Raoul Fougax ♦
Parfois Macron fait penser à Rocard. On sent qu’il sait ou il va, qu’il est intelligent, mais on a du mal à le suivre et même à le comprendre. Cela rappelle un trait d’humour d’ailleurs du temps de Rocard. « Je parle le Rocard, mais je ne le comprends pas encore très bien ».
Le phrasé du Président est souvent filandreux. Ce n’est pas le roi de la ligne droite. Alors, bien sûr, les journalistes de la première conférence de presse du quinquennat l’ont interrogé sur le « bordel » et ont eu droit à du « croquignolesque », un grand écart entre le vulgaire et le désuet décalé qui est un marqueur fort de Macron.
Les commentateurs reprochent au Président de ne pas avoir abordé nombre de sujets importants.
C’est de la faute des journalistes bien sûr mais c’est aussi en raison de la manière de s’exprimer du Président. Il est impossible de le couper, il va jusqu’au bout de son idée et le bout n’est jamais à coté. La journaliste a paru d’ailleurs le harceler sans jamais réussir à imposer ses questions face au débit présidentiel. Macron ne sait pas faire court, et il n’a pas l’esprit de synthèse, quand à ses formules, elles sont souvent décalées.
La presse médiatique l’a trouvé bon. Ils comprennent le Macron, enfin c’est ce qu’ils disent pour montrer qu’ils sont à la hauteur intellectuelle du Président. Ce dernier, dont ils ont favorisé l’élection les déteste en réalité et les trouve assez nuls, ce qui le rend tout de même assez sympathique. Encore une fois tout n’est pas à jeter dans le Macron. Le plus dure est de faire le tri et de savoir ce qui est essentiel. Ce qui permet des réactions convenues. Il persiste et signe comme ses détracteurs.
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, résume la critique de gauche : «Tout ce qui provoque dans le pays de la colère et du mécontentement est totalement assumé (…) Pas un seul mot de regret pour les «fainéants», «ceux qui ne sont rien», pour le «bordel». Pour lui, un langage «populaire», ce qui constitue une autre forme de mépris de classe.»
Nicolas Bay, secrétaire général du FN, est lui aussi très critique: «L’essentiel de son interview a consisté à faire de l’autosatisfaction», «Emmanuel Macron est totalement absent sur les enjeux régaliens» et «ignore que les clandestins présents sur le sol français ont déjà commis un délit».
Le Figaro, titre à la Une, Émmanuel Macron “adoucit le ton mais garde le cap“.
L’éditorialiste du quotidien libéral, Yves Thréard, reconnaît que le volet du fameux cap “destiné à prouver qu’il n’oublie pas les catégories populaires” n’a “certainement pas” convaincu “tout le monde” mais “au moins“, note-t-il, “les Français sont fixés: Emmanuel Macron ne lâchera rien“.
Libération résume la pensée présidentielle, d’un “Réussissez, bordel!” ironique à la Une. Laurent Joffrin pense que le “remède macronien” serait “la réussite individuelle, non la redistribution” et assure qu’en “attisant cette concurrence de tous contre tous, on construit une drôle de société“.
Sous le titre “Je vous aime!“, Cécile Cornudet des Échos évoque la “déclaration” aux Français d’Emmanuel Macron. “A-t-il été perçu comme sincère “Les plus fortunés, “les premiers de cordée”, ont pour mission d’entraîner le pays“, résume Jean-Christophe Ploquin, de La Croix. “L’exercice de pédagogie n’était pas inutile mais l’important sera de vraiment peser sur le réel“, affirme l’éditorialiste du quotidien catholique.
Nicolas Beytout, de L’Opinion, a assisté à “une interview utile, sans annonce nouvelle, comme une sorte d’exercice de rattrapage du temps perdu en explications“.
Explications peu convaincantes, trop longues et compliquées…. Mais tout le monde n’a pas le niveau d’intelligence des commentateurs médiatiques.
Source
Parfois Macron fait penser à Rocard. On sent qu’il sait ou il va, qu’il est intelligent, mais on a du mal à le suivre et même à le comprendre. Cela rappelle un trait d’humour d’ailleurs du temps de Rocard. « Je parle le Rocard, mais je ne le comprends pas encore très bien ».
Le phrasé du Président est souvent filandreux. Ce n’est pas le roi de la ligne droite. Alors, bien sûr, les journalistes de la première conférence de presse du quinquennat l’ont interrogé sur le « bordel » et ont eu droit à du « croquignolesque », un grand écart entre le vulgaire et le désuet décalé qui est un marqueur fort de Macron.
Les commentateurs reprochent au Président de ne pas avoir abordé nombre de sujets importants.
C’est de la faute des journalistes bien sûr mais c’est aussi en raison de la manière de s’exprimer du Président. Il est impossible de le couper, il va jusqu’au bout de son idée et le bout n’est jamais à coté. La journaliste a paru d’ailleurs le harceler sans jamais réussir à imposer ses questions face au débit présidentiel. Macron ne sait pas faire court, et il n’a pas l’esprit de synthèse, quand à ses formules, elles sont souvent décalées.
La presse médiatique l’a trouvé bon. Ils comprennent le Macron, enfin c’est ce qu’ils disent pour montrer qu’ils sont à la hauteur intellectuelle du Président. Ce dernier, dont ils ont favorisé l’élection les déteste en réalité et les trouve assez nuls, ce qui le rend tout de même assez sympathique. Encore une fois tout n’est pas à jeter dans le Macron. Le plus dure est de faire le tri et de savoir ce qui est essentiel. Ce qui permet des réactions convenues. Il persiste et signe comme ses détracteurs.
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, résume la critique de gauche : «Tout ce qui provoque dans le pays de la colère et du mécontentement est totalement assumé (…) Pas un seul mot de regret pour les «fainéants», «ceux qui ne sont rien», pour le «bordel». Pour lui, un langage «populaire», ce qui constitue une autre forme de mépris de classe.»
Nicolas Bay, secrétaire général du FN, est lui aussi très critique: «L’essentiel de son interview a consisté à faire de l’autosatisfaction», «Emmanuel Macron est totalement absent sur les enjeux régaliens» et «ignore que les clandestins présents sur le sol français ont déjà commis un délit».
Le Figaro, titre à la Une, Émmanuel Macron “adoucit le ton mais garde le cap“.
L’éditorialiste du quotidien libéral, Yves Thréard, reconnaît que le volet du fameux cap “destiné à prouver qu’il n’oublie pas les catégories populaires” n’a “certainement pas” convaincu “tout le monde” mais “au moins“, note-t-il, “les Français sont fixés: Emmanuel Macron ne lâchera rien“.
Libération résume la pensée présidentielle, d’un “Réussissez, bordel!” ironique à la Une. Laurent Joffrin pense que le “remède macronien” serait “la réussite individuelle, non la redistribution” et assure qu’en “attisant cette concurrence de tous contre tous, on construit une drôle de société“.
Sous le titre “Je vous aime!“, Cécile Cornudet des Échos évoque la “déclaration” aux Français d’Emmanuel Macron. “A-t-il été perçu comme sincère “Les plus fortunés, “les premiers de cordée”, ont pour mission d’entraîner le pays“, résume Jean-Christophe Ploquin, de La Croix. “L’exercice de pédagogie n’était pas inutile mais l’important sera de vraiment peser sur le réel“, affirme l’éditorialiste du quotidien catholique.
Nicolas Beytout, de L’Opinion, a assisté à “une interview utile, sans annonce nouvelle, comme une sorte d’exercice de rattrapage du temps perdu en explications“.
Explications peu convaincantes, trop longues et compliquées…. Mais tout le monde n’a pas le niveau d’intelligence des commentateurs médiatiques.
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