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jeudi 8 septembre 2011

Une réponse émise dans le cadre du forum nationaliste.




Je vous remercie de la longue réponse qui est la vôtre qui témoigne de l’absence d'indifférence à mes écrits et contribue à l’animation de ce forum dont j’ai l’impression que le niveau monte ces derniers temps.
Vous utilisez l’expression « d’enfonceur de portes ouvertes » tout en marquant votre nette différence quant à mes pensées : voilà qui me semble paradoxal ; en matière "d’internationalisme nationaliste", je constate simplement que le fil étranger de ce forum n’est que peu souvent enrichi, témoignant de par la même le fait que les intervenants ne se préoccupent guère de ce qui se passe dans la mouvance au sein des différents pays européens. Nous devrions, je le crois, et je suis le premier à me considérer coupable, davantage nous intéresser à ce qui se passe chez nos amis nationalistes et assimilés au sein du vieux continent.
Dans le cadre d’un renouveau nationaliste chez nous ainsi que chez nos voisins, nous aurions à prendre des mesures qui, entre autres, concerneraient la fiscalité ainsi que la législation sociale. Nous ne pouvons plus nous permettre d’accepter le « laisser faire, laissez passer » qui permet aux produits fabriqués, qui en Asie, qui en Afrique du nord, pénalisent d’une part l’emploi chez nous et d’autre part alourdissent le déficit de la balance commerciale. Il nous faudra donc, ainsi que je l’avais déjà mentionné, établir un protectionnisme fort quant à ceux qui, délibérément, disposent d’une main d’œuvre à vil prix ainsi que d’une législation sociale au plancher.
Nous y voilà justement : si l’on considère l’hypothèse d’école d’une prise de pouvoir des nationalistes dans les différents pays européens, il nous faudra bien harmoniser et les systèmes sociaux, et la fiscalité. Si d’aventure, nous ne le faisions pas, les entreprises qui s’implanteraient via la nécessaire relocalisation, le feraient alors dans les pays disposant du minimum social ainsi que de la main d’œuvre la plus basse : à titre d’exemple, les pays de l’ancien empire soviétique. C’est justement ce que je souhaite éviter via cette harmonisation ; dès lors, les entreprises n’auraient plus à choisir un pays particulier aux dépens des autres puisque cela ne présenterait plus d’intérêt.
Vous n’ignorez pas non plus que les Français souffrent en matière d’emploi justement en raison de la concurrence intra-européenne : c’est là, la conséquence d’absence d’harmonie fiscale. Ainsi est-ce par exemple le cas de nos agriculteurs qui subissent la concurrence des pays du Sud mais aussi, autre exemple, des chauffeurs routiers qui ne peuvent rivaliser avec leurs confrères de l’Est.
Il va de soi que les Français n’ont nullement intérêt à voir leur législation sociale ainsi que leur rémunation être fixées au niveau de ce qui se fait dans nombre de pays européens : c’est la raison pour laquelle l’harmonisation se doit d’être effectuée par le haut. Dès lors où, entre Européens, nous vivrons en vase clos, il n’y aura pas alors de problème en matière de concurrence.
Nous ne pouvons pas d’ailleurs mettre sur un pied d’égalité petits commerces en moyenne imposés à hauteur de 33% et multinationales choyées à hauteur de 6% via de nombreuses astuces fiscales. C’est justement le petit commerce qui tisse le lien social et qui ne fait de calculs par trop intéressés et qui, au demeurant n’a jamais délocalisé. Il va de soi que la liberté des petits ne peut s’appliquer aux grands parce que ces derniers disposent d’un poids par trop important. En conséquence, l’autorité se doit de surveiller de près toutes les grandes entreprises qui sont à relocaliser voire, plus simplement, à être recréées. C’est ainsi qu’elles ne pourront, justement parce qu’elles représentent beaucoup de travailleurs et qu’elles disposent d’un poids particulièrement important, faire comme bon leur semblera.
Par voie de conséquence, elles auront tout naturellement vocation à disposer de succursales ainsi que de centres de production dans l’ensemble des pays européens.
Nous devons avoir présent à l’esprit que nombre d’objets achetés par le Français lambda ne sont fabriqués en France ou même en Europe. Ainsi est-ce le cas, le plus souvent, pour le textile, le mobilier, la voiture, la moto ou le scooter ainsi que de la plus grande majorité des objets que l’on trouve dans une maison.
Il y a donc matière à créer beaucoup d’emplois…
En ce qui concerne l’Europe, nous devons bien évidemment éviter la création d’une entité centralisatrice : ainsi que l’avait fait remarquer Gorbatchev, alors ministre de l’agriculture, devant François Mitterand : « le plan n’a jamais marché ». Je me borne tout simplement à constater que communisme et capitalisme représentent des échecs successifs dont les Européens furent les premiers à pâtir : entre le plan et le marché, il y a le dirigisme intelligent d’autant plus marqué, encore une fois, que les structures seront d’importance.
Les oscillations du sommet de la tour Eiffel par grand vent s’étendent jusqu’à une dizaine de mètres : c’est justement cette flexibilité, utilisée également dans le bâtiment, qui permet la pérennité de la structure : je crois qu’il doit en être de même tant au niveau économique qu’au niveau politique. Evitons ainsi le monstre froid que serait une Europe centralisée s’imiscant aussi bien dans la vie des pays comme dans celle des régions. L’Europe peut très bien être confédérale évitant ainsi toute forme de prééminence. L’exemple des pays scandinaves en matière d’immigration me semble révélateur d’un danger que pourrait constituer pour l’ensemble des nations ce type de comportement : parce que non méditerranéens, ils ne se sentirent guère concernés par une immigration africaine : on voit où ils en sont aujourd’hui. Autre exemple en matière migratoire, que l’Italie, l’Espagne, la Grèce fassent preuve de tolérance parce que de prime abord, cela leur semble leur intérêt national, et ce sera alors l’ensemble des autres nations qui seront inondées.
Autre aspect, la France de plusieurs pays riverains : je me borne, une fois de plus à constater, qu’il existe aux frontières ce que l’on appelle en mathématique un prolongement par continuité. C’est ainsi que les chtis dans leurs habitudes sont partiellement belges ; les alsaciens (germaniques), allemands ; et cela ne s’invente pas, il existe deux pays que l’on appelle du même qualificatif de basque qui sont et français et espagnols. En conséquence, l’erreur, à mon sens, consisterait à vouloir rééditer ce qui fut tenté, en vain, durant la révolution française, à savoir justement la normalisation de tous les Français et cela indépendamment de leur terroir. Il ne s’agit donc pas de se déclarer Européens ou régionalistes mais bien plutôt de reprendre la formule de Pierre Drieu la Rochelle dont le titre d’un des livres n’était autre qu’ "un Français d’Europe".