L’économie française porte encore les stigmates de la crise financière de 2008, qui a pesé sur les revenus des ménages, leur consommation... et les recettes fiscales.
La crise financière a ainsi déjà coûté approximativement 1.541 milliards d’euros à la France en termes de produit intérieur brut (PIB) perdu, du quatrième trimestre 2008 au deuxième trimestre 2018, calcule l’expert. “C’est beaucoup, vu que le PIB annuel de la France était de 2.288 milliards d’euros en 2017. Et cette perte cumulée va continuer à augmenter, année après année”, relève-t-il. Cette perte de richesse produite implique de moindres revenus pour les Français. “La perte cumulée de revenu disponible des ménages et associations sans but lucratif en France a déjà été approximativement de 762,5 milliards d’euros du quatrième trimestre 2008 au premier trimestre 2018”, rapporte Eric Dor. “En 2017, le revenu disponible des ménages et associations était de 1.438,8 milliards d’euros. La crise financière a donc déjà coûté au moins la moitié d’une année de revenu disponible aux ménages en France”, note l’expert. Une évolution qui a logiquement affecté la consommation.
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Mais cela implique également de moindres recettes fiscales pour les autorités publiques et régionales. “Cela se traduit évidemment par de moindres moyens financiers disponibles pour les investissements publics ou l’enseignement, qui sont eux-mêmes des facteurs de croissance à long terme”, souligne l’expert.
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La trajectoire de l’économie française depuis 10 ans est d’autant plus décevante qu’elle souffre de la comparaison avec celle des deux autres principales économies du Vieux Continent. En effet, pour le Royaume-Uni, la perte de PIB se limite à 677 milliards de livres jusqu’à présent, calcule Eric Dor. Et, contrairement à la plupart des autres pays européens, la trajectoire du PIB a été meilleure en Allemagne après la crise financière qu’avant celle-ci. C’est même un gain cumulé de 1.491 milliards d’euros déjà acquis jusqu’à présent. “L’Allemagne a pu bénéficier très vite, après la crise, de la reprise forte aux Etats-Unis, dans des pays de l’Union européenne hors zone euro comme au Royaume-Uni ou dans les pays émergents, car elle est très compétitive à l’exportation”, explique l’économiste.
Taux de croissance annuelle moyenne du PIB en volume