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dimanche 11 juin 2017

De la Chute des cieux !




Depuis la 1ère Guerre mondiale, la maîtrise de l’espace aérien a été un élément majeur dans les conflits. L’observation permettant de connaître les positions de l’ennemi, le bombardement tactique de détruire ses forces sur le terrain et le bombardement stratégique de s’attaquer à son potentiel de production..

« Ils répondirent qu’ils n’avaient peur de personne, qu’ils craignaient seulement la chute du ciel »
Strabon Géographie VII,3,8

Dans le cadre de conflits asymétriques, opposant un État à un mouvement de guérilla, la maîtrise de l’air donnait un avantage certain à l’acteur étatique, l’utilisation des hélicoptères lui donnant, en outre, l’aéromobilité.

Depuis une vingtaine d’années, un nouvel acteur est apparu : le drone sous la forme UAV (Unmaned Aerial Vehicle) ou UCAV (Unmaned Combat Aerial Vehicle).
Pendant longtemps, la reconnaissance directe ou le guidage d’artillerie ou des attaques aériennes avait été confié à des avions légers opérant à basse altitude, très vulnérables aux tirs venus du sol.
Avec les drones et les ordinateurs, l’observation en temps réel est devenue possible, sans pertes humaines.
Puis furent des drones de combat comme le MQ-1 Predator.
A côté de ce marché militaire, on a vu se développer un important marché de drones civils, avec de très nombreux modèles de drones de loisirs, ce qui a amené les États à prendre des mesures de réglementation quant à l’utilisation de ces drones.
Les conflits actuels en Irak et en Syrie sont marqués par une utilisation intensive des drones mais, et c’est la nouveauté, pas seulement par les entités étatiques. En effet, les drones de loisirs ont trouvé une utilisation militaire entre les mains des groupes terroristes takfirî.
Ils permettent à ces groupes d’avoir, eux aussi, accès à la reconnaissance aérienne pour planifier leurs attaques en repérant les positions ennemies.
Dans la Bataille de Mossoul, Al-Dawla al-Islāmiyya fi al-Irāq wa al-Chām (DA’ECH)1 utilise les drones pour guider dans le dédale des rues les conducteurs de véhicules piégés. D’autres drones sont utilisés pour larguer des explosifs sur les forces ennemies.
Ces drones civils, peu coûteux, sont devenus une arme entre les mains des terroristes takfirî. Ce sont des engins faciles à utiliser, ils peuvent décoller de partout, il n’est pas nécessaire d’avoir un grand rayon d’action, leur prix est  peu élevé.
La législation des pays occidentaux en matière de drones, législation qui se contente d’édicter des interdictions de survol de certaines zones, est totalement obsolète et ne répond plus à cette avancée dans les méthodes utilisées par les terroristes islamistes.
Il apparaît nécessaire de mettre en place dés maintenant un contrôle de la vente des drones avec la constitution d’un fichier informatique permettant de repérer les achats par des éléments douteux comme les délinquants de droit commun et les Fichés S. Cela paraît simple, mais quant on voit qu’il a fallut à la France 4 ans pour mettre en place les textes permettant de contrôler l’achat de produits pouvant permettre de fabriquer des explosifs, on peut en douter. Il est plus facile d’allonger l’état d’urgence que de mettre en place des mesures concrètes !

En outre il faut se doter de systèmes mobiles de brouillages pour protéger les sites sensibles susceptibles d’attaques (toutes les grandes réunions en plein air).

Ces mesures préventives sont à mettre en place dés maintenant, ce n’est pas après qu’une attaque de ce type aura eu lieu qu’il faudra les adopter. Bien évidemment, une telle mesure ne sera pas une assurance à 100% qu’une attaque de ce type n’aura pas lieu, mais elle est permettra de gêner sa réalisation et ainsi de réduire les risques.

Notes

1 Ou ÉIIL pour Émirat islamique en Irak & au Levant.