Maximilien Franc
Les violences à
caractère ethnique et religieux se multiplient en République
centrafricaine. Ces dernières semaines, les combats entre milices
rivales ont repris ; et plus d’une centaine de personnes ont perdu la
vie au cours de trois attaques survenues à Alindao, Bangassou et Bria,
dans le sud-est du pays.
A Bangassou, une situation sécuritaire encore précaire
« Deux mille
musulmans sont encore hébergés à la mission catholique ; une partie est
au séminaire mineur, une autre est à la cathédrale et une autre se
trouve chez moi, à la maison épiscopale », a expliqué à l’agence
Fides Mgr Juan José Aguirre Muñoz, évêque de Bangassou, ville du sud-est
de la RCA, assaillie il y a quelques jours par un groupe de miliciens
anti-balaka. « Nous sommes confrontés à deux urgences : la sécurité
et l’aide humanitaire, mais ce qui nous préoccupe le plus est le manque
de sécurité. Nous sommes exposés à des attaques à l’improviste ».
Chrétiens et musulmans visés par des violences
A Bangassou, se trouve
un contingent de Casques bleus marocains de la Minusca (la mission de
l’ONU en Centrafrique), mais sa marge de manœuvre est limitée. Le bureau
des Nations-Unies pour la coordination de l’aide humanitaire exprime sa
vive préoccupation devant ce climat d’instabilité, dénonçant des
violences à connotation ethnique et religieuse.
« La population musulmane, affirme Najat Rochdi, coordinateur humanitaire de l’ONU pour la République centrafricaine, n’est
pas la seule à être visée. Les chrétiens aussi subissent des violences
et des persécutions. Une grande partie de la population est en train de
payer le prix de cette instrumentalisation de la religion. Les deux
dernières semaines ont été horribles. Des dizaines de femmes et
d’enfants ont été tués pour des motifs religieux, ou en raison de leur
appartenance ethnique ».
Instrumentalisation de la religion
Le Cardinal Dieudonné
Nzapalainga, archevêque de Bangui a également fait part de son
inquiétude auprès de nos confrères du site italien Vatican Insider : « la
situation nous a incités à réitérer de plus en plus clairement que
notre rôle, en tant que chef religieux, est d’amener les factions au
dialogue », a-t-il déclaré, rappelant encore que ce conflit n’avait
rien de religieux en soi, mais que la religion était justement utilisée à
des fins personnelles, afin de s’emparer des ressources de la région.
Source Radio Vatican