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jeudi 8 septembre 2011

Une explication

Alors que j'avais écrit ceci: "Pour toutes ces raisons, il me semble urgent d’en finir avec tous les corporatismes et de rassembler, aussi bien ceux qui sont exclus que ceux qui sont en passe de l’être, sous la bannière nationale."

Il me fut répondu cela: "Mot d'ordre partagé. Mais de quelle "bannière nationale" s'agit-il ? Quelle stratégie de mobilisation ? Henry Miller écrivait que "Le jour où la merde vaudra de l'or, le cul des prolétaires ne leur appartiendra plus." Et nous en sommes là ! Quelle alternative populaire à la nouvelle lutte des classes ? Celle que les plus riches mènent contre les plus pauvres ? Le néo-populisme libéral (dont l'essor politique est indéniable) peut-il être instrumentalisé ? Le fascisme (un fascisme rénové) contre la misère ?"


Explication:

Je comprends la relativisation de ce que j’ai écrit même si vous semblez, tout au moins partiellement y adhérer. Ainsi que je viens de l’exprimer sur un autre fil, il s’agit de mobiliser des Français représentatifs de l’ensemble qui ne comprennent guère les tenants et aboutissants des problèmes auquels nous sommes confrontés. Nous devons avoir présent à l’esprit que l’homme de la rue est persuadé d’effectuer son devoir d’information en matière d’actualité dès lors où il regarde le journal télévisé dont il croit, à tort, qu’il est objectif et exhaustif, alors que nous savons nous qu’il n’en est rien.

Marx faisait remarquer que si les peuples faisaient l’histoire, ils ne savaient pas l’histoire qu’ils faisaient ; formula à relativiser à mon sens sachant que je considère que l’histoire est construite par des minorités qui mobilisent la majorité. Il existe à l’heure actuelle des dissonances quis se font entendre chez certains politiques même si ceux-ci, le plus souvent, l’effectuent à des fins personnelles afin de se faire mousser et tout en ayant nullement l’intention de modifier radicalement la donne : ainsi en est-il de Montebourg, de Marine le Pen ou de Melenchon : peu nous importe quant à leurs réelles motivations que nous n’ignorons d’ailleurs pas sachant que ces voix discordantes viennent jeter le trouble dans l’esprit de nos contemporains, habitués qu’ils sont à entendre le même ronron.

En ce qui nous concerne, nous avons vocation à rassembler ceux qui, petit à petit, sont en train de prendre acte du jeu électoral truqué qui est le nôtre : de plus en plus de Français s’aperçoivent, l’expérience aidant, que gauche et droite se succèdent régulièrement, sans que pour autant la donne ne soit changée : fatalement, ils seront donc de plus en plus nombreux à aller chercher ailleurs ce qu’ils n’ont pas trouvé au sein des partis conventionnels. Ainsi, par exemple, l’élection semble t-il prévue de François Hollande va désespérer au boutde quelques années l’électorat de gauche au même titre que l’électorat de droite fut déçu par la parenthèse sarkoziste.

Un autre fait d’importance appert, c’est que la situation va aller de mal en pis, poussant ainsi de plus en plus de Français à la révolte qui s’effectuera dans les urnes ; le montant des retraites (900 euros pour le privé et 1400 euros pour le public) est appelé, on le sait, à continuer de baisser. Les salaires, mis à part pour les professions libérales ainsi que pour les catégories intellectuelles supérieures, vont probablement s’envoler alors que dans le même temps le Français lambda verra ses conditions de vie se dégrader. Dans de telles conditions, un pôle de rassemblement majeur réunissant tous les mécontents est appelé à se constituer. J’ai utilisé le terme de bannière nationale dans la mesure où le Système qui s’instaure depuis environ un quart de siècle n’est nullement français mais bien américain, pays dont nos élites actuelles s’inspirent largement.