Cinq jours que près d’une trentaine de coptes ont été assassinés par
des islamistes. Nous autres, chrétiens occidentaux, voudrions bien les
aider. Nous dégainons aussi sec notre carnet de chèques,
d’abord parce que c’est la façon avec laquelle nous pensons pouvoir
régler tout problème, ensuite parce qu’il faut bien dire : ils en ont
cruellement besoin.
Mais qui aide le plus l’autre ? Qui devrait dire merci ? Les coptes nous secouent les puces, nous bottent le train, nous tapent sur l’épaule : Eh, vous vous êtes vus quand vous avez tout perdu ?
« Ils ont été tués parce qu’ils n’ont pas voulu renier leurs foi », a-t-on pu lire, phrase anachronique s’il en est, dans les journaux.
C’est encore possible, ça ? Ce genre de scénario existe ailleurs que dans Ben-Hur et Quo Vadis ? Il aurait suffi, peut-être, de quelques mots pour sauver leur peau et ils ont répondu, dans leur langue à eux, non possumus, comme disaient les premiers martyrs dans l’arène romaine ?
Forts de leur exemple, nous ne pouvons plus, nous non plus. Non possumus continuer à ranger distraitement notre religion dans la case art de vivre et développement personnel – entre le yoga et la pensée positive – avec un gentil curé en guise de coach.
Non possumus laisser le coq chanter à se faire une extinction de voix dans nos activités professionnelles, politiques, amicales, alors que seule notre réputation risque de se faire flinguer.
Non possumus transmettre à nos enfants un non-catéchisme, dont l’alpha est le vivre ensemble et l’oméga la charte de Nicolas Hulot, parce que les mystères de l’Incarnation, de la Rédemption, de la Sainte-Trinité, trop vintage et abstrus, ont été mis au rebut, et que 2.000 ans de théologie ont été définitivement résumés en chanson par le prophète Michel Polnareff : « On ira tous au paradis. »
Non possumus les laisser confondre, dans une tentation de dialogue interreligieux irénique, charité et relativisme, vérité et syncrétisme. Parce que si toutes les religions se valent, ou presque, c’était un peu ballot, n’est-ce pas, de la part des coptes, de mourir pour si peu !
Ce n’est quand même pas l’épitaphe que les chrétiens d’Occident souhaitent offrir aux coptes ? Alors réformons-nous.
Gabrielle Cluzel
Source
Mais qui aide le plus l’autre ? Qui devrait dire merci ? Les coptes nous secouent les puces, nous bottent le train, nous tapent sur l’épaule : Eh, vous vous êtes vus quand vous avez tout perdu ?
« Ils ont été tués parce qu’ils n’ont pas voulu renier leurs foi », a-t-on pu lire, phrase anachronique s’il en est, dans les journaux.
C’est encore possible, ça ? Ce genre de scénario existe ailleurs que dans Ben-Hur et Quo Vadis ? Il aurait suffi, peut-être, de quelques mots pour sauver leur peau et ils ont répondu, dans leur langue à eux, non possumus, comme disaient les premiers martyrs dans l’arène romaine ?
Forts de leur exemple, nous ne pouvons plus, nous non plus. Non possumus continuer à ranger distraitement notre religion dans la case art de vivre et développement personnel – entre le yoga et la pensée positive – avec un gentil curé en guise de coach.
Non possumus laisser le coq chanter à se faire une extinction de voix dans nos activités professionnelles, politiques, amicales, alors que seule notre réputation risque de se faire flinguer.
Non possumus transmettre à nos enfants un non-catéchisme, dont l’alpha est le vivre ensemble et l’oméga la charte de Nicolas Hulot, parce que les mystères de l’Incarnation, de la Rédemption, de la Sainte-Trinité, trop vintage et abstrus, ont été mis au rebut, et que 2.000 ans de théologie ont été définitivement résumés en chanson par le prophète Michel Polnareff : « On ira tous au paradis. »
Non possumus les laisser confondre, dans une tentation de dialogue interreligieux irénique, charité et relativisme, vérité et syncrétisme. Parce que si toutes les religions se valent, ou presque, c’était un peu ballot, n’est-ce pas, de la part des coptes, de mourir pour si peu !
Ce n’est quand même pas l’épitaphe que les chrétiens d’Occident souhaitent offrir aux coptes ? Alors réformons-nous.
Gabrielle Cluzel
Source