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mardi 21 novembre 2017

Iran- Arabie saoudite ! Quel est le mauvais cochon ? Macron dans le bourbier libanais

Jean Bonnevey

La diplomatie française aurait donc sauvé Hariri et repris la main au Liban. Mais en permettant à Hariri de quitter Ryad, la France souligne que le régime saoudien intervient, comme l’Iran, au pays du cèdre. Paris qui s’est prononcé contre la révision de Donald Trump du processus de normalisation nucléaire critique très vivement l’influence de Téhéran au Liban.

La France ancien pays protecteur du levant, défenseur des chrétiens d’orient revient dans un jeu encore plus compliqué par la guerre mondiale musulmane opposant dans ce pays les sunnites et les chiites. Elle le fait avec une influence réduite mais relativement renforcée par l’effacement américain.
L’Arabie saoudite est dans une phase belliqueuse vis à vis de l’Iran. Rassuré par la solidité retrouvée de l’alliance américaine, conforté par le soutien d’Israël, Riyad pense que le moment  est venu du Yémen au liban de contrer l’arc chiite.
La France n’a aucun intérêt à se présenter au Liban comme l’ennemi de l’Iran et le soutien de Riyad. Mais la France ne peut s’opposer à un prince héritier qui se dit réformateur et qui est un partenaire économique majeur. Le ministre des Affaire étrangères français a déclaré que la France était «inquiète» de la «tentation hégémonique» de l’Iran au Moyen-Orient, s’attirant les foudres de Téhéran. «Malheureusement, il semble que la France a un regard partial et partisan sur les crises de la région et cette approche, volontairement ou involontairement, aide même à transformer des crises potentielles en crises réelles», ont dit vendredi les Affaires étrangères iraniennes. Emmanuel Macron a répondu, ce vendredi soir, que «la France tient une ligne qui consiste à construire la paix et à ne pas choisir un camp contre l’autre. La France parle à tout le monde, même si nous avons des liens privilégiés».
Difficile de dire qui est le méchant, qui est le bon et le mauvais cochon. Il n’y a que des coups à prendre. Et surtout le risque de se disperser. Notre ennemi principal, c’est Daech et ce n’est pas l’avenir du Liban qui menace la sécurité des Français.
Cependant Macron a marqué un point
Après une entrevue et un déjeuner, le responsable politique libanais a fait, en milieu d’après-midi, une courte déclaration à la presse, remerciant la France et Emmanuel Macron pour «son soutien». Il a également confirmé qu’il serait à Beyrouth pour la fête nationale mercredi et qu’il s’y exprimerait pour faire part de sa «position sur tous les sujets». Saad Hariri s’est entretenu avant son départ de Riyad avec l’homme fort de l’Arabie saoudite, le prince héritier Mohammad ben Salmane. «Il a tenu une réunion excellente, fructueuse et constructive avec le prince héritier», a confié à l’AFP une source proche du dirigeant sous couvert de l’anonymat.
Comme la Syrie ou le Yémen, le Liban est le terrain des rivalités irano-saoudiennes, pour le moment sans les armes. L’aîné de Saad Hariri, Bahaa Hariri, soutient la démission de son frère. Il accuse le Hezbollah de “prendre le contrôle du Liban”. Cette rivalité peut elle relancer la guerre dans un pays qui en a tant connu. Guerre civile et étrangère. Sans doute pas car le Hezbollah bras armé de l’Iran est maître du terrain et Riyad ne peut envisager une intervention armée.

L’Arabie saoudite peut cependant étouffer économiquement le Liban et le rendre explosif et incontrôlable. Ce n’est certes pas la France qui pourrait sauver le Liban sur le plan financier pas plus hélas que militaire.

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