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dimanche 12 juillet 2015

Ils prendront nos églises car nous ne savons pas les défendre


 
 Stephan A. Brunel
 
 
Que le militantisme est bête, avec ses idées courtes en bandoulière ! On ne sait ce qui l’emporte d’entre la maladresse et la naïveté avec l’appel « Touche pas à mon église » lancé par Denis Tillinac. Ça vaut bien les initiatives des laïcards et de tous ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes !

Erreur


Le christianisme qui a façonné la France vaut mieux qu’un slogan sans originalité, emprunté à l’idéologie communautariste des potes et violant la syntaxe, qui plus est avec Sarkozy dedans, l’ectoplasme caméléon sans foi ni loi ! On ne fait pas de politique avec des bons sentiments ou avec des manifestes publicitaires !

Et que font donc Zemmour, Millet ou Raspail dans cette galère menée par le très sarkoziste Valeurs actuelles ? Ils nous refont le coup de la surenchère droitière, pour couper l’herbe sous les pieds du FN tendance Marion Maréchal et récupérer ses électeurs ?

Ce manifeste a le mérite d’illustrer pourquoi l’islam s’impose si vite, de par la perte des identités enracinées, de par la déchristianisation, parce que le remplacement culturel a précédé le remplacement ethnico-religieux. Faut-il rappeler les chiffres ahurissants de la radicalisation djihadiste ? Sur 4.091 signalements, jusqu’à mai 2015, 41 % sont de nouveaux convertis !

Si nos églises sont à sauver, c’est qu’elles sont en grand danger, comme notre identité, soit un signe d’impuissance face à l’islam, et donc une erreur, comme d’invoquer la laïcité. L’islam ne respecte pas la faiblesse et n’honore que la force. Le CNCM est le premier à défendre le principe fourre-tout et à géométrie variable de laïcité, et pour cause !

Dans la version dure de la laïcité, un libre-penseur est justifié à s’en prendre aux fêtes chrétiennes ou aux crèches communales. Dans son acceptation ouverte, telle la loi du 9 décembre 1905 « concernant la séparation des Églises (noter le pluriel !) et de l’État », les aumôniers sont payés par l’État et les écoles confessionnelles subventionnées par lui, un maire peut financer un calvaire ou une fête du ramadan, ou autoriser sur le domaine public les croix et statues qui ornent tous les sommets des Alpes, comme chez moi à Chamonix avec la Vierge du Grépon ou celle des Drus, si douces aux alpinistes.

Dès lors que l’État a nationalisé les lieux de culte, et les entretient aux frais du contribuable, il peut en disposer comme il l’entend. Le patrimoine cultuel dévolu à l’Église catholique ne lui en garantit pas l’exclusivité et il serait conforme à la loi de 1905 que des églises désaffectées soient abandonnées au culte musulman, comme le suggérait le roué Dalil Boubakeur, dans ce qui fut plus un ballon d’essai qu’une maladresse.

Les musulmans prendront nos églises car nous ne savons pas les défendre, ni par la force des idées ni par celle des armes. C’était un christianisme de conviction et de combat qu’il nous fallait, à la Pascal, à la Chateaubriand, à la Bernanos. La lutte non de la laïcité ou des manifestes ronflants, mais de ceux, trop rares, qui combattent les barbares en Syrie, ou comme Robert Ménard avec sa grand-messe traditionnelle dans les arènes de Béziers.

Je ne suis pas croyant, mais pas athée pour autant. Je me revendique d’un christianisme de religion, de culture et de cœur, de la foi de mes ancêtres qui a façonné un pays et de l’identité de mes compatriotes qu’il faut préserver pour qu’ils ne sombrent pas dans la mare mondialiste de l’oubli. Celle du génie du christianisme…