11 Novembre 2018 : une occasion manquée
Bernard Plouvier
Cela
fait quelques années qu’il n’existe plus de survivant de la Grande
Guerre. Ce centenaire aurait fourni l’occasion idéale de refermer les
plaies européennes. Grand Président Macron ne l’a pas fait, faute
d’intelligence sociale et faute de courage politique.
Il
fallait définitivement abandonner les dogmes officiels de la
responsabilité majeure de l’Empire allemand dans le déclenchement de
cette guerre civile européenne et du triomphe de l’option démocratique
sur le « militarisme prussien ».
Tout
historien sait – ou devrait le savoir - que le militarisme existait
partout en Europe depuis la Révolution française et les guerres
subintrantes de 1792 à 1815. Quant au sort des ouvriers et des employés
allemands, il était meilleur, en matière de protection sociale et de
formation professionnelle, que celui de leurs homologues français,
belges, britanniques, pour ne même pas évoquer celui, proche de la
misère et de l’ignorance, des Russes, des Italiens et des Serbes.
Un
siècle après la fin de ce cataclysme, il aurait fallu reconnaître que
les « Traités de paix » de 1919-20 avaient été ignobles, mensongers :
des actes de haine vengeresse.
De
ce fait, il aurait fallu décider de ne plus commémorer la « gloire
française » (ou alliée), mais dénoncer tous les lobbies de la haine qui
s’opposent à une véritable union des Nations européennes, de l’Islande à
la Sibérie.
Dans
le cas français, il fallait refermer l’épineux dossier Philippe Pétain
et ramener son cercueil à Douaumont. Cela eût demandé beaucoup de
courage : celui de s’opposer aux nervis du marxisme – cette doctrine qui
fit couler infiniment plus de sang que le nazisme – et dire « Non ! »
une bonne fois pour toutes au lobby de la haine communautaire. Seul
importe ce qui unit notre Nation, pour en accroître la cohésion.
Enfin,
après avoir célébré le centième anniversaire de la grande tuerie (1,4
million de morts militaires françaises, immédiates et retardées), il
fallait faire du 11 novembre le jour symbolique d’union des Nations
européennes.
Cela dépassait de beaucoup les possibilités de notre jeune Président, si influençable.