José Antonio Primo de Rivera y Saénz de Heredia est né à Madrid le 24 avril 1903, mais ses racines familiales sont en Andalousie, plus précisément dans les terres de Jerez de la Frontera (Province de Cádiz). Il est l’aîné de cinq enfants qui, très tôt, perdront leur mère en 1908. Bien que sa famille soit de tradition militaire, il choisit la profession d’avocat après avoir étudié le droit à l’Université Centrale de Madrid, où il obtient sa licence en 1922.
Fils du général Miguel Primo de Rivera, dictateur qui gouverne l’Espagne de 1923 à 1930, il demeure résolument à l’écart de toute activité politique jusqu’au décès de son père. Celui-ci meurt en exil, à Paris, quelques semaines après avoir renoncé à sa charge. José Antonio hérite de lui le titre de marquis d’Estella. Dans le seul but de défendre la mémoire de son père, durement attaquée par ses adversaires après sa mort, il adhère à l’Union Monarchique Nationale, une organisation politique dont la vie est éphémère. Le respect filial conduit José Antonio à présenter sa candidature aux Cortés, à Madrid en 1931. Après avoir subi un échec, ses interventions publiques, pour revendiquer l’action de son père, se limitent à des plaidoiries dans une série de procès. En 1932, il est soupçonné d’avoir collaboré au soulèvement du général Sanjurjo. Arrêté, il est finalement relâché faute d’éléments à charge.
Son rejet des vieilles formules politiciennes l’amène à s’intéresser au phénomène fasciste. Il participe, en 1933, au seul numéro du journal El Fascio. Il y publie un article préconisant un nouveau modèle d’État social. Peu de temps après, avec le prestigieux aviateur Julio Ruiz de Alda, il fonde le Mouvement Espagnol Syndicaliste (MES).
Son organisation entre immédiatement en contact avec plusieurs membres du Front Espagnol (FE), groupement qui a été créé par des disciples du philosophe José Ortega y Gasset. Le projet politique de José Antonio mûrit peu à peu au cours des mois suivants. Il est finalement présenté au public à l’occasion d’un meeting au Théâtre de la Comédie, à Madrid, le 29 octobre 1933. Quelques jours plus tard, le nouveau mouvement est enregistré sous le nom de Phalange Espagnole (FE).C’est le début d’une activité politique intense pendant laquelle José Antonio mène de front la consolidation du mouvement et la charge de député. Candidat indépendant aux élections de 1933, il obtient en effet un siège dans la circonscription de Cadiz. En février 1934, FE fusionne avec les Juntas de Ofensiva Nacional-Sindicalista (JONS) et devient FE de las JONS.
L’organisation est alors dirigée par un Comité Directeur, qui prend la forme d’un triumvirat constitué par José Antonio Primo de Rivera, Ramiro Ledesma et Julio Ruiz de Alda ; ce dernier étant également le président. Mais la renommée attachée au nom de Primo de Rivera, la qualité de député et la personnalité hors du commun de José Antonio font immédiatement de lui le principal représentant de FE de las JONS dont il devient chef national en octobre 1934.
À mesure que le mouvement se développe, les rangs de la Phalange se libèrent de l’emprise des illustres personnalités monarchiques qui au début altèrent le projet politique de José Antonio. Mais c’est la défection de Ramiro Ledesma qui marque le point d’inflexion le plus important dans l’évolution politique de la pensée josé-antonienne. Celle-ci s’éloigne désormais tous les jours davantage du corporatisme fasciste.
Depuis son siège aux Cortés, José Antonio dénonce les véritables causes de la Révolution d’Octobre 1934, analyse le problème du sentimentalisme catalan, s’oppose à la contre-réforme agraire projetée par les conservateurs et critique durement la corruption des politiciens radicaux. Sa proposition de Front National, pour faire face au danger marxiste qui se profile en Espagne, reste sans écho parmi les partis de droite. Les candidats phalangistes sont alors conduits à se présenter seuls aux élections de février 1936 et n’obtiennent aucun siège.
José Antonio est arrêté, en même temps que la majeure partie du Comité Politique de la FE de las JONS, le 14 mars 1936, pour constitution et appartenance à « association illégale ». Cette accusation est finalement écartée par les tribunaux, mais José Antonio n’en reste pas moins incarcéré sur ordre des autorités gouvernementales du Front Populaire. Il ne recouvrera plus jamais la liberté. Alors que ses camarades sont poursuivis – emprisonnés ou assassinés -, il doit affronter plusieurs procès judiciaires.
Le 5 juin 1936, José Antonio est transféré à la prison d’Alicante, lieu où il se trouve lors du soulèvement du 18 juillet. Désireux de mettre fin à la tragédie de la guerre civile, il offre sa médiation dans l’espoir de constituer un gouvernement de concentration nationale. Mais le Gouvernement républicain ne retient pas sa proposition.
Jugé pour rébellion, il est condamné à mort et fusillé le matin du 20 novembre 1936. Quelques heures avant de mourir, il écrit dans son testament : « Dieu veuille que mon sang soit le dernier sang espagnol versé dans des discordes civiles ».
Dès la fin de la guerre, son corps est transféré au Monastère de Saint-Laurent de l’Escurial. Il y restera jusqu’au 30 mars 1959, date à laquelle il recevra une sépulture définitive devant l’autel majeur de la basilique de la Sainte Croix de la Vallée des Morts au Combat, après avoir été porté à dos d’hommes par des camarades qui souvent n’ont pas eu l’opportunité de le connaître de son vivant.
Sur la simple pierre tombale de granit qui le recouvre figure le nom avec lequel il est entré dans l’Histoire : José Antonio.
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