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vendredi 16 décembre 2011

En voyage en Israël, Louis Aliot est allé dans deux colonies


VIA LE BLOG DROITES EXTREMES

Le voile se lève peu à peu sur le voyage de Louis Aliot en Israël, lundi 12 et mardi 13 décembre. Le n° 2 du FN est ainsi allé à Shilo et Eli, deux colonies en Cisjordanie. "On est allés dans un village en Judée-Samarie [appellation de la Cisjordanie utilisée par les autorités israéliennes mais aussi par les milieux nationalistes du pays] où on est passés d'une colonie à l'autre", raconte M. Aliot. A noter que, le 30 novembre, la France a condamné officiellement la  construction de 100 nouveaux logements illégaux dans la colonie de Shilo.
Selon son récit, Louis Aliot dit aussi être allé dans la ville palestinienne de Ramallah qu'il définit comme "la ville de la bourgeoisie palestinienne".
La ligne du FN en ce qui concerne la question palestinienne est pourtant claire : deux peuples, deux Etats. "On peut être contre les colonies et cette politique, et vouloir aller voir de quoi il retourne", continue le vice-président du FN. Il avoue tout de même qu'il n'avait pas "cette image" des colonies. Mais maintient qu'il faut "deux Etats à partir de la ligne de partage de 1967. Et que les tribunaux décident du démantèlement ou non des colonies".
M. Aliot a fait ce déplacement de deux jours dans l'Etat juif avec Michel Thooris. Ce dernier, qui entretient des rapports avec le parti d'extrême droite Israel Beitenou, est très lié aux militants pro-sionistes israéliens. Il sera le candidat soutenu par le FN dans la 8e circonscription des Français de l'étranger (qui couvre, outre Israël, l'Italie, la Turquie, la Grèce, Malte et Chypre) pour les élections législatives de 2012. Et c'est peu dire que son positionnement détonne."Il fallait montrer aux Franco-israéliens que le FN a évolué. Que le parti de Marine Le Pen n'est plus de la génération de son père", avance M. Thooris qui souligne qu'il n'a pas sa carte du FN mais qu'il est "candidat mariniste".
"Colonies légitimes"
"L'accueil dans les colonies a été plus que positif. On a rencontré nos compatriotes qui ont fait leur Alyah [émigration en Israël des juifs de la diaspora] par idéal et par nécessité: l'insécurité des quartiers ne leur permettait plus de vivre ensemble", ajoute M. Thooris.
"Je soutiens de manière totalement inconditionnelle Israël, continue le "M. Sécurité" de la candidate à la présidentielle.Il y a une désinformation énorme en France de la part des médias. Les gens des implantations sont légitimes sur leur terre, sur celles de leurs ancêtres." Et s'il assure qu'il n'est pas "opposé à la création d'un Etat palestinien", les conditions doivent être "strictes". "Reconnaissance de l'Etat d'Israël, renoncement au discours hostile à Israël, désarmement total et complet de la population et des factions palestiniennes". Et surtout: "Des accords qui puissent répartir de manière équitable le territoire." Comprendre le maintien des "colonies légitimes". Rappelons qu'au regard du droit international, toutes les colonies sont illégales.
"Il y a un point de convergence sur la montée de l'islam radical. Aujourd'hui, la France est menacée par la montée des intégrismes. Je ne vise pas les musulmans modérés, intégrés qui sont des français à part entière", veut encore croire M. Thooris. Il continue : "Israël, les juifs, font partie de notre civilisation. (...) La France a un idéal judéo-chrétien, l'islam radical n'a pas sa place sur le territoire français, sur le territoire de la République."
Communauté
Ces prises de positions de M. Thooris ne vont pas manquer de créer des remous au sein du Front et dans l'entourage de Mme Le Pen. Il y demeure un courant important hostile à Israël. De même, Mme Le Pen s'est prononcée en faveur de la reconnaissance de l'Etat palestinien par l'ONU. "Je pense que cette reconnaissance, loin d'être une provocation, peut être une chance", avait-elle déclaré le 20 septembre.
Avec ce déplacement, la tentative de séduction de la communauté juive - par le contournement du CRIF -  continue. En France, une association proche du FN vient aussi d'être créée. C'est l'Union des Français juifs qui soutient ouvertement Marine Le Pen: "Ceux qui prétendent parler 'au nom des juifs' comme le CRIF, ou ceux qui n’existent que par les grasses subventions qu’ils touchent d’un Etat lâche et faible, comme l’UEJF, la Licra, la soi-disant 'Ligue des droits de l’homme', le MRAP, SOS Racisme, et toutes ces officines qui font régner la terreur 'antiraciste' et mémorielle, ne représentent qu’eux-mêmes", peut-on notamment lire sur le site de l'association, dont les dirigeants restent à ce jour anonymes.
Une initiative qui rappelle le Cercle national des français juifs, que le FN avait lancé dans les années 1980 et que M. Aliot voulait ranimer.