Préface de Peter Tame
Le Voleur d étincelles (1932) est le premier roman de Robert Brasillach. Un jeune homme, Lazare Mir, travaille comme journaliste à Paris depuis quatre ans et souffre de ce qu’on appellerait aujourd’hui le «burn out» ou le «stress». Il quitte la capitale pour se ressourcer dans son Midi natal. Deux femmes, sa tante Sérafina et sa cousine Claude, agissent en intercesseurs pour le rattacher à sa famille catalane, dont l’histoire remonte au moins au xviiie siècle. Grâce à elles, Lazare apprend «qui il est». Il part à la recherche de la mémoire de sa mère, «la jeune fille de 1900». Ainsi apprend-il la joie de vivre et le bonheur d’exister: il a le sentiment d’appartenir à une lignée familiale. Il ne se sent plus seul. Il renaîtra, comme son prénom l’indique, illustrant ainsi «le mythe du commencement», un thème qui reviendra souvent dans l’ uvre romanesque de Brasillach. «On ne connaît personne si on ne connaît sa mère et son enfance. Car c’est là que les bêtes en cercle vivent.» Ce sentiment Lazare imagine que c’est ainsi que sa mère parlait doit beaucoup à Colette, que Brasillach admirait. La tante Sérafina racontera à son neveu sa famille, d origine espagnole. Elle évoquera son arrière-grand-père, alchimiste qui aurait découvert de l or. Elle le sensibilisera au pouvoir des «bêtes de la famille». Avec Claude, belle comme un été méridional, il éprouvera un amour qui ne dit pas son nom, mais qui finira par le relier chaleureusement et cordialement à la tradition familiale. Les thèmes qui feront le bonheur des lecteurs des romans ultérieurs de Brasillach font leur apparition, ici, pour la première fois: la nostalgie de l’enfance, la jeunesse, le temps qui passe, la joie d exister, la sensualité, la magie, la Méditerranée et, surtout, l’importance de la famille. Pour Lazare Mir, désormais, il «fera beau toute la vie».*
2017, Pardès, 185 pages.