Au Danemark, la
légalisation du « mariage » des paires de même sexe en 2012 s’est
accompagnée de la mise en place de cérémonies religieuses pour marquer
ces unions dans le cadre de l’Eglise protestante danoise, compétente
pour tenir les registres d’état civil dans le pays. Le petit pays
nordique connaît depuis lors une progression régulière du nombre des
couples gays « mariés » religieusement. Le nombre total atteignait 416
célébrations en 2016 : on est passé de 51 « mariages » gays en 2012 à
105 en 2016, avec une augmentation continue. Selon l’évêque catholique
de Copenhague, cette évolution pourrait être lourde de menaces pour
l’Eglise catholique.
(…)
Pour l’heure,
seule l’Eglise évangélique luthérienne du Danemark organise ces
cérémonies, les autres dénominations chrétiennes ainsi que les juifs et
les musulmans étant exemptés de ce qui constitue une obligation
paroissiale sinon personnelle pour les pasteurs concernés.
(…)
Une autre question
se pose au Danemark, où la petite communauté catholique de 45.000 âmes
est aujourd’hui en butte à un certain nombre de vexations qui annoncent
de possibles atteintes à ses droits. Tout en notant, amusé, que les
Danois apprécient la personnalité du pape François à qui ils
« pardonnent » en quelque sorte d’être catholique et de rappeler des
points de doctrine, Mgr Czeslaw Kozon, l’évêque catholique de
Copenhague, le seul du Danemark, craint des changements à venir,
notamment sur le plan des mariages.
Le Danemark en voie de rejeter le principe de tolérance religieuse sous l’effet de la dictature LGBT
John L. Allen de CruxNow.com rapporte les propos de Mgr Kozon sur
un projet de loi sur l’enregistrement civil de toutes les dénominations
religieuses du Danemark, qui en son état actuel exigerait que toutes
les entités religieuses soient gouvernées par un bureau démocratiquement
élu. L’Eglise catholique ne peut évidemment se soumettre à une telle
exigence, ce qui pourrait la conduire à perdre des privilèges financiers
et fiscaux mais aussi le droit de célébrer des mariages valides sur le
plan civil et de bénéficier d’exemptions par rapport aux lois
d’immigration consenties au clergé et aux religieux en provenance de
pays tiers. En son état actuel, le projet de loi qui viendra en
discussion à l’automne affirme explicitement que l’Eglise catholique ne
sera pas contrainte à ordonner des femmes ou à célébrer des mariages de
couples de même sexe, mais selon Mgr Kozon, cette tolérance pourrait ne
pas durer
« Je peux facilement imaginer que d’ici à quelques années, ces enseignements puissent être considérés comme incompatibles avec les soi-disant “valeurs danoises” » – à partir de là, il ne faudrait pas grand-chose pour que dans l’esprit de certains, on en vienne à considérer les positions de l’Eglise comme délictuelles dans ces domaines, explique-t-il, ajoutant que cet état d’esprit règne déjà au Danemark parmi ceux qui dénoncent la possibilité pour un pasteur luthérien de refuser de célébrer un « mariage » homosexuel.