Un Kleenex, je n’écris pas « mouchoir de papier jetable » afin que nos « djeunes » députés macronistes férus de langue anglaise comprennent… un Kleenex, donc, une fois qu’il a servi, même et surtout s’il a bien servi, très servi voire trop servi, ne va pas de lui-même jusqu’à la corbeille à papier, voire à la poubelle, et encore moins dans la cuvette des toilettes dont ce même Kleenex ne peut, de lui-même, tirer la chasse… C’est celui qui utilise ce Kleenex qui décide de le jeter aux ordures ou d’appuyer sur le bouton en un éclair pour le confier à l’égout !
« Monsieur le ministre de la Justice » François Bayrou n’a pas de lui-même décidé de façon réfléchie, posée, enthousiaste de quitter le gouvernement ou, plus exactement, de ne pas accepter d’être reconduit dans le nouveau gouvernement de « Monsieur le Premier ministre » avant de plastronner, en passant à pied devant l’Élysée, sourire coincé sur la touche, « Eh oui, c’est moi qui serai ministre », mais d’un air si détaché ! Non, M. Bayrou n’a rien décidé, c’est « Monsieur le président de la République » qui s’en est débarrassé, après s’en être servi, abondamment servi et avec intérêt, avec un si grand intérêt ! D’ailleurs, compte tenu du nombre de députés engrangés tant du côté La République en marche que du côté du MoDem, le taux d’intérêt aurait été qualifié d’usuraire par n’importe quel professionnel du monde bancarisé.
Certains se demandent même si, avec la majorité dont il dispose à l’Assemblée nationale, « Monsieur le président de la République » n’aurait pas trouvé un autre prétexte pour mettre, voire garder, dans le seau (hygiénique ?) la tête de « Monsieur le garde des Sceaux » : son âge, ses prises de position imprévisibles du genre « C’est en tant que maire de Pau que je tweete et non en tant que ministre », son caractère soupe au lait, son sourire ironique si permanent qu’il en semble non de circonstance mais sculpté à vie…
M. Bayrou a été le quatrième « ministre Kleenex » à être jeté avant même la nomination du nouveau gouvernement qui est passé, de ce fait, de l’appellation « Philippe bis » à « Philippe II », tant il ne ressemble plus du tout au précédent en raison de la mise à la déchetterie de tous ces « ministres Kleenex ». Femmes et hommes politiques qui seront recyclés à l’Assemblée nationale en élus de papier, un nouveau papier « injetable » dans une poubelle ou une cuvette avant… cinq ans ! Si cela n’est pas du recyclage.
« Monsieur le président de la République » risque fort de perdre le surnom si valorisant de « Jupiter » — qu’il s’est d’ailleurs lui-même attribué généreusement ; indûment, diront ses opposants — contre une expression dans une langue qu’il savoure si justement, si exactement : « Just bitter », que l’on pourrait traduire par « juste amer » ou encore « Justement amer »…
Jacques Martinez
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