Nous
avons en général une vision fixiste de ce qui est appelé le gène. On
s’imagine volontiers que le gène d’une maladie particulière peut
s’enlever comme on le ferait par exemple d’une verrue ou d’une tâche
d’encre sur son costume. Or il n’en est rien. Le gène peut plutôt se
comparer à une zone d’influences. Un caractère ou une maladie donnée
correspondent à plusieurs influences génétiques. Autrement dit les gènes
ont des relations entre eux. De plus dans le tissu cellulaire
(cytoplasme) existent des centres épigénétiques (autonomes) qui
eux-mêmes entrent en relation avec plusieurs gènes. Il est aussi un
autre élément que sont les mitochondries, petits organites que l’on
pensait être de simples batteries des cellules et dont on découvre
actuellement l’influence sur le génome (l’ensemble des gènes). Enfin et
surtout les deux tiers de ce que nous sommes à ce jour dépend de
l’apport sociétal. Un exemple simple : le fait de fumer du cannabis a
une action sur 86 gènes. L’ensemble est d’une complexité inouïe. Nous
avons été les premiers à nous enthousiasmer de la découverte du
« couteau à gènes » par notre compatriote Emmanuelle Charpentier en
Suède. Or son associée Jennifer Dudna a été là pour nous rappeler que ce
n’était pas si simple que cela.
Dans
notre article précédent sur la question du changement de sexe, nous
avions mentionné la publication en février dernier des travaux effectués
par deux Israéliens de l’Université de Tel Aviv, Moran Gersho et
Shmuel Pietrokovski. Bien sûr, le génome de l’homme et de la femme sont
très proches, sinon l’espèce humaine n’existerait pas. Mais chaque gène
a toujours une expression différente qui dépend d’informations
multiples comme expliqué ci-dessus. Mais ces informations peuvent être
neutres ou mauvaises. En clair en changeant un seul gène nous pouvons
rameuter une série de potentialités à des maladies, voire entraîner des
mutations diverses de l’organisme récepteur.
Le corps
humain comporte 54 tissus différents. Chacun d’entre eux peut être
impacté par le changement d’un seul gène qui lui-même peut rameuter
plusieurs milliers d’autres gènes bons ou mauvais. Or ce que ces deux
savants ont constaté est étonnant. Changer un seul des 1559 gènes
concernés par la différence entre les sexes, est susceptible d’entraîner
chez le receveur un ensemble de mutations délétères sur 6500 autres
gènes ; le tout aboutissant dans tous les cas à créer une ou plusieurs
maladies. Pourquoi ? Parce qu’il y aura des conflits entre les gènes du
donneur et de receveur.
En
réalité les tissus de l’homme et de la femme sont complètement
différents. Prenons un exemple simple qui fera plaisir aux féministes.
Il apparaît que génétiquement le cerveau de la femme est plus compétent
que celui de l’homme. Théoriquement une femme voulant être un homme non
seulement perdra cette compétence mais ensuite le ou les gènes modifiés
induiront des mutations infiniment dangereuses voire mortelles pour
elle.
La
conclusion est simple : on ne modifiera jamais le sexe génétique ; si on
essaye de le faire, le résultat sera dans tous les cas très péjoratif
voire effroyable. C’est donc bien une vue nouvelle de toute la génétique
qui nous est présentée. Elle explique la lenteur des progrès obtenus en
thérapeutique médicale par cette voie.
On
comprend que face à la nature, le changement de sexe n’est qu’une
idéologie cauchemardesque hors de la réalité. Les terribles mutilations
chirurgicales et hormonales des transgenres et le rouge à lèvres n’y
changeront rien.
Dr. Jean-Pierre Dickès