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jeudi 8 septembre 2011

Réponse à un intervenant ...

« Rejeter toute idée de construction européenne au profit d'un nationalisme autarcique est en revanche plutôt irresponsable face aux défis à venir. »


Le problème que vous soulevez m’apparaît majeur et la réponse que vous y apportez, fondée. Nous appartenons tous au Vieux continent, dénommé ainsi parce que c’est de lui dont tout est parti à commencer bien sur par nos origines greco-latines qui constituent le fondement de notre civilisation. N’oublions pas non plus que naguère l’Europe fut en partie réalisée aussi bien via les romains que par Charlemagne. Quant aux Etats, au sens moderne du terme, ils n’apparurent véritablement qu’après.

Le vieux continent, c'est-à-dire ce qui nous caractérise en tant que civilisation, dispose donc de sa propre histoire à laquelle il est urgent de se référer dans les temps de détresse que nous connaissons aujourd’hui. Il n’existe d’ailleurs pas de problème qui soit spécifiquement franco-français : elles sont désormais nombreuses les suédoises à être noire de peau ou à avoir les yeux bridés. Ce qui est vrai de la Suède l’est tout autant des grands pays européens qui sont depuis quelques décennies victimes d’une dislocation de leur support ethnique qui est une des caractéristiques essentielles des différents peuples.

Les menaces auxquelles le Vieux continent est confronté viennent de l’Ouest (l’idée immigrationniste du melting pot américain), du Sud (les migrations de population issues d’Afrique sapant la spécificité ethnique des nations européennes), ainsi que de l’Est (je songe ici à la concurrence économique déloyale provenant d’Asie auquel il faudra mettre fin via un protectionnisme intelligent).

Croire que l’on pourra mettre fin à ces périls en apportant uniquement une réponse nationale m’apparaît erronée. C’est une civilisation qui est aujourd’hui gravement menacée dans son essence et qui doit donc être secourue par delà les simples clivages nationaux. De plus, si l’Europe technocratique que nous n’aimons pas, est aujourd’hui aussi puissante par rapport à ce que nous sommes, c’est avant tout parce que ce qui y est pensé s’effectue justement de manière directe à l’échelle européenne.

Nous ne devons pas, à titre d’exemple, boycotter les élections européennes au motif qu’elles ne sont pas nationales : c’est pour nous un faire valoir pour nos idées et la possibilité de voir réaliser – pardonnez l’expression – l’internationale nationaliste. Si d’aventure, la mouvance atteignait à ce type d’élection un score de 25%, avec le nombre de députés que cela représqenterait, cela ouvrirait bien des perspectives au sommet.

Nous nous devons donc, à mon avis, de jouer de manière pragmatique tout en restant bien sur fidèle à nos principes initiaux, tantôt le combat civilisationnel européen, tantôt la défense du pré carré national. C’est ainsi que nous ne devons pas laisser des allemands ou italiens nationalistes confrontés à un problème national au simple motif qu’ils ne sont pas Français.

Existe également aujourd’hui le problème des interdépendances économiques qui doit solidariser les militants de chacun des pays constituant l’ensemble afin justement de contrarier des mises au pas issues de Bruxelles.

Si l’on veut inverser les flux migratoires, il faudra d’ailleurs l’effectuer de manière européenne. Il va également de soi que la réimplantation du tissu industriel en Europe passe par un protectionnisme pratiqué par tous les pays memebres (sous peine de faire chuter l’ensemble). Dans une telle prespective, l’harmonisation des politiques fiscales et sociales se doit d’être pratiquée afin justement que la réimplantation des entreprises ne se fassent justement pas dans certains pays et non dans d’autres.

En tant que Français, nous bénéficions d’ailleurs d’une législation sociale ainsi que d’un passé de type colbertiste que nous avons, d’une part à préserver mais aussi d’autre part à étendre à l’ensemble de l’échelle européenne : le nivellement doit donc majoritairement être pratiqué vers le haut avec pour modèle la « french touch ».

Pour des raisons d’ordre tactique évidentes, nous pouvons toujours tenir un discours franco-français à destination d’un corps électoral qui n’a pas très bien compris les enjeux et ne raisonne pas en terme de géopolitique, même si nous devons par la suite faire auprès des Français un effort pédagogique afin d’éclairer les tenants et aboutissants de la problématique.

L’Europe bien comprise sera d’inspiration française.