Michel Lhomme, philosophe, politologue
A Mayotte, ils étaient – tenez-vous bien ! – 32 candidats pour 2 fauteuils comme si tout le monde voulait prendre la place bien confortable des deux députés sortants, tous les deux battus au premier tour. Ceci est une tradition quasiment coutumière à Mayotte puisqu’on n’y réélit jamais les députés sortants (sauf pour le cas exceptionnel il y a quelques années de Henry Jean Baptiste vieux leader du MPM, le parti de la départementalisation qui fut réélu trois fois).
Au second tour des législatives, le Medef-Mayotte, contrairement à ses statuts, à continuer de faire pression indirectement sur les candidats en souhaitant leur imposer sa proposition phare : l’instauration de Mayotte en zone franche fiscale et sociale pour une durée de 10 ans sur tout le territoire et toutes activités confondues. Lors de sa visite électorale, le candidat Emmanuel Macron s’était prononcé en faveur de cette zone franche. Le Medef ne dit rien bien sûr sur l’immigration clandestine dont il profite amplement à la manière néocoloniale et souvent sans aucune retenue. Pour son Président aujourd’hui contesté, « Mayotte pour 2018, ce sera la zone franche ou la mort de l’économie de notre île : en homme optimiste je veux croire en la réalisation de la zone franche. ».
Les Législatives sont donc terminés. Députés godillots ?
En tout cas, députés intéressés mais à quoi sert le Parlement dans la nouvelle gouvernance managériale pilotée par Bruxelles si ce n’est à faire passer la pilule de l’austérité ? Comment travailleront-ils, néophytes pour la plupart ? Iront-ils en formation ? Ils auront en tout cas pour source d’inspiration l’historique de l’action de leurs prédécesseurs, éminents ou négligeables et autant dire qu’il n’est pas bien brillant dans l’état socio-économique dans lequel se retrouve le pays.
Le contexte politique de l’abstention, du “dégagisme” généralisé conditionnera largement le déroulement et le bilan de leur futur mandat. La France n’est pas à l’abri de grands événements populaires. Chacun semble pourtant de nouveau se féliciter sur les plateaux de l’absence du Front National à l’Assemblée et un minable comme Henri Guaino préfère vomir sur ses électeurs cathos que soulever la question de la représentation nationaliste à l’Assemblée.
Or, il y a tout de même deux données essentielles aux Présidentielles et aux Législatives 2017 dont les députés devront tenir compte une fois installés : le score élevé du Front National en tout cas de ce qu’il représente et le fort taux d’abstention, votes nuls et blancs compris.
Le vote FN a illustré clairement, qu’on soit d’accord ou pas, la radicalisation du discours politique et l’émergence d’un rejet massif du multiculturalisme et du politiquement correct. Ce rejet est à notre avis enraciné maintenant durablement. Le vote blanc et nul et le boycott des urnes traduisent la désaffection pour une classe politique traditionnelle décrédibilisée qui ne fait plus rêver les Français mais aussi contre la bureaucratie gouvernementale qui au quotidien nous dirige par fonctionnaires interposés. Ces deux indicateurs combinés adressent bien un message clair de protestation, de ras-le-bol et d’exaspération sur la situation chaotique du pays, sur l’augmentation sidérante des nouveaux pauvres, les urgences sociales qui s’accumulent, l’immigration incontrôlée alimentée par l’accueil droit de l’hommesque obligatoire de sans papiers transformés soudainement en réfugiés de guerre, de genre ou politique.
La France des camps (Calais, Dunkerque), la bidonvilisation rampante de certains quartiers de Paris (la Chapelle, Belleville) et de sa banlieue, les Français n’en veulent pas. Qu’a, en fait, exprimé le suffrage universel de 2017 ? Les politiques, les experts, les chefs de service, les universitaires, les journalistes l’ont-ils vraiment entendu ? Les élections législatives et présidentielles ont en effet clairement exprimé le mécontentement général par la voie électorale et c’est un avertissement fort destiné aux élus locaux et nationaux, au gouvernement et à ses chefs de service, à sa haute administration et à ses projets dérégulateurs du bien commun.
Quand les urgences sociales s’accumulent (sécurité quotidienne, école, logement, prison, santé, transport), le développement ne saurait attendre. La population française a été excédée par l’inaction des quinquennats Sarkozy et Hollande dans un contexte d’insécurité, d’incivilités urbaines permanentes et de terrorisme mortel. Pourtant, en métropole, le nouveau président Emmanuel Macron semble reprendre en boucle une phrase testée dans les bidonvilles de Mayotte : « Je ne suis pas le Père Noel ». Certes mais nous ne sommes pas non plus des vaches à traire pour la misère du monde et la détricotage du pays.
Les voix des Français aux dernières élections n’ont rien posé d’autre sur la table qu’ une vérité historique : l’immobilisme à la Chirac, à la Juppé, à la Sarkozy et à la Hollande ne peut être une option politique. La parole des Français n’exprime que la réalité de l’avenir : l’attentisme ne sera plus l’option du peuple. Les futurs députés connaissent donc maintenant leur feuille de route : en tout cas, nous la leur rappelons ici. Elle n’a pas été écrite par nous mais tracée par les électeurs.
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A Mayotte, ils étaient – tenez-vous bien ! – 32 candidats pour 2 fauteuils comme si tout le monde voulait prendre la place bien confortable des deux députés sortants, tous les deux battus au premier tour. Ceci est une tradition quasiment coutumière à Mayotte puisqu’on n’y réélit jamais les députés sortants (sauf pour le cas exceptionnel il y a quelques années de Henry Jean Baptiste vieux leader du MPM, le parti de la départementalisation qui fut réélu trois fois).
Au second tour des législatives, le Medef-Mayotte, contrairement à ses statuts, à continuer de faire pression indirectement sur les candidats en souhaitant leur imposer sa proposition phare : l’instauration de Mayotte en zone franche fiscale et sociale pour une durée de 10 ans sur tout le territoire et toutes activités confondues. Lors de sa visite électorale, le candidat Emmanuel Macron s’était prononcé en faveur de cette zone franche. Le Medef ne dit rien bien sûr sur l’immigration clandestine dont il profite amplement à la manière néocoloniale et souvent sans aucune retenue. Pour son Président aujourd’hui contesté, « Mayotte pour 2018, ce sera la zone franche ou la mort de l’économie de notre île : en homme optimiste je veux croire en la réalisation de la zone franche. ».
Les Législatives sont donc terminés. Députés godillots ?
En tout cas, députés intéressés mais à quoi sert le Parlement dans la nouvelle gouvernance managériale pilotée par Bruxelles si ce n’est à faire passer la pilule de l’austérité ? Comment travailleront-ils, néophytes pour la plupart ? Iront-ils en formation ? Ils auront en tout cas pour source d’inspiration l’historique de l’action de leurs prédécesseurs, éminents ou négligeables et autant dire qu’il n’est pas bien brillant dans l’état socio-économique dans lequel se retrouve le pays.
Le contexte politique de l’abstention, du “dégagisme” généralisé conditionnera largement le déroulement et le bilan de leur futur mandat. La France n’est pas à l’abri de grands événements populaires. Chacun semble pourtant de nouveau se féliciter sur les plateaux de l’absence du Front National à l’Assemblée et un minable comme Henri Guaino préfère vomir sur ses électeurs cathos que soulever la question de la représentation nationaliste à l’Assemblée.
Or, il y a tout de même deux données essentielles aux Présidentielles et aux Législatives 2017 dont les députés devront tenir compte une fois installés : le score élevé du Front National en tout cas de ce qu’il représente et le fort taux d’abstention, votes nuls et blancs compris.
Le vote FN a illustré clairement, qu’on soit d’accord ou pas, la radicalisation du discours politique et l’émergence d’un rejet massif du multiculturalisme et du politiquement correct. Ce rejet est à notre avis enraciné maintenant durablement. Le vote blanc et nul et le boycott des urnes traduisent la désaffection pour une classe politique traditionnelle décrédibilisée qui ne fait plus rêver les Français mais aussi contre la bureaucratie gouvernementale qui au quotidien nous dirige par fonctionnaires interposés. Ces deux indicateurs combinés adressent bien un message clair de protestation, de ras-le-bol et d’exaspération sur la situation chaotique du pays, sur l’augmentation sidérante des nouveaux pauvres, les urgences sociales qui s’accumulent, l’immigration incontrôlée alimentée par l’accueil droit de l’hommesque obligatoire de sans papiers transformés soudainement en réfugiés de guerre, de genre ou politique.
La France des camps (Calais, Dunkerque), la bidonvilisation rampante de certains quartiers de Paris (la Chapelle, Belleville) et de sa banlieue, les Français n’en veulent pas. Qu’a, en fait, exprimé le suffrage universel de 2017 ? Les politiques, les experts, les chefs de service, les universitaires, les journalistes l’ont-ils vraiment entendu ? Les élections législatives et présidentielles ont en effet clairement exprimé le mécontentement général par la voie électorale et c’est un avertissement fort destiné aux élus locaux et nationaux, au gouvernement et à ses chefs de service, à sa haute administration et à ses projets dérégulateurs du bien commun.
Quand les urgences sociales s’accumulent (sécurité quotidienne, école, logement, prison, santé, transport), le développement ne saurait attendre. La population française a été excédée par l’inaction des quinquennats Sarkozy et Hollande dans un contexte d’insécurité, d’incivilités urbaines permanentes et de terrorisme mortel. Pourtant, en métropole, le nouveau président Emmanuel Macron semble reprendre en boucle une phrase testée dans les bidonvilles de Mayotte : « Je ne suis pas le Père Noel ». Certes mais nous ne sommes pas non plus des vaches à traire pour la misère du monde et la détricotage du pays.
Les voix des Français aux dernières élections n’ont rien posé d’autre sur la table qu’ une vérité historique : l’immobilisme à la Chirac, à la Juppé, à la Sarkozy et à la Hollande ne peut être une option politique. La parole des Français n’exprime que la réalité de l’avenir : l’attentisme ne sera plus l’option du peuple. Les futurs députés connaissent donc maintenant leur feuille de route : en tout cas, nous la leur rappelons ici. Elle n’a pas été écrite par nous mais tracée par les électeurs.
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