Le capitaine Genevoix ou le maréchal Philippe Pétain ?
Bernard Plouvier
Notre
distingué Président, toujours sur la brèche et entre deux voyages,
décide de panthéoniser le capitaine Maurice Genevoix (ci-dessus),
courageux combattant de la Grande Guerre.
C’est
son droit de chef d’État. On pourrait objecter que la prose haineuse,
« anti-boche », du normalien n’est peut-être pas la meilleure façon de
préparer l’unité des Nations européennes, qui doit passer la
réconciliation et l’oubli des griefs.
C’est
singulièrement le cas des Nations française et allemande qui ont
beaucoup à se pardonner mutuellement. Et pour ceux qui l’auraient
oublié, l’on peut rappeler que les Allemands doivent faire un trait sur
les horreurs et le génocide de la Guerre de Trente Ans, dont Richelieu
puis Mazarin furent les grands argentiers, sur le ravage du Palatinat et
le sac d’Heidelberg sous Louis XIV, sur les exactions innombrables des
soldats de la Ière république puis du Ier Empire...
sans compter le comportement odieux des Français en Rhénanie durant les
années 1919-25 ou en Zone d’Occupation française, durant les années
1945-47. Lorsque le Président Truman a exigé d’Eisenhower qu’il chasse
les Français de Stuttgart, il avait d’excellentes raisons humanitaires
de le faire.
Manifestement,
notre actuel Président connaît mal l’histoire de la Grande Guerre. Car
s’il est un homme dont la mémoire doit être honorée, c’est bien celle de
Philippe Pétain, le seul tacticien de cette guerre à s’être montré
avare du sang de ses hommes et soucieux de leur procurer un minimum de
confort de vie, tout en exaltant leur moral.