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lundi 28 novembre 2011

Démondialisation égale survie des peuples européens par Marc ROUSSET



VIA EUROPE MAXIMA

Un mot nouveau, le plus souvent critiqué dans les médias, a fait son apparition : la démondialisation. Selon Pascal Lamy, socialiste carriériste à l’O.M.C. baignant dans le libre échangiste anglo-saxon, style Dominique Strauss-Kahn et Christine Lagarde,  la démondialisation  est un concept réactionnaire (1). Les droits de douane nourriraient la xénophobie et le nationalisme, bref, la démondialisation ne serait rien d’autre que « l’horreur national-protectionniste ».
Quant à Patrick Artus, suite aux fonctions rémunérées qu’il exerce chez dans le Système, il n’est pas à une contradiction près ! Après avoir écrit Globalisation, le pire est à prévoir (2), il pense désormais  qu’il serait fou de « refuser la mondialisation » (3).
Frédéric  Lordon (4), lui, se demande, à juste titre, si la Chine dont le salaire mensuel moyen est de 150 euros, ne deviendra pas à son tour victime de délocalisation au Vietnam, au salaire moitié moindre de 75 euros !… à moins que la mondialisation ne connaisse un rebond en direction du continent africain « encore entièrement à enrôler et qui  cassera  tous les prix ». Il s’interroge aussi pour savoir si les rapports entre les nations doivent se concevoir sous l’exclusive perspective de la marchandise et constate que les libéraux lessivent les entendements au point de faire oublier qu’entraver un peu la circulation des conteneurs et des capitaux n’interdit nullement de « promouvoir la plus grande circulation des œuvres, des étudiants, des artistes, des chercheurs, des touristes, comme si la circulation marchande était devenue la jauge exclusive du degré  d’ouverture des nations (5) ».
Avec la même approche que le Prix Nobel Maurice Allais, je suis intervenu plusieurs fois dans tous mes ouvrages (6) et de multiples  chroniques pour montrer que le libre échange mondialiste était en fait un véritable suicide économique de l’Occident orchestré par les sociétés multinationales. Ce qui est bon pour les entreprises multinationales est de plus en plus nuisible aujourd’hui pour les États-Unis (taux de chômage réel de 17,2 %) et les salariés européens qui perdent leurs emplois industriels ! Un protectionnisme européen salvateur, afin de garder les économies d’échelle compétitives que ne peut offrir un espace national, s’imposera donc lors des révolutions nationales à venir ! L’Union européenne n’est aujourd’hui qu’un agent de la décadence industrielle et de la mondialisation, « un sas de décompression » selon Régis Debray, au service des entreprises multinationales avec des conséquences gravissimes pour les peuples européens : désindustrialisation, précarisation, perte de « savoir faire » industriel, paupérisation, déqualification des emplois, développement des services à la personne sans aucun intérêt technologique, perte d’identité et immigration extra-européenne.
Au-delà du dogme libre échangiste mondialiste, il est possible de concevoir une économie mondiale avec plusieurs espaces autarciques autocentrés et des flux d’échanges maîtrisés entre ces espaces. La démondialisation correspond au simple bon sens de nos pères et à la nécessité de défense urgente, de survie identitaire et économique des peuples européens !
Marc Rousset
Notes
1 : Éditorial, dans Le Monde, 1er Juillet 2011.
2 : Patrick Artus et Marie-Paule Virard, Globalisation, le pire est à prévoir, La Découverte, 2008, 166 p.
3 : Patrick Artus, « Ce n’est pas le moment de refuser la mondialisation », dans Flash Économie – Natixis, n° 472, 21 juin 2011.
4 : Frédéric Lordon, dans Le Monde Diplomatique, août 2011, p. 8.
5 : Ibid., p 9
6 : dont Marc Rousset, La Nouvelle  Europe Paris – Berlin – Moscou, Éditions Godefroy de Bouillon, 2009, pp. 47 et 65.