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samedi 24 juin 2017

Monsieur Mélenchon, la France a besoin, aussi, de brillants mathématiciens !

Ce mardi 20 juin, monsieur Mélenchon faisait donc son entrée au palais Bourbon. À la tête des députés de La France Insoumise, il a cabotiné devant les caméras de télévision, évoquant pêle-mêle les « courants telluriques » des escaliers de l’Assemblée, les symboles républicains du site et le travail à venir du groupe parlementaire qu’il entend présider. 

Entre deux remarques aux journalistes, il a aussi distillé quelques piques à l’intention des ses futurs collègues, taclant notamment le député LREM nouvellement élu Cédric Villani sur sa méconnaissance supposée du contrat de travail.

Pas de bol, monsieur Villani n’est pas exactement le premier venu ; il est directeur de l’institut Henri-Poincaré et, accessoirement, lauréat de la médaille Fields, l’équivalent du prix Nobel pour les mathématiques. Il peut donc se prévaloir d’avoir rendu à la France et même à l’Humanité (sic !) de signalés services, qu’on me permettra d’estimer supérieurs à la plus-value pour le pays d’un Jean-Luc Mélenchon, apparatchik nourri à l’argent public toute sa carrière (mais néanmoins amateur de classe affaires pour ses voyages en avion).
Dans le cadre de ses fonctions, il a également eu à gérer différents types de contrats, ce qu’il ne s’est pas prié de rappeler (poliment, lui) à monsieur Mélenchon. 

Monsieur Villani est donc, a priori – même s’il faudra attendre de le voir sur les bancs de l’Assemblée pour en juger -, loin de l’image calamiteuse de ses trois consœurs LREM qui ont défrayé la chronique télévisuelle durant la campagne. Il est également élu du peuple, et peut-être mieux élu que monsieur Mélenchon. Le choix d’une telle cible est donc plutôt maladroit.

Mais au-delà, désigner à la vindicte populaire les représentants d’une élite intellectuelle, supposée forcément hors-sol, sans culture historique et méprisant le peuple, est idiot et dangereux. La France a besoin d’ouvriers comme de brillants mathématiciens, et vouloir les opposer est un non-sens. Mais il est vrai qu’outre sa conception de la société limitée à la lutte des classes, monsieur Mélenchon est un républicain fanatique, grand admirateur de Robespierre dont les compagnons de route professaient déjà que « la république n’a pas besoin de savants ! »

Guy Charles

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