Gabriel Robin
Il faut comprendre exactement ce que
signifie le refus du plan d’« aide » proposé par les créanciers. « Oxi »
ne doit pas être interprété comme un « oui » adressé à Aléxis Tsípras,
mais comme une claque magistrale infligée aux usuriers, aux banksters et
aux institutions mortifères de l’Union européenne. Les Grecs ont
toujours résisté aux envahisseurs, qu’ils soient turcs ou bien encore
allemands. Ce 5 juillet 2015, les Hellènes ont refusé d’être colonisés
pour au moins 50 ans par les financiers. L’austérité, en plus de
produire des souffrances terribles, était inefficace et ne profitait
qu’aux spéculateurs. « Oxi » est donc un formidable cri de rébellion
lancé par un peuple qui a décidé de ne pas céder sa souveraineté, un
peuple qui sait que son histoire millénaire ne peut que l’encourager à
rester maître chez lui. D’ailleurs, si l’on prend un peu de hauteur, on
sait très bien que la dette financière grecque n’est rien en comparaison
de la dette intellectuelle que doit l’intégralité du monde occidental à
la civilisation qui nous a transmis l’Iliade et l’Odyssée.
Durant une semaine, les tyrans médiatiques ont tenté d’influencer le vote en jouant sur les peurs, mais la faim donne du courage aux moins téméraires. Les Grecs ont fait mentir les oracles, les oiseaux de mauvais augure, et Le Monde annonçait le 30 juin dernier que « le plus drôle, c’est que les Grecs vont virer Tsípras en votant oui à l’Europe ». Il l’a joué comme Alain Minc, il s’est donc trompé une nouvelle fois.
Ils s’étaient d’ailleurs tous ligués pour insulter avec le plus grand mépris un vieux peuple affamé. Bernard-Henri Lévy, Laurence Parisot, Jean-Claude Juncker, Jacques Attali ou Alain Minc ont rivalisé pour savoir lequel d’entre eux serait le plus abject. Les déclarations outrancières ont été suivies d’appels guerriers, ces tristes petits comptables de la postmodernité prévoyaient pour Athènes le sort qu’ils avaient joué à la Libye. Il n’en fut rien, et l’on peut se demander si Zeus lui-même n’a pas voulu leur faire tomber le ciel sur la tête. Ah que c’était réjouissant de voir leurs mines sidérées par l’expression de la souveraineté populaire ! Les Grecs ont prouvé qu’il était possible de résister à l’hydre mondialiste.
Nonobstant ces motifs inédits de satisfaction, il est certain que les difficultés seront terribles pour la Grèce. Aléxis Tsípras a prouvé qu’il était un dirigeant décidé, mais son programme est un peu court. La Grèce doit désormais assumer le défaut de paiement et sortir de l’eurozone. Il ne peut en aller autrement. Une fois ses souverainetés budgétaires et monétaires retrouvées, la Grèce devra profiter de la dévaluation entraînée par un retour à la drachme pour diversifier son activité économique et relancer une industrie. En outre, l’État grec doit profondément réformer son administration, maîtriser son budget, couper le robinet des dépenses publiques et appliquer une politique d’immigration zéro. Tout le contraire de la politique prônée par Jean-Luc Mélenchon en France. SYRIZA est-il capable d’opérer une mue décisive, en allant à contre-courant de son logiciel idéologique ? On peut légitimement en douter.
La crise grecque aura au moins eu un mérite : ressusciter les vrais sentiments européens. Si la Grèce n’était pas notre sœur de civilisation, son sort ne nous attristerait pas tant. Vive les nations d’Europe redevenues souveraines ! Ensemble, elles seront les maillons d’une chaîne plus solide que l’argent : l’Europe culturelle. Oui à l’Europe des nations, des identités, respectueuse des hommes et de leur histoire. Non à Bruxelles, non à Lampedusa et non à Washington.
Durant une semaine, les tyrans médiatiques ont tenté d’influencer le vote en jouant sur les peurs, mais la faim donne du courage aux moins téméraires. Les Grecs ont fait mentir les oracles, les oiseaux de mauvais augure, et Le Monde annonçait le 30 juin dernier que « le plus drôle, c’est que les Grecs vont virer Tsípras en votant oui à l’Europe ». Il l’a joué comme Alain Minc, il s’est donc trompé une nouvelle fois.
Ils s’étaient d’ailleurs tous ligués pour insulter avec le plus grand mépris un vieux peuple affamé. Bernard-Henri Lévy, Laurence Parisot, Jean-Claude Juncker, Jacques Attali ou Alain Minc ont rivalisé pour savoir lequel d’entre eux serait le plus abject. Les déclarations outrancières ont été suivies d’appels guerriers, ces tristes petits comptables de la postmodernité prévoyaient pour Athènes le sort qu’ils avaient joué à la Libye. Il n’en fut rien, et l’on peut se demander si Zeus lui-même n’a pas voulu leur faire tomber le ciel sur la tête. Ah que c’était réjouissant de voir leurs mines sidérées par l’expression de la souveraineté populaire ! Les Grecs ont prouvé qu’il était possible de résister à l’hydre mondialiste.
Nonobstant ces motifs inédits de satisfaction, il est certain que les difficultés seront terribles pour la Grèce. Aléxis Tsípras a prouvé qu’il était un dirigeant décidé, mais son programme est un peu court. La Grèce doit désormais assumer le défaut de paiement et sortir de l’eurozone. Il ne peut en aller autrement. Une fois ses souverainetés budgétaires et monétaires retrouvées, la Grèce devra profiter de la dévaluation entraînée par un retour à la drachme pour diversifier son activité économique et relancer une industrie. En outre, l’État grec doit profondément réformer son administration, maîtriser son budget, couper le robinet des dépenses publiques et appliquer une politique d’immigration zéro. Tout le contraire de la politique prônée par Jean-Luc Mélenchon en France. SYRIZA est-il capable d’opérer une mue décisive, en allant à contre-courant de son logiciel idéologique ? On peut légitimement en douter.
La crise grecque aura au moins eu un mérite : ressusciter les vrais sentiments européens. Si la Grèce n’était pas notre sœur de civilisation, son sort ne nous attristerait pas tant. Vive les nations d’Europe redevenues souveraines ! Ensemble, elles seront les maillons d’une chaîne plus solide que l’argent : l’Europe culturelle. Oui à l’Europe des nations, des identités, respectueuse des hommes et de leur histoire. Non à Bruxelles, non à Lampedusa et non à Washington.