Etienne Goetz
La dette des ménages outre-Atlantique atteint près de 13.000 milliards de dollars, dépassant le pic atteint avant la crise. Les Américains ont de plus en plus de mal à rembourser leurs prêts auto.
Vous avez aimé la crise du « subprime »
immobilier ? Vous allez peut-être adorer celle des « subprime » auto. En
effet, les crédits auto aux Etats-Unis sont le sujet de préoccupation
du moment.
D'après l'étude trimestrielle de la Fed de New York
, la dette totale des Américains (immobilier, prêts étudiants, cartes
de crédit, prêts auto) s'élève à 12.960 milliards de dollars au
troisième trimestre, en hausse de 0,9 %. La hausse des encours est
alimentée par celle des cartes de crédit et des prêts auto qui ont
respectivement progressé de 3,1 % et de 1,9 %.
Pour mémoire, en
2008, la dette s'élevait à 12.675 milliards de dollars. Si
l'institution ne s'alarme pas encore, c'est en raison de la bonne
qualité du crédit immobilier - l'essentiel de l'encours avec
8.740 milliards de dollars. Le taux de défaillance dans ce type de prêt
s'élève à seulement 1,2 %.
23 millions d'Américains ont un prêt auto subprime
Néanmoins, un domaine continue d'attirer la vigilance de la Fed de New York qui y consacre un post de blog
. Il s'agit des prêts auto, qui représentent 9 % de la dette totale. Ce
sont surtout les crédits « subprime », c'est-à-dire des crédits
accordés aux ménages les moins solvables qui préoccupent les
observateurs.
D'abord la part des crédits subprime
atteint 24 % des crédits auto, soit 300 milliards de dollars. Bien que
l'impact général sur le système financier serait faible en cas de crise, 23 millions de consommateurs ont un prêt auto subprime, relève la Fed.
Ensuite, le taux de défaut global de 2,4 % dans les prêts auto « masque
une forte accélération chez les consommateurs classés subprime, diluée
par une hausse des crédits prime ayant de meilleures performances », écrit la Fed.
Enfin,
ces prêts « subprime » sont accordés en majorité par des fabricants ou
des concessionnaires, c'est-à-dire des non-banques. On appelle cela du « shadow banking »
car ils ne sont pas soumis à la régulation bancaire de la même façon.
Le taux de défaut y est d'ailleurs bien plus élevé : il atteint 9,7 %
dans ces shadow bank contre 4,4 % dans les banques traditionnelles.
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