Arnaud Guyot-Jeannin
« Je vois des amis, je les consulte, nous
échangeons des idées, nous imaginons des perspectives », confiait
Jean-Marie Le Pen ce lundi 20 juillet à l’AFP, à propos de son
éventuelle candidature dissidente face à sa petite-fille Marion
Maréchal-Le Pen, aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur
(PACA) de décembre prochain. Cependant, il assure n’avoir pris « aucune
résolution d’aucune sorte ». Mais il ajoute : « Il y a des gens qui ne
sont pas satisfaits par la proposition de Marion Maréchal [Le Pen]. »
N’est-il pas gêné de se présenter contre sa petite-fille ? Le fondateur
du Front national répond par la négative : « Ce n’est pas un problème,
je suis prêt à affronter n’importe qui. »
Toujours dans la même veine, Jean-Marie Le Pen assène le mardi 21 juillet : « Des informations, sollicitations, suggestions me parviennent. Je les étudie et j’essaye de prévoir l’avenir » (Le Figaro, 22 juillet). Il réitère en français et en anglais avec une moue amusée dans Le Parisien du même jour : « Je wait, je see. »
Jean-Marie Le Pen n’a pas tort de souligner qu’il existe « des remous dans toutes les fédérations » de PACA où plusieurs élus ont été suspendus pour avoir critiqué la composition des listes locales et la « ligne » du vice-président Florian Philippot, qui a joué un rôle non négligeable dans la suspension du fondateur du FN. De plus, le Menhir reste très populaire dans la région où ses scores électoraux sont le plus souvent très hauts. D’autre part, on peut le comprendre d’avoir mal pris la sanction que lui a infligée sa fille Marine Le Pen.
Mais les enjeux politiques ne transcendent-ils pas ces divergences ? Et puis, n’est-ce pas Marion Maréchal-Le Pen qui se présente, non sa fille Marine ou Florian Philippot ? Certes, la première s’est solidarisée des deux derniers plutôt que de son grand-père, mais elle l’a fait avec tact et mesure. D’ailleurs, elle rappelle : « J’ai encore, moi, ses paroles, il y a quelques mois de cela, notamment dans son communiqué de presse quand il soutenait ma candidature qui était pourtant sans équivoque. J’ai les mots sous les yeux. Il disait : “Je demande dans l’intérêt supérieur de la France de soutenir la candidature de Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse.” Puis Jean-Marie Le Pen d’ajouter : “Je ne ferai rien qui puisse compromettre la fragile espérance de survie de la France que représente le Front national avec ses forces et ses faiblesses.” » Marion Le Pen ose donc espérer sur France Info : « Dans ces conditions, je sais que Jean-Marie Le Pen est un homme de parole, je suis sûre qu’il ne reviendra pas sur ses paroles. […] À partir du moment où il a fait le choix de soutenir ma candidature, il faut, je crois, rester cohérent. Pour nos électeurs, entre autres, pour les habitants de PACA qui attendent un changement, pour nos élus et nos militants qui ne comprendraient pas cette espèce de guerre fratricide qui n’a pas de sens. »
Une liste dissidente menée par le fondateur du FN ? « J’ai entendu ça, je n’en ai pas la preuve formelle, mais je n’ose pas croire que Jean-Marie Le Pen puisse considérer que je sois un dommage collatéral dans le bras de fer qu’il est en train de réaliser avec le parti. Je pense que cela restera sans suite. C’est peut-être une façon de faire monter les enchères, je ne sais pas, mais je ne peux pas croire qu’il fasse cela. »
Jean-Marie Le Pen sait que deux listes lepénistes diviseraient les voix frontistes par deux et feraient perdre les deux candidats au profit de Christian Estrosi. C’est pourquoi il doit défendre sa liberté de penser, mais ne pas mener le combat de trop !
Toujours dans la même veine, Jean-Marie Le Pen assène le mardi 21 juillet : « Des informations, sollicitations, suggestions me parviennent. Je les étudie et j’essaye de prévoir l’avenir » (Le Figaro, 22 juillet). Il réitère en français et en anglais avec une moue amusée dans Le Parisien du même jour : « Je wait, je see. »
Jean-Marie Le Pen n’a pas tort de souligner qu’il existe « des remous dans toutes les fédérations » de PACA où plusieurs élus ont été suspendus pour avoir critiqué la composition des listes locales et la « ligne » du vice-président Florian Philippot, qui a joué un rôle non négligeable dans la suspension du fondateur du FN. De plus, le Menhir reste très populaire dans la région où ses scores électoraux sont le plus souvent très hauts. D’autre part, on peut le comprendre d’avoir mal pris la sanction que lui a infligée sa fille Marine Le Pen.
Mais les enjeux politiques ne transcendent-ils pas ces divergences ? Et puis, n’est-ce pas Marion Maréchal-Le Pen qui se présente, non sa fille Marine ou Florian Philippot ? Certes, la première s’est solidarisée des deux derniers plutôt que de son grand-père, mais elle l’a fait avec tact et mesure. D’ailleurs, elle rappelle : « J’ai encore, moi, ses paroles, il y a quelques mois de cela, notamment dans son communiqué de presse quand il soutenait ma candidature qui était pourtant sans équivoque. J’ai les mots sous les yeux. Il disait : “Je demande dans l’intérêt supérieur de la France de soutenir la candidature de Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse.” Puis Jean-Marie Le Pen d’ajouter : “Je ne ferai rien qui puisse compromettre la fragile espérance de survie de la France que représente le Front national avec ses forces et ses faiblesses.” » Marion Le Pen ose donc espérer sur France Info : « Dans ces conditions, je sais que Jean-Marie Le Pen est un homme de parole, je suis sûre qu’il ne reviendra pas sur ses paroles. […] À partir du moment où il a fait le choix de soutenir ma candidature, il faut, je crois, rester cohérent. Pour nos électeurs, entre autres, pour les habitants de PACA qui attendent un changement, pour nos élus et nos militants qui ne comprendraient pas cette espèce de guerre fratricide qui n’a pas de sens. »
Une liste dissidente menée par le fondateur du FN ? « J’ai entendu ça, je n’en ai pas la preuve formelle, mais je n’ose pas croire que Jean-Marie Le Pen puisse considérer que je sois un dommage collatéral dans le bras de fer qu’il est en train de réaliser avec le parti. Je pense que cela restera sans suite. C’est peut-être une façon de faire monter les enchères, je ne sais pas, mais je ne peux pas croire qu’il fasse cela. »
Jean-Marie Le Pen sait que deux listes lepénistes diviseraient les voix frontistes par deux et feraient perdre les deux candidats au profit de Christian Estrosi. C’est pourquoi il doit défendre sa liberté de penser, mais ne pas mener le combat de trop !