Philippe Delbauvre |
C'est une tendance bien conforme à l'esprit du temps
que de fustiger l'Etat. La plupart des individus croient beaucoup trop à
leur rationalité, symbolique de leur pouvoir, alors qu'en fait la
société, via justement l'esprit du temps, les formate. L'Etat par
exemple, était bien plus présent voici trois décennies, alors même qu'il
n'était pas dénoncé autant qu'aujourd'hui. Bien évidemment, si on
demandait à un communiste voici un demi-siècle si c'était là conséquence
d'un choix rationnel, il aurait répondu par l'affirmative. Il y eut
dans l'histoire de ce dernier siècle des modes dont le communisme est
l'une d'entre elles. Les élections, aussi bien de Ronald Reagan que de
Margaret Thatcher inaugurèrent le renouveau du libéralisme. Et il n'est
pas moins ridicule d'adhérer au libéralisme aujourd'hui que d'avoir été
communiste dans le passé. La rationalité justement, eut poussé un homme
assez rapidement au motif des échecs du communisme comme du libéralisme,
à changer de cap.
Bien sur, la famille, et notamment les enfants, ne sont nullement la propriété de l'Etat. C'est le terme de « totalitarisme » qu'il faudrait évoquer sinon. Il n'en reste pas moins que l'Etat fait défaut dans bien des domaines concernant nos enfants.
Si les parents reçoivent allocations familiales, c'est pour que leurs enfants puissent en bénéficier. Tel – le fait est loin d'être rare – n'est pas toujours le cas. Les allocations familiales n'ont pas vocation à payer le téléphone portable dernier cri de Madame ou la Bmw de Monsieur. En ce sens, puisque le taux de détournement de ces allocations familiales est important, il est des mesures à prendre. C'est ainsi que plutôt de distribuer l'argent, l'Etat devrait aider les familles par l'intermédiaire de prestations en nature. Pourquoi par exemple ne pas régler la facture de la cantine sachant en plus qu'aujourd'hui des jeunes Français ont faim ? Pourquoi ne pas faire porter un uniforme aux enfants scolarisés, payé directement par l'Etat ? Cette dernière mesure aurait le mérite, aussi bien d'abolir les discriminations sociales, de lutter contre les intégrismes religieux, mais aussi de développer l'esprit de groupe.
Ce n'est pas parce que les derniers gouvernements en place décidèrent de marcher sur la tête que l'Etat doit être nécessairement mis en cause. Le problème n'est donc pas structurel, même s'il y a des ajustements à pratiquer, il est d'ordre politique. C'est ainsi que la théorie du genre ou la modification aberrante des programmes sont la conséquence d'options gouvernementales et non de l'Etat lui même.
Se pose aujourd'hui en France un problème atypique : carence de l'Etat dans certains secteurs et pléthore de fonctionnaires dans d'autres. C'est ce problème qu'il faut régler et ne pas fustiger l'Etat conformément à l'esprit du temps comme naguère on en faisait par trop l'apologie.
L'article de Philippe Bilger
Bien sur, la famille, et notamment les enfants, ne sont nullement la propriété de l'Etat. C'est le terme de « totalitarisme » qu'il faudrait évoquer sinon. Il n'en reste pas moins que l'Etat fait défaut dans bien des domaines concernant nos enfants.
Si les parents reçoivent allocations familiales, c'est pour que leurs enfants puissent en bénéficier. Tel – le fait est loin d'être rare – n'est pas toujours le cas. Les allocations familiales n'ont pas vocation à payer le téléphone portable dernier cri de Madame ou la Bmw de Monsieur. En ce sens, puisque le taux de détournement de ces allocations familiales est important, il est des mesures à prendre. C'est ainsi que plutôt de distribuer l'argent, l'Etat devrait aider les familles par l'intermédiaire de prestations en nature. Pourquoi par exemple ne pas régler la facture de la cantine sachant en plus qu'aujourd'hui des jeunes Français ont faim ? Pourquoi ne pas faire porter un uniforme aux enfants scolarisés, payé directement par l'Etat ? Cette dernière mesure aurait le mérite, aussi bien d'abolir les discriminations sociales, de lutter contre les intégrismes religieux, mais aussi de développer l'esprit de groupe.
Ce n'est pas parce que les derniers gouvernements en place décidèrent de marcher sur la tête que l'Etat doit être nécessairement mis en cause. Le problème n'est donc pas structurel, même s'il y a des ajustements à pratiquer, il est d'ordre politique. C'est ainsi que la théorie du genre ou la modification aberrante des programmes sont la conséquence d'options gouvernementales et non de l'Etat lui même.
Se pose aujourd'hui en France un problème atypique : carence de l'Etat dans certains secteurs et pléthore de fonctionnaires dans d'autres. C'est ce problème qu'il faut régler et ne pas fustiger l'Etat conformément à l'esprit du temps comme naguère on en faisait par trop l'apologie.
L'article de Philippe Bilger