Philippe Delbauvre
Bien sur, au vu des sondages d'opinions
effectués par les uns et par les autres, il serait facile mais aussi
erratique de prétendre aujourd'hui, que le candidat estampillé
socialiste, perdra la prochaine présidentielle et sera même absent du
second tour. Le fait ravit beaucoup. Pourtant, la connaissance de
l'histoire et surtout son vécu, nous apprend qu'il ne manque pas de
retournements extraordinaires.
Qui pouvait prévoir par exemple l'élection d'une assemblée aussi gaulliste après les événements de 1968 ? Qui pouvait aussi imaginer la facile réélection de François Mitterrand en 1988, lui qui avait aussi atteint des sommets d'impopularité en son époque ? Qui avait prévu lors des élections présidentielles de 2002 que c'est l'électorat de gauche, à tout le moins une partie, qui allait empêcher Lionel Jospin d'accéder au second tour, alors même que son magistère fut sage, ce au point de stabiliser puis de faire baisser la dette ?
Je l'ai déjà exprimé à plusieurs reprises, la rationalité ne préoccupe qu'une infime minorité de la population. Exemple révélateur, parmi les pages mémorisées par les Français et d'ailleurs plus généralement les Occidentaux, bien peu concernent la pensée conceptuelle : l'homme est un animal – presque – comme les autres. Les intellectuels peuvent en être marris que ça n'en est pas moins vrai...
Dans le cadre d'un article précédemment (1), j'avais indiqué que lors des présidentielles à tout le moins, c'était presque toujours l'opposition qui gagnait. L'erreur, serait de considérer au motif que les sortants sont estampillés à gauche, que c'est nécessairement la droite qui va gagner. Exemple : il est erroné de croire que Nicolas Sarkozy, au motif de son appartenance à l'Ump, était du même camp que son prédécesseur Jacques Chirac. Bien au contraire, Nicolas Sarkozy se présenta devant les Français en 2007, comme candidat de rupture d'avec l'ancienne majorité, fustigeant durant toute la campagne l'immobilisme de Jacques Chirac.
On comprend dès lors qu'une des possibilités pour la « gauche » de gagner en 2017 sera de présenter un candidat se déclarant en rupture d'avec la magistrature actuelle. Je n'apprends d'ailleurs rien aux esprits lucides comme aux principaux concernés : n'est ce pas la voie qu'ont choisi d'emprunter, et Martine Aubry, et Arnaud Montebourg. Se réclamer donc de la « gauche », mais célébrer une vraie « gauche », distincte de celle qui aura exercer le pouvoir durant cinq ans. Associée, en raison de l'irrationalité du corps électoral de « gauche » à quelques bonnes petites phrases ( « vous n'avez pas le monopole du coeur » (2), « vous êtes l'homme du passif » (3) pour prendre deux exemples) mais aussi à un phénomène de mode (se souvenir de la passion irrationnelle pour Ségolène Royal en 2007), la « gauche » pourrait alors très bien gagner.
Il lui reste aussi une autre option : assumer totalement la politique libérale menée depuis 2012. Déclarer aux Français que la politique menée de 2012 à 2017était impopulaire, ce que savait la « gauche » au pouvoir depuis 2012, mais dans le même temps affirmer que le sale boulot était nécessaire, que personne ne l'avait fait avant, et que c'était l'intérêt des Français. Ajouter une bonne dose d'irrationalité (physique et tempérament du candidat, slogan majeur, musique de campagne) et ceux qui passent pour n'avoir aucune chance pour 2017, risquent tout autant d'être vainqueurs.
Devant les grands retournements historiques, évitons l'autosatisfaction : rien n'est gagné quant à la défaite de la gauche en 2017 …
Qui pouvait prévoir par exemple l'élection d'une assemblée aussi gaulliste après les événements de 1968 ? Qui pouvait aussi imaginer la facile réélection de François Mitterrand en 1988, lui qui avait aussi atteint des sommets d'impopularité en son époque ? Qui avait prévu lors des élections présidentielles de 2002 que c'est l'électorat de gauche, à tout le moins une partie, qui allait empêcher Lionel Jospin d'accéder au second tour, alors même que son magistère fut sage, ce au point de stabiliser puis de faire baisser la dette ?
Je l'ai déjà exprimé à plusieurs reprises, la rationalité ne préoccupe qu'une infime minorité de la population. Exemple révélateur, parmi les pages mémorisées par les Français et d'ailleurs plus généralement les Occidentaux, bien peu concernent la pensée conceptuelle : l'homme est un animal – presque – comme les autres. Les intellectuels peuvent en être marris que ça n'en est pas moins vrai...
Dans le cadre d'un article précédemment (1), j'avais indiqué que lors des présidentielles à tout le moins, c'était presque toujours l'opposition qui gagnait. L'erreur, serait de considérer au motif que les sortants sont estampillés à gauche, que c'est nécessairement la droite qui va gagner. Exemple : il est erroné de croire que Nicolas Sarkozy, au motif de son appartenance à l'Ump, était du même camp que son prédécesseur Jacques Chirac. Bien au contraire, Nicolas Sarkozy se présenta devant les Français en 2007, comme candidat de rupture d'avec l'ancienne majorité, fustigeant durant toute la campagne l'immobilisme de Jacques Chirac.
On comprend dès lors qu'une des possibilités pour la « gauche » de gagner en 2017 sera de présenter un candidat se déclarant en rupture d'avec la magistrature actuelle. Je n'apprends d'ailleurs rien aux esprits lucides comme aux principaux concernés : n'est ce pas la voie qu'ont choisi d'emprunter, et Martine Aubry, et Arnaud Montebourg. Se réclamer donc de la « gauche », mais célébrer une vraie « gauche », distincte de celle qui aura exercer le pouvoir durant cinq ans. Associée, en raison de l'irrationalité du corps électoral de « gauche » à quelques bonnes petites phrases ( « vous n'avez pas le monopole du coeur » (2), « vous êtes l'homme du passif » (3) pour prendre deux exemples) mais aussi à un phénomène de mode (se souvenir de la passion irrationnelle pour Ségolène Royal en 2007), la « gauche » pourrait alors très bien gagner.
Il lui reste aussi une autre option : assumer totalement la politique libérale menée depuis 2012. Déclarer aux Français que la politique menée de 2012 à 2017était impopulaire, ce que savait la « gauche » au pouvoir depuis 2012, mais dans le même temps affirmer que le sale boulot était nécessaire, que personne ne l'avait fait avant, et que c'était l'intérêt des Français. Ajouter une bonne dose d'irrationalité (physique et tempérament du candidat, slogan majeur, musique de campagne) et ceux qui passent pour n'avoir aucune chance pour 2017, risquent tout autant d'être vainqueurs.
Devant les grands retournements historiques, évitons l'autosatisfaction : rien n'est gagné quant à la défaite de la gauche en 2017 …
Notes |
(2) Valery Giscard d'Estaing
(3) François Mitterrand
Article écrit en octobre 2014