Pierre Le Vigan, urbaniste, essayiste
De ce que la philosophie se veut l’amour de la sagesse, on en conclut parfois que les philosophes sont des sages.
Or, on ne connait guère de philosophes importants qui l’aient été. Les philosophes sont des combattants, qu’il s’agisse de Thomas d’Aquin, de Spinoza, de Marx, de Nietzsche. Ils combattent contre d’autres théories, ils combattent aussi contre les insuffisances de leur propre pensée. Par définition, les philosophes importants sont critiques vis-à-vis d’eux-mêmes, parfois jusqu’à l’excès (Wittgenstein). Mais c’est comme cela qu’ils font des bonds théoriques.
Kant formulait 3 questions. C’était selon lui celles de la philosophie/ Que puis-je connaitre ? Que dois-je faire ? Que puis-je espérer ? La connaissance, la conduite de soi, la sotériologie. Ces 3 questions culminaient dans une 4ème qui les englobait toutes : qu’est-ce que l’homme ?
Si on a la réponse aux 3 premières questions, on sait ce qu’est l’homme. Les Grecs coupaient plus court. La connaissance était aussi leur première question, et c’était la question de la vérité. La conduite de soi ou encore la tenue était leur seconde question.
Et leur troisième question était moins le salut que la question de la beauté. Qu’est-ce que la beauté ? En quoi ce qui est vrai est-il beau, et comment se tenir en faisant se rejoindre le bien et le beau.
A ceux à qui ces questions ne paraissent pas vaines, la lecture de La bible de la philosophie constituera une utile entrée en matière. Si le livre n’est pas simple, et parfois un peu déroutant (passer en quelques lignes d’Origène à Erigène risque d’introduire une confusion), la brièveté de chacune des entrées permettra à chacun de progresser pas à pas.
Martin Cohen, La bible de la philosophie, Guy Trédaniel, 400 pages, 20 €
Source
De ce que la philosophie se veut l’amour de la sagesse, on en conclut parfois que les philosophes sont des sages.
Or, on ne connait guère de philosophes importants qui l’aient été. Les philosophes sont des combattants, qu’il s’agisse de Thomas d’Aquin, de Spinoza, de Marx, de Nietzsche. Ils combattent contre d’autres théories, ils combattent aussi contre les insuffisances de leur propre pensée. Par définition, les philosophes importants sont critiques vis-à-vis d’eux-mêmes, parfois jusqu’à l’excès (Wittgenstein). Mais c’est comme cela qu’ils font des bonds théoriques.
Kant formulait 3 questions. C’était selon lui celles de la philosophie/ Que puis-je connaitre ? Que dois-je faire ? Que puis-je espérer ? La connaissance, la conduite de soi, la sotériologie. Ces 3 questions culminaient dans une 4ème qui les englobait toutes : qu’est-ce que l’homme ?
Si on a la réponse aux 3 premières questions, on sait ce qu’est l’homme. Les Grecs coupaient plus court. La connaissance était aussi leur première question, et c’était la question de la vérité. La conduite de soi ou encore la tenue était leur seconde question.
Et leur troisième question était moins le salut que la question de la beauté. Qu’est-ce que la beauté ? En quoi ce qui est vrai est-il beau, et comment se tenir en faisant se rejoindre le bien et le beau.
A ceux à qui ces questions ne paraissent pas vaines, la lecture de La bible de la philosophie constituera une utile entrée en matière. Si le livre n’est pas simple, et parfois un peu déroutant (passer en quelques lignes d’Origène à Erigène risque d’introduire une confusion), la brièveté de chacune des entrées permettra à chacun de progresser pas à pas.
Martin Cohen, La bible de la philosophie, Guy Trédaniel, 400 pages, 20 €
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