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dimanche 20 novembre 2011

Ce qu’il nous faut pour sortir de la crise, un Jacques Rueff et un de Gaulle ! par Marc ROUSSET




VIA EUROPE MAXIMA




13 novembre 2011
 
La crise actuelle et les chutes des bourses mondiales sont dues à la conjonction de l’insuffisance du plan européen de sauvetage grec et à la bombe à retardement de l’Oncle Sam.
L’architecture du deuxième plan de sauvetage grec reste bancale. L’Europe présente un programme excessivement complexe, là où les investisseurs attendaient une feuille de route simple. Sa portée demeure réduite au seul cas grec; or c’est du traitement réservé à Lisbonne, Madrid et Rome que dépend l’avenir de la zone euro ! Le deuxième plan de sauvetage grec est avant tout un succès diplomatique  de Nicolas Sarkozy à la Pyrrhus; il offre un répit à l’union monétaire, mais n’apporte pas de fond à la crise des endettements souverains.
Par ailleurs la dette actuelle supportée par les États-Unis, les ménages et les entreprises américaines atteint le niveau record de 375 % du P.I.B. américain, ce qui place les États-Unis dans le même état de « banqueroute » virtuelle que l’Espagne ou le Portugal. À titre de comparaison, à la veille de la grande crise de 1929, ce ratio ne s’élevait qu’à 270 % ! Là est la principale bombe à retardement du système financier outre-Atlantique, comme le remarque très justement Yves de Kerdrel (1).
De plus, suite à la folie du libre échangisme mondialiste, le salaire médian des ménages américains s’établit désormais outre-Atlantique à 1530 euros par mois, ce qui représente un salaire inférieur à celui des principaux pays européens, France incluse. Et chaque ménage américain, suite à son appauvrissement salarial, supporte une dette personnelle moyenne de 75 600 dollars ! En fait, l’Amérique entière est endettée, de l’État fédéral aux comtés, en passant par les ménages. Et comme écrivait Jacques Rueff : « Ce qui doit arriver, arrive ! »
Le résultat, c’est que les investisseurs (vous et moi) ont perdu toute confiance, tant dans les banquiers centraux manipulateurs des monnaies de papier que dans les dirigeants politiques intervenant dans les mécanismes économiques. Rien n’est en fait résolu à ce jour tant en Europe qu’aux États-Unis ! Tout indique que les États-Unis vont retomber dans une récession, pour autant qu’ils en soient sortis grâce aux miracles et aux mensonges du politiquement correct ! Après l’escroquerie de la titrisation des « subprimes », les mauvaises recettes des 600 milliards de dollars du Quantitative Easing par l’État américain auprès de la Réserve fédérale et le laxisme monétaire avec des taux d’intérêt ridiculement bas, les pouvoirs publics, après avoir tout vainement utilisé, sont maintenant impuissants aux États-Unis.
En Europe, in fine, tout va dépendre de l’Allemagne ! Ou bien l’Allemagne prend peur pour ses banques engagées en Italie et en Espagne et pense qu’économiquement, dans son propre intérêt, la Zone euro doit survivre, ou bien elle se résigne à l’éclatement de la Zone euro fin 2011, ce qui est le plus probable pour des raisons politiques intérieures et constitutionnelles, les Allemands se refusant à payer pour les autres ! Et nous, Français, suite au laxisme irresponsable de nos gouvernants, de nos syndicats qui ont rendu la France pas compétitive par rapport à l’Allemagne (politique sociale trop généreuse en comparaison avec le Hartz IV allemand d’un homme politique allemand intelligent et courageux prénommé Gerhard Schröder, la folie des trente-cinq heures, la civilisation des loisirs, un trop  grand nombre de fonctionnaires qui représentent une charge de 13,2 % du P.I.B. en France contre  seulement 7 % en Allemagne, c’est-à-dire les frais généraux démesurés de l’entreprise France) nous risquons aujourd’hui de ne plus pouvoir suivre l’Allemagne. Il convient de noter que, lors de la création de l’euro, la France était compétitive par rapport à l’Allemagne. La fin de l’euro serait regrettable pour le noyau dur politique de la seule vraie Europe européenne ! La Zone euro pourrait alors éclater en deux (France et pays latins d’un côté, Allemagne, Pays-Bas, Autriche, certains pays de l’Europe du Nord de l’autre) ou plus probablement s’orienter vers le rétablissement des monnaies nationales avec les dérives des dévaluations compétitives et les fuites en avant inflationnistes pour permettre aux États européens de se libérer du poids insurmontable des dettes publiques souveraines.
Cette crise financière est donc avant tout en Europe la crise du laxisme et de l’irresponsabilité de l’État-Providence, symbolisée par  les  rêveries socialistes françaises de Madame Aubry, mais aggravée par l’escroquerie anglo-saxonne du « subprime ». Les gouvernements  européens, tout comme les États-Unis, sont maintenant le dos au mur !
Marc Rousset
Note
1 : Yves de Kerdrel, « La bombe à retardement de l’Oncle Sam », Le Figaro, 2 août 2011.