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vendredi 17 novembre 2017

Daech chassé de Syrie, bruits de bottes sionistes aux frontières syro-libanaises

Le dernier bastion de l’État Islamique en Syrie, Abou Kamal, est tombé le 8 novembre. Après Deir ez-Zor, l’armée syrienne, appuyée par la Russie et l’Iran qui combat à ses côtés au moyen notamment de la milice chiite libanaise du Hezbollah, est venu à bout de l’organisation terroriste.

Le 4 novembre dernier, l’armée russe avait pilonné les positions des islamo-terroristes de Daesh positionnées à proximité d’Abou Kamal. Le ministère russe de la Défense avait évoqué des pertes écrasantes pour l’organisation terroriste. La veille, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, avait estimé que Daesh ne tenait plus que 5% du territoire syrien, tandis qu’au maximum de son extension – avant l’intervention russe fin 2015 – elle contrôlait jusqu’à 70% de la Syrie.

Évidemment les Occidentaux, les États-Unis et l’État sioniste en tête, sont déstabilisés dans leurs plans pour le chaos au Proche-Orient par la défaite de leurs créatures-marionnettes. C’est en revanche une formidable victoire pour le président syrien Bachar el-Assad, dont les forces sont bien lancées pour libérer chaque centimètre carré de son territoire.
C’est aussi un atout considérable pour le Hezbollah qui a montré ses capacités militaires et conforté sa légitimité au Liban même. En investissant le jurd de Qoussair, les régions de Yabroud et Qalamoun durant l’été 2013, le Hezbollah a effectivement empêché les islamo-terroristes de Jabhat al-Nosra (Al-Qaïda en Syrie) et de l’État Islamique de s’emparer de la ville portuaire de Tripoli, dans le nord du Liban.
Dans le sud du Pays du Cèdre, le Hezbollah a aussi empêché les hordes de criminels jihadistes de s’implanter durablement, notamment sur le plateau du Golan. Alors que toujours prompt à crier au loup et à la menace terroriste, l’État juif livrait armes et matériels de communication aux katibas salafo-jihadistes et soignaient leurs blessés rapatriés vers les hôpitaux des villes du nord d’Israël !
Alors en toute logique dans la région, le ton monte contre le Hezbollah qui avait infligé à l’armée israélienne une sérieuse déculottée durant l’été 2006. Tel-Aviv n’a toujours pas digéré cette humiliation politique et opérationnelle qui a fait voler en éclats le mythe de son invincibilité, ne cessant de répéter que l’heure de la revanche viendrait un jour !

À Beyrouth, les meilleurs analystes militaires craignent une nouvelle guerre déclenchée par Israël : « C’est toujours la même chose lorsque Tel-Aviv et Washington ne peuvent pas s’en prendre directement à Téhéran. Ils cherchent alors à fragiliser ses partenaires et alliés en Syrie et/ou au Liban. Chaque guerre contre notre pays a été précédée d’une campagne contre l’Iran. C’est un peu une loi de thermodynamique », explique un général libanais responsable du renseignement militaire.

Les représailles américaines

Aux États-Unis, le 25 octobre dernier la Chambre des représentants US a adopté trois amendements visant le Hezbollah, notamment la proposition de loi intitulée « Hezbollah International Financing Prevention Amendments Act of 2017 » (Hifpa 2017).
Elle a pour but de resserrer le nœud autour des sources de financement du parti chiite libanais. Ce dernier n’a pas tardé à réagir, et a dénoncé, lors de sa réunion hebdomadaire, les nouvelles sanctions américaines : « Nous condamnons les agressions américaines continues envers le Liban. Ces sanctions constituent une ingérence flagrante dans les affaires libanaises internes et une violation de la souveraineté nationale. L’administration américaine cherche à imposer sa tutelle en forçant les peuples à accepter des législations qui dépassent ses prérogatives ».

La démission forcée de Saad Hariri

En Arabie Saoudite, la tentative de déstabilisation du Liban prend la forme de la démission (forcée ?) du Premier Ministre sunnite, Saad Hariri.
Sous prétexte d’une prétendue tentative d’élimination par l’Iran (sans preuve) du fils de l’ancien milliardaire Rafic Hariri (lui-même assassiné) : dans les rues de Beyrouth, au passage du convoi d’Hariri, tous les appareils électroniques se seraient mystérieusement mis à se brouiller, certains y voyant un parasitage « d’origine iranienne » préambule à une action d’élimination… C’est une fois « à l’abri », à Riyad, que Saad Hariri a pu évoquer cette tentative d’assassinat, avant de démissionner dans la foulée… Mais les commentateurs libanais et internationaux ne croient guère à cette thèse officielle.
Et le retrait de la marionnette saoudienne a été d’autant plus spectaculaire qu’il a coïncidé avec l’arrestation de dizaines de princes et de personnalités de haut rang, dans le cadre de la purge décidée par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Une « coïncidence » qui donne à l’exercice des allures de reconfiguration générale. Comme si, non content de faire un vaste ménage à l’interne qui vise à le débarrasser de tout rival possible, le futur roi Ben Salmane s’employait aussi à mettre tous les canons en place en direction de son principal adversaire, l’Iran chiite.

Bruits de bottes de l’État juif



À Tel Aviv, les autorités sionistes s’inquiètent face à la présence croissante du Hezbollah, qui est soutenu par l’Iran, le long des frontières israéliennes avec le Liban et la Syrie et l’accumulation d’armes du groupe.
L’État juif menace donc d’intervenir militairement au Liban et en Syrie en invoquant des prétextes farfelues. Par la voix d’un porte-parole, l’Armée sioniste a déclaré qu’elle se tenait prête à aider le village druze de Hader, situé dans le Golan syrien, non loin de la ligne de démarcation avec l’État juif : « Par esprit d’engagement envers le peuple druze, Tsahal se tient prêt à porter assistance aux résidents du village afin d’éviter tout dommage qui pourrait lui être infligé ».
Jusqu’à présent, l’État juif qui occupe la Palestine et le plateau du Golan illégalement, avait officiellement maintenu un prétendu statut de non-ingérence dans le conflit syrien. Mais il a lancé ces derniers mois plusieurs attaques aériennes contre des cibles en Syrie et les a justifiées en évoquant la présence proche d’infrastructures liées au Hezbollah.

La résistance libanaise ne chancelle pas



Et alors que l’État sioniste a illégalement utilisé l’espace aérien libanais dans la nuit du 2 novembre dernier pour cibler le Hezbollah en Syrie, le président libanais, Michel Aoun, a répondu que tous les Libanais sont prêts à résister à une attaque israélienne :
« Tous les Libanais sont prêts à se battre contre Israël. Oui, nous sommes un petit pays, mais nous avons rétabli notre unité nationale, et une partie de celle-ci est composée de l’opposition unie à quiconque attaque notre pays », ajoutant qu’il « ne pensait pas qu’il y aurait une guerre avec Israël, parce qu’Israël ne gagnerait pas une telle guerre. Tous les Libanais sont prêts à résister. »
Le Hezbollah est aujourd’hui, plus que jamais, le maître du Liban dont il détient la réalité du pouvoir, notamment sur le plan militaire et de la sécurité avec des troupes qui se sont encore aguerries en Syrie. Il peut sans doute désormais tenir tête sans détour à ceux qui voudraient continuer d’instaurer le chaos, pour leur plus grand profit, dans cette zone du Proche-Orient.

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