Charles Demassieux
En guise d’additif à la pétition lancée en
ligne par Denis Tillinac, exhortant les pouvoirs publics à ne pas céder à
l’aberrante suggestion de transformer les églises de France en
mosquées, j’invite ici même chacun des habitants de toutes nos communes à
mesurer la chance de posséder une telle richesse architecturale dont la
diversité, depuis la Côte d’Albâtre en Normandie jusqu’aux rives de la
Méditerranée, fait le bonheur – ainsi que je l’ai souvent vérifié – des
touristes du monde entier, venus admirer un patrimoine unique en son
genre, décrit et peint par les plus grands artistes de notre pays.
Admirer, c’est bien le mot, que l’on soit ou non croyant. Mais l’admiration a un prix. Songez un instant ce que coûte la réfection de tels bâtiments, inévitablement érodés par le temps et qui nécessitent un entretien permanent.
Lorsque vous visitez un musée, vous acceptez de payer un billet d’entrée, considérant qu’il aidera à la préservation d’œuvres d’art – dont beaucoup puisent d’ailleurs leur inspiration dans le christianisme. Par contre, ce geste financier ne vous semble plus si naturel au moment de pénétrer dans un sanctuaire frappé d’une croix. Pourtant, loin des tarifs parfois prohibitifs des expositions temporaires parisiennes, les églises ne demanderaient qu’un maigre euro par personne pour se sentir mieux dans leurs pierres et, évidemment, leur intégrité cultuelle.
Je m’en reviens de la vallée de la Vézère, en Dordogne, classée au patrimoine mondial de l’humanité pour ses inestimables trésors préhistoriques. Alentour s’y trouvent des églises chauffées au soleil et gelées au froid du Sud-Ouest, à la fois sobres et merveilleusement délicates. Eh bien, ces églises ont le droit – c’est notre devoir ! – de perdurer, de nous survivre, afin que d’autres générations puissent les admirer à leur tour. Seulement voilà : elles souffrent des outrages du temps – je pense à celles de Plazac et Saint-Amand-de-Coly.
Cependant, ce n’est pas en pleurnichant, les bras ballants, qu’elles retrouveront leur superbe d’antan, épuisées par les siècles et notre paresse à les sauver.
Certes, il faut les remplir, ces édifices de recueillement et de supplication, mais il faut les soigner, ne pas les abandonner à l’oubli, cette antichambre de la mort.
Alors versez votre obole, si modeste soit-elle. Mieux, si le cœur vous en dit, allumez une bougie – vos enfants adoreront ! – pour éclairer votre âme et ces murs qui méritent plus que votre respect : votre amour. Et les êtres chers, on ne les aime pas malades !
« Cependant, il sentait monter du fond de lui-même quelque chose d’intarissable, un afflux de tendresse qui l’énervait, comme le mouvement des ondes sous ses yeux. À l’horloge d’une église, une heure sonna, lentement, pareille à une voix qui l’eût appelé » (Gustave Flaubert, L’Éducation sentimentale).
Admirer, c’est bien le mot, que l’on soit ou non croyant. Mais l’admiration a un prix. Songez un instant ce que coûte la réfection de tels bâtiments, inévitablement érodés par le temps et qui nécessitent un entretien permanent.
Lorsque vous visitez un musée, vous acceptez de payer un billet d’entrée, considérant qu’il aidera à la préservation d’œuvres d’art – dont beaucoup puisent d’ailleurs leur inspiration dans le christianisme. Par contre, ce geste financier ne vous semble plus si naturel au moment de pénétrer dans un sanctuaire frappé d’une croix. Pourtant, loin des tarifs parfois prohibitifs des expositions temporaires parisiennes, les églises ne demanderaient qu’un maigre euro par personne pour se sentir mieux dans leurs pierres et, évidemment, leur intégrité cultuelle.
Je m’en reviens de la vallée de la Vézère, en Dordogne, classée au patrimoine mondial de l’humanité pour ses inestimables trésors préhistoriques. Alentour s’y trouvent des églises chauffées au soleil et gelées au froid du Sud-Ouest, à la fois sobres et merveilleusement délicates. Eh bien, ces églises ont le droit – c’est notre devoir ! – de perdurer, de nous survivre, afin que d’autres générations puissent les admirer à leur tour. Seulement voilà : elles souffrent des outrages du temps – je pense à celles de Plazac et Saint-Amand-de-Coly.
Cependant, ce n’est pas en pleurnichant, les bras ballants, qu’elles retrouveront leur superbe d’antan, épuisées par les siècles et notre paresse à les sauver.
Certes, il faut les remplir, ces édifices de recueillement et de supplication, mais il faut les soigner, ne pas les abandonner à l’oubli, cette antichambre de la mort.
Alors versez votre obole, si modeste soit-elle. Mieux, si le cœur vous en dit, allumez une bougie – vos enfants adoreront ! – pour éclairer votre âme et ces murs qui méritent plus que votre respect : votre amour. Et les êtres chers, on ne les aime pas malades !
« Cependant, il sentait monter du fond de lui-même quelque chose d’intarissable, un afflux de tendresse qui l’énervait, comme le mouvement des ondes sous ses yeux. À l’horloge d’une église, une heure sonna, lentement, pareille à une voix qui l’eût appelé » (Gustave Flaubert, L’Éducation sentimentale).
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