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jeudi 1 juin 2017

Économie britannique contre italienne


L’économie britannique se porte au mieux. Le chômage est au plus bas depuis 1975. « L’emploi en Grande-Bretagne, loin d’être affecté par l’incertitude du Brexit, reste à des sommets inégalés dans l’histoire du pays », nous disent Les Échos du 18 mai. L‘économie britannique a encore créé 122.000 emplois au premier trimestre, portant le total à 32 millions. 

Le taux d’activité des 16-64 ans frôle les 75 %, contre moins de 65 % pour la France. Les trois quarts des 16-64 ans ont un emploi. Un record. Et 780.000 postes sont vacants faute d’avoir trouvé preneur. Le taux de chômage « continue à reculer » et est à 4,6 % de la population active. Il faut remonter à 1975, soit deux ans après le choc pétrolier, pour trouver un chiffre aussi bas.
Certes, Les Échos nous précisent que le pouvoir d’achat a commencé à reculer.
Les salaires sur un an n’ont progressé que de 2,1 %. Cette hausse est inférieure à l’inflation (2,3 %) : 0,2 % de perte de pouvoir d’achat sur un an ! Un chiffre ridicule. Les Échos du 23 mai nous précisent que la livre a fini sa dégringolade. Passée de 1,45 dollar à 1,20, elle est remontée à 1,29. Des valeurs nationales comme la société JD Sports Fashion gagnent plus de 40 % cette année. La banque OneSavings Bank, qui avait chuté de 47 % après le vote du Brexit, a rebondi de 161 % avec un plus haut historique à la clé. La Barclays précise que « les marchés surestiment actuellement l’impact d’un hard Brexit ».
Cette situation contraste avec une économie importante de la zone euro : l’Italie. « De la Commission à la Banque centrale européenne (BCE), elles pointent surtout ses faiblesses, dont la principale est la masse des crédits détériorés, ces créances en souffrance de remboursement. Ainsi, l’Italie concentre à elle seule un tiers des prêts “non performants” ((ou « NPL » dans le jargon bancaire) de la zone euro […]. »
Il faut préciser que les banques italiennes ont fait leur travail en prêtant aux entreprises. Mais compte tenu de la faible productivité de l’État italien, le gouvernement italien devait procéder à des dévaluations régulières de la lire. Manœuvre rendue impossible par l’appartenance à l’euro. Du coup, les sociétés italiennes ferment et leurs créances restent impayées auprès des banques.
L’économiste libéral Charles Gave a bien montré que la production italienne, qui était montée de 65 à 100 en volume de 1978 à 2000, est retombée à 80 en raison de l’euro. Le chômage italien est supérieur à 11 %, le chômage des moins de 25 ans est à 40 %, leur dette publique dépasse les 130 % du PIB et l’indice boursier italien a baissé de 66 % depuis l’arrivée de l’euro.

Ces deux économies ne démontrent-elles pas que la vie économique et sociale en dehors de la zone euro et de l’Union européenne n’est pas si effroyable que les médias le disent ?

Mylène Troszczynski

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