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mercredi 23 novembre 2011

Le Front aura t-il ses signatures ?




Marine Le Pen s'adresse aux maires de France... sans les voir

LEMONDE.FR | 22.11.11 | 18h19   •  Mis à jour le 22.11.11 | 19h30

Marine Le Pen, lors de son point presse au Salon des maires, mardi 22 novembre 2011 à Paris.
Marine Le Pen, lors de son point presse au Salon des maires, mardi 22 novembre 2011 à Paris.AFP/MARTIN BUREAU

Marine Le Pen était mardi 22 novembre au Salon des maires à Paris, pour alerter sur ses difficultés à recueillir les promesses de parrainages nécessaires à sa candidature à l'Elysée. Et si la candidate du FN a bien tenu un point presse, dans la salle Hemisphère au quatrième étage du Hall 7 du Palais des expositions de la Porte de Versailles, elle n'a pourtant pas jugé "opportun" d'aller à la rencontre des édiles, réunis quelques mètres plus loin.

"Ce n'est pas l'endroit pour aller réclamer les parrainages. Nous allons à la rencontre des maires, sur le terrain, toute l'année", s'est-elle notamment expliquée. Son équipe, elle, faisait valoir qu'une visite avec le cortège de la presse serait vécue comme "une agression" par les maires. En revanche, depuis le matin, des militants frontistes distribuaient à l'entrée du Salon une lettre signée de trois maires encourageant le parrainage de la candidate du FN. Y était joint un formulaire de "pré-engagement de présentation d'un candidat à la présidence de la République".
UN PEU MOINS DE 200 PROMESSES DE PARRAINAGE
Marine Le Pen, pour qui la règle de la publicité des 500 parrainages est un "déni de démocratie", une "menace qui pèse sur des candidats sérieux" ou encore "un outil de manipulation politique [pour] choisir les candidats", a indiqué qu'elle avait écrit au premier ministre François Fillon pour lui demander l'anonymat des parrainages. "Si le premier ministre s'y refuse, il prendra la responsabilité des conséquences de ce refus (…) aux yeux de la France (...) et aux yeux du monde", a ainsi lancé Mme Le Pen.
La présidente du FN s'est défendue de vouloir faire "du buzz" avec ses difficultés et a assuré que "ce n'était pas une stratégie électoraliste". Mme Le Pen a aussi regretté que cette recherche des signatures des maires fasse perdre à son parti "énormément de temps et d'argent".
Les équipes du Front national chargées de collecter les promesses de parrainages sont inquiètes. Les "remontées de terrain" ne sont pas meilleures qu'en 2007. Pour Dominique Martin, qui coordonne le recueil des promesses de signatures, "c'est laborieux". "Ce n'est pas facile. Beaucoup de maires ne veulent donner leur signature à personne", expliquait, au début du mois de novembre, Marie-Christine Arnautu, secrétaire générale du comité de soutien à Marine Le Pen et l'une des porte-paroles de la campagne. Des difficultés qui montrent que la "banalisation" du Front national est encore loin d'être acquise.
>> Lire : Les maires n'accordent pas facilement leur parrainage
Le FN disposerait de moins de deux cents promesses de signature, un chiffre que nous n'avons pas pu recouper. Pour l'heure, le FN est assuré des signatures de ses 116 conseillers régionaux et de ses deux conseillers généraux, soit 118 au total. Selon le parti d'extrême droite, il y a une déperdition de "50 %" entre les promesses et les parrainages effectifs.

Abel Mestre