
n'est pas seulement le productivisme. C'est un ensemble cohérent
d'habitudes et de processus, incarné dans nos mentalités, dans des
objets et dans une organisation de l'espace et du temps. Cette cohérence
évolue au prix de multiples conflits. Est-il
dissociable de l'appétit de profit et de domination ? Est-ce qu'il
n'assujettit pas tous les champs de la vie humaine, par ses séductions
et par une liberté illusoire ? Ne s'impose-t-il pas particulièrement par
la violence des conditions de travail et par la marchandisation des
rapports entre les hommes ? Aujourd'hui, avec le
pillage des ressources et le rejet de ses déchets, l'industrialisme pèse
sur la planète entière et se retourne contre le vivant. Son hégémonie
prive le citoyen, à la fois coupable et victime, de la maîtrise de ses
choix et de ses moyens d'existence, et nie finalement les valeurs du
progrès dont pourtant elle se réclame... Nous
chercherons à caractériser ce qu'est l'industrialisme et comment il nous
tient, en le confrontant à l’industrie, science et technique,
agriculture et agro-alimentaire, énergie, transports et rapport au
temps, habitat et urbanisation travail, santé et éducation. »
Puis ils vont se demander comment sortir de l'industrialisme. «
Il
ne s'agit plus de cerner de nouveaux choix économiques, mais bien
d'envisager une véritable rupture culturelle, en vue d'une
(ré)appropriation du bien commun, de savoir-faire émancipateurs et de la
capacité de décider ensemble. » Il en rechercheront des
prémices dans les alternatives individuelles et collectives à
l'industrialisme, comme les manières de faire de la politique s'opposant
à l'industrialisme, les rythmes de vie s’en protégeant, l’imaginaire à
cultiver contre, les relocalisations à mettre en oeuvre et de quelle
façon pour sortir de l'industrialisme, l’aide à rechercher auprès des
institutions existantes.
On le voit, les concepts théoriques
et économiques coexistent avec les déclinaisons sociales et humaines
pour déboucher sur des expérimentations pratiques dans les modes de vie.
La synthèse interviendra le dimanche.
Du vendredi 11 à 13h au dimanche 13 novembre à 15h, maison des Associations, 28 rue Denfert-Rochereau, Lyon 4ème, métro ligne C, station Croix-Rousse ou Hénon. Tarifs 25€, Petit budget : 10€.
Contact : La ligne d'Horizon, c/o Ozarts, 10-12 rue Pailleron, 69004 Lyon, contact@lalignedhorizon.net, Tel. 06 45 33 61 27 (ligne spéciale pour le colloque) www.lalignedhorizon.net.