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lundi 12 septembre 2011

De l’irraisonnée conversion des nationalistes et nationaux à l’islam.



Par Philippe Delbauvre


Il est une mode, certes pas nouvelle, sur laquelle il serait bon de s’interroger, à savoir celle qui consiste à s’islamiser au nom de la résistance au Nouvel Ordre Mondial.

Evolien, je suis par voie de conséquence un opposant résolu à ce que les sociologues appellent la postmodernité voire l’hypermodernité, caractérisée par le vide spirituel ainsi que par le triomphe du matérialisme via la société de consommation. C’est là, paradoxalement une victoire après coup du marxisme qui récolte les fruits de son travail de sape effectué durant plus d’un siècle. Inutile de rappeler les accointances que mon lecteur connaît bien entre capitalisme et communisme, justement considérés comme les deux face d’une même médaille. Religion, dont l’étymologie de vient pas de « relier » mais de « tourné vers Dieu », à part entière, l’islam peut nous rendre compréhensif à son égard sachant que ses membres représentatifs ne se limitent pas à l’ici bas mais s’inscrivent volontairement au-delà du monde phénoménal.

Pour autant, je tiens à effectuer une sévère mise en garde quant à la démarche de la conversion à l’islam qui, à bien des égards, est un non sens.

1/ Objectivement, on peut se demander en quoi des personnalités fières de leurs origines européennes, fierté qui a motivé leur engagement politique, décident volontairement de s’acculturer en embrassant une religion dont la spiritualité est géographiquement arabique et par voie de conséquence nullement européenne.

2/ L’un des facteurs d’union et de construction de l’Europe fut justement, par réaction, l’opposition à l’islam. Cela fut vrai géographiquement tant au Sud (Espagne) qu’à l’Est (Turquie). En ce sens, l’islam représente bien une ligne de fracture entre ce qui est européen et ce qui ne l’est pas. Peut être pourrait-on me reprocher l’importance que je porte au passé si ces convertis ne se réclamaient pas aussi du passé afin de justifier leur conversion : on ne défend pas l’identité européenne en adhérent à une religion qui lui est totalement étrangère et qui, au moins dans le passé, lui fut opposée.

3/ Puisqu’il vient d’être question du passé, je comprends très bien ce que fut l’apologie d’une alliance euro-arabe et donc musulmane face aux deux empires matérialistes que constituèrent à une certaine époque tant les Etats-Unis que l’Union soviétique. Si ce positionnement pouvait éventuellement se justifier à une certaine époque, tel n’est plus le cas depuis au moins deux décennies (date de la levée du rideau de fer).

4/ On n’a pas le droit dès lors où l’on fait preuve d’honnêteté intellectuelle de feindre d’ignorer la durable collusion entre régimes musulmans et Nouvel Ordre Mondial : les exemples marocains et saoudiens sont ici révélateurs. Il en est pratiquement de même pour les différents pays de la péninsule arabique.

5/ Faisons fi maintenant du passé afin de nous intéresser à la situation au présent. La célébration de ce que certains ont appelé printemps arabes fut justement effectuée par les tenants du nouvel ordre mondial et l’Arabe d’Afrique du Nord ne rêve, pour l’instant, que de la société de consommation à laquelle, lui aussi, il espère avoir droit.

6/ L’actuelle démocratisation de plusieurs pays arabes qui se fait dans l’euphorie , risque fort, via le suffrage universel, d’engendrer des conséquences catastrophiques pour les Européens. La rémunération en Afrique du Nord a déjà atteint un tel niveau que les populations concernées ne peuvent concurrencer une main d’œuvre asiatique à vil prix. De surcroît, les habitants de ces pays sont particulièrement jeunes, ce qui risque fort de se traduire dans les urnes par des votes extrêmes suite au chômage endémique non résolvable. Dans le même temps, les fondamentalistes musulmans effectuent un maillage social d’importance et attendent leur heure.

7/ D’un point de vue spirituel, puisque les raisons politiques invoquée qui sont analysées plus haut ne sont pas cohérentes, je m’étonne de conversion à l’islam de la part de catholiques qui n’ont, pour la plupart, pas pris le temps de connaître leur propre religion. Il existe suffisamment de nuances entre les différents penseurs catholiques pour que chacun puisse y trouver son joyau. Que, dans le cadre de la Foi, on privilégie le sentiment et Saint Augustin comblera le lecteur. Qu’un catholique soit davantage épris de rationalité et le Thomisme lui procurera tout ce dont il a besoin.

8/ En dernier lieu, si l’on est vraiment rebelle au Catholicisme tout en se réclamant de l’Europe, alors il vaut mieux pour d’évidentes raisons historiques, se référer au paganisme qu’à l’islam.