Eléments N°141
Le
crédit permet de consommer l’avenir dès le moment présent. Il repose
sur l’utilisation d’une somme virtuelle que l’on actualise en lui
attribuant un prix, l’intérêt. Sa généralisation fait perdre de vue le
principe élémentaire selon lequel on doit limiter ses dépenses au niveau
de ses ressources, car on ne peut perpétuellement vivre au-dessus de
ses moyens. L’essor du capitalisme financier a favorisé cette pratique :
certains jours, les marchés échangent l’équivalent de dix fois le PIB
mondial, ce qui montre l’ampleur de la déconnection avec l’économie
réelle. Lorsque le système de crédit devient une pièce centrale du
dispositif du Capital, on rentre dans un cercle vicieux, l’arrêt du
crédit risquant de se traduire par un effondrement généralisé du système
bancaire. C’est en brandissant la menace d’un tel chaos que les banques
ont réussi à se faire constamment aider des Etats.(...)Il en est de l’endettement comme de la croissance matérielle : ni l’un ni l’autre ne peuvent se prolonger à l’infini. Le système de l’argent périra par l’argent.
DOSSIER
L'agonie de l'Euro(pe)
L'année 2012 sera terrible, par Alain de Benoist
Les Européens doivent se considérer comme une puissance «ré-émergente», par Jean-Claude Lempereur
L'euro ? Il faut en faire une monnaie commune, par Alain de Benoist
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L'addictature ou l'impossible révolte, par J. H. d'Avirac
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Gilbert Keith Chesterton, par Philippe Maxence