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dimanche 30 septembre 2018
samedi 29 septembre 2018
dimanche 9 septembre 2018
Réseau Libre: Lyon : Le père en prison
Nouvel article sur Réseau Libre: Lyon : Le père en prison
Le père de famille vient d’être écroué…
Lyon: Le père de famille séquestre les agresseurs de son fils…et…
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Nouvel article sur Réseau Libre: Un pompier tué
Nouvel article sur Réseau Libre: Un pompier tué
Geoffroy HENRY sapeur-pompier tué par un couteau déséquilibré à Villeneuve-Saint-Georges
Geoffroy HENRY sapeur-pompier tué par un couteau déséquilibré à Villeneuve-Saint-Georges
Bonnes vacances, Monsieur Hulot !
Jean-Pierre Chevènement ♦
Ancien ministre et fondation de Res Republica
Aujourd’hui tout se gère à l’aune de la « communication ». Monsieur Hulot était pour le Président Macron une splendide prise médiatique. Il a plutôt une bonne tête. Depuis Ushuaia, l’émission qui l’a rendu célèbre, il jouit de la faveur de l’opinion. De surcroît, Monsieur Hulot n’est pas vraiment un « Vert ». Il était là pour permettre au gouvernement de gérer cette petite frange de l’opinion qui met la notion vague d’écologie au sommet de ses priorités.
Soyons clairs : que les questions environnementales et la préservation des biens communs à toute l’humanité (eau, air, sol, etc…) soient d’une importance primordiale, je suis le premier à en convenir. Mais il en va tout autrement de l’idéologie des Verts qui est une forme de millénarisme : depuis 1945, l’humanité a substitué à son horizon le mythe de la catastrophe en lieu et place de celui du progrès. En réaction au nazisme, le philosophe allemand Hans Jonas a inventé le « principe de précaution ». Ce principe, inscrit dans notre Constitution, n’a rien de scientifique. Un gouvernement qui voudrait l’appliquer pleinement ne devrait pas se borner à abandonner le projet de Notre-Dame-des-Landes. Il lui faudrait fermer toutes les usines non seulement nucléaires mais chimiques, renoncer aux grands projets d’infrastructures, multiplier les conflits avec les agriculteurs et les entrepreneurs à force de réglementations tracassières. Tel n’était pas l’état d’esprit de Monsieur Hulot. Depuis qu’on sait qu’il ne trouvait plus le sommeil, l’opinion s’interrogeait : que cachait depuis six mois ce chantage public et permanent à la démission ? Comment se terminerait ce ballet d’hésitations ? Sur quel grand sujet le ministre choisirait-il de tomber ?
Depuis quelques jours, on respire : ce n’était que la chasse et la présence d’un « lobbyste » à l’Élysée ! Comme si les politiques ne passaient pas une grande partie de leur temps à écouter – et d’ailleurs à juste titre – les représentants des intérêts particuliers, leur tâche étant de faire prévaloir, in fine, l’intérêt général.
Ainsi, la chasse n’était, pour le ministre, qu’un prétexte. En réalité, Monsieur Hulot gère au plus près son « capital médiatique ». L’écologie politique est un fonds de commerce et la concurrence est rude : même Jean-Luc Mélenchon vient d’annoncer avoir découvert le problème de l’eau : chaude ou froide, il ne précise pas…
Dans toute cette affaire, je ne vois guère le souci de l’État. Monsieur Hulot donne à Emmanuel Macron un coup dont il se relèvera. En quoi l’avait-il mérité, sinon d’en avoir fait son ministre de l’Écologie ?
Quelle est, sur le fond, la question qui justifie la décision de Monsieur Hulot ? Je n’en vois qu’une, à vrai dire, c’est la place du nucléaire dans l’approvisionnement énergétique de la France. En démissionnant à la radio, le ministre s’est lâché : il a incriminé le nucléaire, « cette folie inutile, économiquement et techniquement, dans laquelle on s’entête ».
Nicolas Hulot sait très bien qu’Emmanuel Macron, à juste titre, juge totalement irréaliste l’objectif de ramener à 50 % la part du nucléaire dans l’électricité produite en France en 2025. L’objectif en question a été fixé dans le programme du PS de 2011. C’est François Hollande qui l’a fait passer dans la loi, en 2015. Cet « objectif » est complètement démagogique, purement électoraliste et contraire à l’intérêt du pays.
Le solaire et l’éolien sont des énergies intermittentes qui rendent nécessaire de maintenir le nucléaire, source permanente, la moins chère et la moins polluante.
On voit ce que coûte aux Allemands la décision de Madame Merkel, en 2011, de renoncer au nucléaire : ils doivent recourir au charbon et acquitter, s’agissant des particuliers, une facture d’électricité près de deux fois supérieure à celle payée par les ménages français. S’engager dans cette voie serait, de surcroît pour notre pays, un terrible gâchis industriel ! Voit-on que la Chine, l’Inde, la Russie, la Grande-Bretagne, le Japon même après Fukushima, aient renoncé au nucléaire ?
Tout au contraire ! Rosatom en Russie a un carnet de commande à l’exportation de 33 projets de centrales. Tout cela était à notre portée, si la main de l’État n’avait pas tremblé sous la pression du lobby écologiste.
Depuis des décennies, notre industrie nucléaire s’étiole. Elle perd ses savoir-faire. Il faut dire que la dernière centrale construite, celle de Civaux a été décidée en 1981 et inaugurée en 1999, il y a vingt ans !
Voilà le « mal français » : depuis des décennies nos élites ont fait le choix de laisser s’effilocher le tissu industriel.
On en voit le résultat : une balance commerciale déficitaire de près de 70 milliards d’euros en 2017 quand l’Allemagne affiche un excédent de 254 milliards ! Comment, dans ces conditions, remettre la France « au centre du jeu européen » ? Notre seul vrai problème est celui de notre compétitivité. Le solde de notre balance commerciale n’a cessé de se dégrader depuis 2003. Le déficit énergétique (38 milliards d’euros en 2017) s’ajoute au déficit manufacturier (plus de 30 milliards).
Or, l’hostilité viscérale au nucléaire est le noyau, si je puis dire, de l’idéologie des Verts, fondamentalement réactionnaire et technophobe.
Le choix du nucléaire est un choix de longue portée, une affaire de générations.
Un rapport commandé par Nicolas Hulot préconise de construire six EPR à partir de 2025 pour une entrée en service en 2035. Le centre d’enfouissement des déchets ultimes de Bure dans la Meuse n’entrera en service que dans la décennie 2040. Or le centre de Bure concentre déjà l’hostilité violente des Verts, à l’échelle européenne ! Et cela ne fait que commencer !
L’avenir d’un atout industriel majeur de la France est ainsi l’objet d’un bras de fer entre d’une part une minorité de décideurs qui se refusent à brader l’héritage des générations en même temps que l’avenir du pays, et d’autre part une petite minorité extrémiste (à peine 3% des électeurs) qui entend prendre en otage l’opinion, à travers un système politico-médiatique dont l’indépendance de la France est devenue le cadet des soucis. Sur ce dossier vital, Nicolas Hulot n’avait pas la capacité de trancher en homme d’État.
Tel est l’éclairage de fond qui donne sens à sa démission : d’un côté les fantasmes d’une idéologie millénariste, de l’autre le souci de maintenir la France dans l’Histoire. Monsieur Hulot a bien raison de dire : « Je ne pouvais plus me mentir ! ». Il y avait, en effet, de quoi perdre le sommeil pour un l’homme d’État qui sans doute sommeillait en lui ! Si cette hypothèse d’une contradiction intenable pour Monsieur Hulot, ministre, s’avérait exacte, alors il faudrait lui dire sincèrement : Bonnes vacances, Monsieur Hulot ! ».
Source
Ancien ministre et fondation de Res Republica
Dans toute démission, dans celle de Monsieur Hulot comme dans d’autres, il y a la forme et il y a le fond. La forme en a surpris plus d’un, à commencer sans doute par le Président de la République.
Puis-je rappeler un souvenir ? A deux reprises, sur la politique industrielle et sur la guerre du Golfe, François Mitterrand m’a demandé de surseoir à ma démission de plusieurs jours et même de plusieurs semaines. « Vous n’allez pas démissionner la nuit, comme Rocard ? » m’avait-il ainsi interrogé le 29 janvier 1991. Nous sommes convenus que la passation de pouvoirs à l’Hôtel de Brienne se ferait le surlendemain et François Mitterrand connaissait ma décision depuis le 7 décembre 1990 !Aujourd’hui tout se gère à l’aune de la « communication ». Monsieur Hulot était pour le Président Macron une splendide prise médiatique. Il a plutôt une bonne tête. Depuis Ushuaia, l’émission qui l’a rendu célèbre, il jouit de la faveur de l’opinion. De surcroît, Monsieur Hulot n’est pas vraiment un « Vert ». Il était là pour permettre au gouvernement de gérer cette petite frange de l’opinion qui met la notion vague d’écologie au sommet de ses priorités.
Soyons clairs : que les questions environnementales et la préservation des biens communs à toute l’humanité (eau, air, sol, etc…) soient d’une importance primordiale, je suis le premier à en convenir. Mais il en va tout autrement de l’idéologie des Verts qui est une forme de millénarisme : depuis 1945, l’humanité a substitué à son horizon le mythe de la catastrophe en lieu et place de celui du progrès. En réaction au nazisme, le philosophe allemand Hans Jonas a inventé le « principe de précaution ». Ce principe, inscrit dans notre Constitution, n’a rien de scientifique. Un gouvernement qui voudrait l’appliquer pleinement ne devrait pas se borner à abandonner le projet de Notre-Dame-des-Landes. Il lui faudrait fermer toutes les usines non seulement nucléaires mais chimiques, renoncer aux grands projets d’infrastructures, multiplier les conflits avec les agriculteurs et les entrepreneurs à force de réglementations tracassières. Tel n’était pas l’état d’esprit de Monsieur Hulot. Depuis qu’on sait qu’il ne trouvait plus le sommeil, l’opinion s’interrogeait : que cachait depuis six mois ce chantage public et permanent à la démission ? Comment se terminerait ce ballet d’hésitations ? Sur quel grand sujet le ministre choisirait-il de tomber ?
Depuis quelques jours, on respire : ce n’était que la chasse et la présence d’un « lobbyste » à l’Élysée ! Comme si les politiques ne passaient pas une grande partie de leur temps à écouter – et d’ailleurs à juste titre – les représentants des intérêts particuliers, leur tâche étant de faire prévaloir, in fine, l’intérêt général.
Ainsi, la chasse n’était, pour le ministre, qu’un prétexte. En réalité, Monsieur Hulot gère au plus près son « capital médiatique ». L’écologie politique est un fonds de commerce et la concurrence est rude : même Jean-Luc Mélenchon vient d’annoncer avoir découvert le problème de l’eau : chaude ou froide, il ne précise pas…
Dans toute cette affaire, je ne vois guère le souci de l’État. Monsieur Hulot donne à Emmanuel Macron un coup dont il se relèvera. En quoi l’avait-il mérité, sinon d’en avoir fait son ministre de l’Écologie ?
Quelle est, sur le fond, la question qui justifie la décision de Monsieur Hulot ? Je n’en vois qu’une, à vrai dire, c’est la place du nucléaire dans l’approvisionnement énergétique de la France. En démissionnant à la radio, le ministre s’est lâché : il a incriminé le nucléaire, « cette folie inutile, économiquement et techniquement, dans laquelle on s’entête ».
Nicolas Hulot sait très bien qu’Emmanuel Macron, à juste titre, juge totalement irréaliste l’objectif de ramener à 50 % la part du nucléaire dans l’électricité produite en France en 2025. L’objectif en question a été fixé dans le programme du PS de 2011. C’est François Hollande qui l’a fait passer dans la loi, en 2015. Cet « objectif » est complètement démagogique, purement électoraliste et contraire à l’intérêt du pays.
Le solaire et l’éolien sont des énergies intermittentes qui rendent nécessaire de maintenir le nucléaire, source permanente, la moins chère et la moins polluante.
On voit ce que coûte aux Allemands la décision de Madame Merkel, en 2011, de renoncer au nucléaire : ils doivent recourir au charbon et acquitter, s’agissant des particuliers, une facture d’électricité près de deux fois supérieure à celle payée par les ménages français. S’engager dans cette voie serait, de surcroît pour notre pays, un terrible gâchis industriel ! Voit-on que la Chine, l’Inde, la Russie, la Grande-Bretagne, le Japon même après Fukushima, aient renoncé au nucléaire ?
Tout au contraire ! Rosatom en Russie a un carnet de commande à l’exportation de 33 projets de centrales. Tout cela était à notre portée, si la main de l’État n’avait pas tremblé sous la pression du lobby écologiste.
Depuis des décennies, notre industrie nucléaire s’étiole. Elle perd ses savoir-faire. Il faut dire que la dernière centrale construite, celle de Civaux a été décidée en 1981 et inaugurée en 1999, il y a vingt ans !
Voilà le « mal français » : depuis des décennies nos élites ont fait le choix de laisser s’effilocher le tissu industriel.
On en voit le résultat : une balance commerciale déficitaire de près de 70 milliards d’euros en 2017 quand l’Allemagne affiche un excédent de 254 milliards ! Comment, dans ces conditions, remettre la France « au centre du jeu européen » ? Notre seul vrai problème est celui de notre compétitivité. Le solde de notre balance commerciale n’a cessé de se dégrader depuis 2003. Le déficit énergétique (38 milliards d’euros en 2017) s’ajoute au déficit manufacturier (plus de 30 milliards).
Or, l’hostilité viscérale au nucléaire est le noyau, si je puis dire, de l’idéologie des Verts, fondamentalement réactionnaire et technophobe.
Le choix du nucléaire est un choix de longue portée, une affaire de générations.
Un rapport commandé par Nicolas Hulot préconise de construire six EPR à partir de 2025 pour une entrée en service en 2035. Le centre d’enfouissement des déchets ultimes de Bure dans la Meuse n’entrera en service que dans la décennie 2040. Or le centre de Bure concentre déjà l’hostilité violente des Verts, à l’échelle européenne ! Et cela ne fait que commencer !
L’avenir d’un atout industriel majeur de la France est ainsi l’objet d’un bras de fer entre d’une part une minorité de décideurs qui se refusent à brader l’héritage des générations en même temps que l’avenir du pays, et d’autre part une petite minorité extrémiste (à peine 3% des électeurs) qui entend prendre en otage l’opinion, à travers un système politico-médiatique dont l’indépendance de la France est devenue le cadet des soucis. Sur ce dossier vital, Nicolas Hulot n’avait pas la capacité de trancher en homme d’État.
Tel est l’éclairage de fond qui donne sens à sa démission : d’un côté les fantasmes d’une idéologie millénariste, de l’autre le souci de maintenir la France dans l’Histoire. Monsieur Hulot a bien raison de dire : « Je ne pouvais plus me mentir ! ». Il y avait, en effet, de quoi perdre le sommeil pour un l’homme d’État qui sans doute sommeillait en lui ! Si cette hypothèse d’une contradiction intenable pour Monsieur Hulot, ministre, s’avérait exacte, alors il faudrait lui dire sincèrement : Bonnes vacances, Monsieur Hulot ! ».
Source
Le pouvoir moral de la chrétienté. À partir de l’incipit d’un éditorial d’Alain de Benoist
Alain Santacreu ♦
Voici quelques réflexions suscitées par cet incipit – et plus particulièrement sur cette “destitution” de l’éros par l’agapé dans laquelle Alain de Benoist dit percevoir l’émergence du pouvoir moral de la chrétienté.
L’irruption de la notion d’agapé dans l’histoire de la morale humaine a déclenché un séisme civilisationnel, une « transmutation de toutes les valeurs antiques », pour reprendre les mots de Nietzsche dans Par delà le bien et le mal. Cependant, si l’on veut saisir l’originalité de la notion chrétienne de l’amour, il ne faut pas l’appréhender, selon moi, comme une négation de l’éros.
Éros désigne l’amour passionné, le désir sexuel, la convoitise de la jouissance. Sans doute Platon distingue-t-il un “éros céleste” par lequel l’âme peut s’élever jusqu’au divin mais, si le désir des choses supérieures diffère de celui des choses inférieures, il n’en reste pas moins un désir.
Agapé est un mot du grec tardif, signifiant “affection”, dont les occurrences sont très incertaines. Par contre, le verbe agapaô, “aimer avec affection”, est d’un emploi assez courant dans le grec classique. Au milieu du IIIe siècle avant notre ère, c’est ce dernier terme, agapaô, que la Septante choisit pour traduire l’hébreu ahab, “aimer” ; et, par souci paronomastique, agapé sera utilisé pour le substantif ahaba, “amour”. Le Nouveau Testament va fixer leur sens pour inventer l’amour chrétien.
Le mot éros n’est jamais employé dans le Nouveau Testament. Il y a entre éros et agapé une antinomie de nature que nous cache le seul mot “amour” qui les traduit tous les deux dans notre langue. Tandis que l’amour érotique est conditionné par la valeur de la personne qui en est l’objet, l’amour agapique est entièrement spontané. L’agapé chrétienne n’est pas déterminée par la valeur qu’elle reconnaît à son objet, elle est créatrice de cette valeur. Dieu n’aime pas la personne selon la valeur qu’il lui reconnaît : il crée sa valeur en l’aimant. Ainsi, le juste n’est pas plus digne de l’agapé que le pécheur. L’homme ne vaut que par Dieu qui est amour. L’amour chrétien est absolument gratuit.
On peut considérer que le mot agapé est une invention paulinienne. Son acte de naissance se découvre dans l’hymne à l’amour de la Première épître aux Corinthiens : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas l’agapé, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter les montagnes, si je n’ai pas l’agapé, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps au flammes, si le n’ai pas l’agapé, cela ne me sert de rien. »
Alors que la morale antique était individualiste et eudémoniste, l’agapé chrétienne fait de la communauté – ekklesia – le centre de la considération morale. Le problème du Bien ne se pose plus à l’homme en tant qu’individu mais dans ses rapports avec autrui. L’agapé est une notion collective qui ne peut se rattacher à une morale fondée sur l’individualisme. Rapportée à la collectivité, la morale s’affranchit de l’eudémonisme et de l’utilitarisme pour découvrir le Bien en soi.
L’agapé est un amour sans motif. Ce n’est pas qu’elle soit absence de désir, elle est amour infini : désir demeuré désir. Cette forme inouïe de l’amour transmute les valeurs antiques autant grecques que juives. C’est en cela que Nietzsche se trompe lorsqu’il explique le mobile de l’amour chrétien comme un ressentiment qui proviendrait de la haine juive contre l’empire gréco-romain. L’agapé ne doit pas être confondue avec la loi d’amour que l’on trouve dans la Torah avec les deux commandements : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » L’agapé n’advient d’aucun commandement. Indépendante de la valeur de son objet et libre de toute autorité, l’amour chrétien n’établit aucune relation de créancier à débiteur entre l’aimant et l’aimé, aucun rapport marchand : l’économie de l’agapé est non-capitalistique. C’est dans cette intelligence de l’agapé que résident les affinités de certains penseurs chrétiens contemporains, tels Jacques Ellul, Karl Barth ou encore Denis de Rougement, avec le socialisme anarchiste.
La chrétienté n’est pas une histoire rectiligne qui débuterait par la victoire d’agapé destituant éros. Depuis l’avénement du christianisme, l’histoire humaine est celle de la lutte entre éros et agapé.
Dès les premiers siècles, le platonisme, ou plutôt le néo-platonisme, apportera ouvertement au christianisme des éléments de l’éros. Le fait que le platonisme passe dans le christianisme naissant marque une adultération de l’agapé. Toutefois, alors même que l’agapé semble s’être dissoute et assimilée à l’éros, il subsiste un reste irréductible qui reparaît sans cesse au cours de l’histoire du christianisme. C’est ainsi que le puritanisme de la Réforme s’opposera à l’érotisation des formes esthétiques chrétiennes de la Renaissance – mais le protestantisme ne peut recouvrer la valeur originelle de l’agapé puisque son mobile économique, comme l’a montré Max Weber, est le fondement du capitalisme moderne.
L’agapé première n’a pu ressurgir qu’en opposition au catholicisme, dans des hérésies comme le “pur amour” de la béguine Marguerite Porète ou certains mouvements communautaires millénaristes. La croisade contre l’hérésie albigeoise, proclamée par l’Église romaine avec le soutien de la féodalité franque, fut une croisade contre l’agapé et la civilisation de la fin’amor. En effet, l’occident chrétien repose sur la tradition augustinienne qui affirme que l’éros et l’agapé sont conciliables et doivent être réunis. Or, mêler l’éros et l’agapé, c’est neutraliser les forces caractéristiques de l’un et de l’autre. Si bien que l’on doit se demander si la tentation de « destituer l’éros au nom de l’agapé » ne serait pas plutôt une réaction contre l’effet dissolvant exercé par leur union.
Éros et agapé se sont bien vite retrouvés mêlés. Le gnosticisme et la théologie d’Alexandrie offrent des exemples de ce syncrétisme. Cependant les deux ne sont réellement entrés en conflit que chez Augustin. L’idée chrétienne de l’amour est pervertie dans la caritas augustinienne. En mêlant l’éros à l’agapé, l’augustinisme occidental s’est appliqué à neutraliser le mobile fondamental du christianisme. Ce que saint Augustin appelle concupiscentia équivaut à l’éros grec. La différence entre caritas et cupiditas s’identifie à l’opposition platonicienne entre l’éros vulgaire et l’éros céleste. La caritas est une belle infidèle qui transforme le sens de l’agapé, puisqu’elle se rapporte à quelque chose de spécialement carus (c’est-à-dire à quelque chose qui est cher, de grand prix, estimable). Ainsi, la caritas augustinienne réalise le renversement sémantique de l’agapé et procède à sa réversion dans l’économie capitalistique de l’éros.
Par Augustin, l’union de l’éros et de l’agapé s’est transmise à la scolastique et à la mystique dogmatique du christianisme occidental. Pour en revenir à l’incipit d’Alain de Benoist, on peut s’interroger si « le vieil ordre moral » ne serait pas finalement une conséquence de la tentative scolastique de conciliation entre l’agapé et l’éros. Non seulement l’agapé en soi n’est en rien puritaine mais, contrairement à l’éros, elle est dénuée de toute volonté de puissance. C’est pourquoi, seule une logique des contradictoires de type lupasquien semble en mesure de dépasser l’antinomie de ces deux conceptions de l’amour.
Alain Santacreu est romancier, auteur d’Opera Palas
Source
Alain de Benoist est un des rares penseurs actuels qui suscite mon intérêt et je suis très attentif au moindre de ses écrits.
Dans le n°173 (août-septembre 2018) de la revue Éléments, il signe un éditorial, intitulé « Ordre moral », qui débute ainsi : « Le vieil ordre moral était incontestablement pesant. Bridée à la fois par une morale religieuse héritière d’une très ancienne méfiance à l’égard du corps, du plaisir, du “péché de chair” et de la femme (“l’antre du démon” selon Tertullien), qui tendait à destituer l’éros au nom de l’agapé, et des conventions bourgeoises telles que le XIXe siècle les avaient forgées, la sexualité se trouvait réduite par la première à un simple exercice conjugal et par les secondes à la sauvegarde des apparences. »Voici quelques réflexions suscitées par cet incipit – et plus particulièrement sur cette “destitution” de l’éros par l’agapé dans laquelle Alain de Benoist dit percevoir l’émergence du pouvoir moral de la chrétienté.
L’irruption de la notion d’agapé dans l’histoire de la morale humaine a déclenché un séisme civilisationnel, une « transmutation de toutes les valeurs antiques », pour reprendre les mots de Nietzsche dans Par delà le bien et le mal. Cependant, si l’on veut saisir l’originalité de la notion chrétienne de l’amour, il ne faut pas l’appréhender, selon moi, comme une négation de l’éros.
Éros désigne l’amour passionné, le désir sexuel, la convoitise de la jouissance. Sans doute Platon distingue-t-il un “éros céleste” par lequel l’âme peut s’élever jusqu’au divin mais, si le désir des choses supérieures diffère de celui des choses inférieures, il n’en reste pas moins un désir.
Agapé est un mot du grec tardif, signifiant “affection”, dont les occurrences sont très incertaines. Par contre, le verbe agapaô, “aimer avec affection”, est d’un emploi assez courant dans le grec classique. Au milieu du IIIe siècle avant notre ère, c’est ce dernier terme, agapaô, que la Septante choisit pour traduire l’hébreu ahab, “aimer” ; et, par souci paronomastique, agapé sera utilisé pour le substantif ahaba, “amour”. Le Nouveau Testament va fixer leur sens pour inventer l’amour chrétien.
Le mot éros n’est jamais employé dans le Nouveau Testament. Il y a entre éros et agapé une antinomie de nature que nous cache le seul mot “amour” qui les traduit tous les deux dans notre langue. Tandis que l’amour érotique est conditionné par la valeur de la personne qui en est l’objet, l’amour agapique est entièrement spontané. L’agapé chrétienne n’est pas déterminée par la valeur qu’elle reconnaît à son objet, elle est créatrice de cette valeur. Dieu n’aime pas la personne selon la valeur qu’il lui reconnaît : il crée sa valeur en l’aimant. Ainsi, le juste n’est pas plus digne de l’agapé que le pécheur. L’homme ne vaut que par Dieu qui est amour. L’amour chrétien est absolument gratuit.
On peut considérer que le mot agapé est une invention paulinienne. Son acte de naissance se découvre dans l’hymne à l’amour de la Première épître aux Corinthiens : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas l’agapé, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter les montagnes, si je n’ai pas l’agapé, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps au flammes, si le n’ai pas l’agapé, cela ne me sert de rien. »
Éros et agapé proposent deux économies de la valeur de l’amour
La valeur érotique est donnée par l’objet du désir. Au contraire, l’agapé chrétienne est totalement désintéressée et libre. Ce n’est pas l’objet qui détermine la valeur agapique mais l’agapé qui crée cette valeur. Dans l’amour chrétien, l’objet reçoit sa valeur du seul fait qu’il est aimé et non parce qu’il est “désirable”. Le corps érotisé et le corps aimanté sont de nature différente. Cela ne signifie pas que l’un soit plus naturel que l’autre mais qu’ils renvoient respectivement à deux économies de la valeur de l’amour. L’économie érotique entraîne dans le cours de l’histoire la réification du corps selon le modèle du rapport marchand : la nature de l’éros est capitalistique.Alors que la morale antique était individualiste et eudémoniste, l’agapé chrétienne fait de la communauté – ekklesia – le centre de la considération morale. Le problème du Bien ne se pose plus à l’homme en tant qu’individu mais dans ses rapports avec autrui. L’agapé est une notion collective qui ne peut se rattacher à une morale fondée sur l’individualisme. Rapportée à la collectivité, la morale s’affranchit de l’eudémonisme et de l’utilitarisme pour découvrir le Bien en soi.
L’agapé est un amour sans motif. Ce n’est pas qu’elle soit absence de désir, elle est amour infini : désir demeuré désir. Cette forme inouïe de l’amour transmute les valeurs antiques autant grecques que juives. C’est en cela que Nietzsche se trompe lorsqu’il explique le mobile de l’amour chrétien comme un ressentiment qui proviendrait de la haine juive contre l’empire gréco-romain. L’agapé ne doit pas être confondue avec la loi d’amour que l’on trouve dans la Torah avec les deux commandements : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » L’agapé n’advient d’aucun commandement. Indépendante de la valeur de son objet et libre de toute autorité, l’amour chrétien n’établit aucune relation de créancier à débiteur entre l’aimant et l’aimé, aucun rapport marchand : l’économie de l’agapé est non-capitalistique. C’est dans cette intelligence de l’agapé que résident les affinités de certains penseurs chrétiens contemporains, tels Jacques Ellul, Karl Barth ou encore Denis de Rougement, avec le socialisme anarchiste.
La chrétienté n’est pas une histoire rectiligne qui débuterait par la victoire d’agapé destituant éros. Depuis l’avénement du christianisme, l’histoire humaine est celle de la lutte entre éros et agapé.
Dès les premiers siècles, le platonisme, ou plutôt le néo-platonisme, apportera ouvertement au christianisme des éléments de l’éros. Le fait que le platonisme passe dans le christianisme naissant marque une adultération de l’agapé. Toutefois, alors même que l’agapé semble s’être dissoute et assimilée à l’éros, il subsiste un reste irréductible qui reparaît sans cesse au cours de l’histoire du christianisme. C’est ainsi que le puritanisme de la Réforme s’opposera à l’érotisation des formes esthétiques chrétiennes de la Renaissance – mais le protestantisme ne peut recouvrer la valeur originelle de l’agapé puisque son mobile économique, comme l’a montré Max Weber, est le fondement du capitalisme moderne.
L’agapé première n’a pu ressurgir qu’en opposition au catholicisme, dans des hérésies comme le “pur amour” de la béguine Marguerite Porète ou certains mouvements communautaires millénaristes. La croisade contre l’hérésie albigeoise, proclamée par l’Église romaine avec le soutien de la féodalité franque, fut une croisade contre l’agapé et la civilisation de la fin’amor. En effet, l’occident chrétien repose sur la tradition augustinienne qui affirme que l’éros et l’agapé sont conciliables et doivent être réunis. Or, mêler l’éros et l’agapé, c’est neutraliser les forces caractéristiques de l’un et de l’autre. Si bien que l’on doit se demander si la tentation de « destituer l’éros au nom de l’agapé » ne serait pas plutôt une réaction contre l’effet dissolvant exercé par leur union.
Éros et agapé se sont bien vite retrouvés mêlés. Le gnosticisme et la théologie d’Alexandrie offrent des exemples de ce syncrétisme. Cependant les deux ne sont réellement entrés en conflit que chez Augustin. L’idée chrétienne de l’amour est pervertie dans la caritas augustinienne. En mêlant l’éros à l’agapé, l’augustinisme occidental s’est appliqué à neutraliser le mobile fondamental du christianisme. Ce que saint Augustin appelle concupiscentia équivaut à l’éros grec. La différence entre caritas et cupiditas s’identifie à l’opposition platonicienne entre l’éros vulgaire et l’éros céleste. La caritas est une belle infidèle qui transforme le sens de l’agapé, puisqu’elle se rapporte à quelque chose de spécialement carus (c’est-à-dire à quelque chose qui est cher, de grand prix, estimable). Ainsi, la caritas augustinienne réalise le renversement sémantique de l’agapé et procède à sa réversion dans l’économie capitalistique de l’éros.
Par Augustin, l’union de l’éros et de l’agapé s’est transmise à la scolastique et à la mystique dogmatique du christianisme occidental. Pour en revenir à l’incipit d’Alain de Benoist, on peut s’interroger si « le vieil ordre moral » ne serait pas finalement une conséquence de la tentative scolastique de conciliation entre l’agapé et l’éros. Non seulement l’agapé en soi n’est en rien puritaine mais, contrairement à l’éros, elle est dénuée de toute volonté de puissance. C’est pourquoi, seule une logique des contradictoires de type lupasquien semble en mesure de dépasser l’antinomie de ces deux conceptions de l’amour.
Alain Santacreu est romancier, auteur d’Opera Palas
Source
Le lobby le plus puissant dans les médias est écologiste !
Michel Gay ♦
Nicolas Hulot a démissionné avec fracas en stigmatisant les lobbies qui paralysent l’action publique.
Les mauvais seraient, bien entendu, les entreprises et les multinationales qui sacrifient l’environnement à leurs intérêts.
Les bons seraient les ONG et les associations qui font pression sur l’Etat pour qu’il s’engage dans de ruineux et inutiles programmes aux effets incertains, voire franchement néfastes, sur le niveau de vie des Français.
La transition écologique et solidaire qu’était chargé de conduire Nicolas Hulot est tout simplement une voie sans issue. Il en a tiré les conséquences.
Les prétextes invoqués pour justifier cette démission ne doivent pas tromper. Monsieur Hulot a eu les mains suffisamment libres, quoiqu’il en dise, pour appliquer une politique absurde allant à l’encontre des intérêts de la France et des Français. Il s’est simplement rendu compte de cette absurdité et de son impuissance face aux lois… de la physique.
Sa loi phare interdisant, dans l’indifférence générale, tant du côté des médias que de celui des politiques, l’exploration et la production des hydrocarbures, était censée montrer la voie. Elle n’a pas non plus fait d’émules. Il en a pris acte (sans l’avouer).
Il a tout de même décapité sans état d’âme une profession stratégique plus que centenaire, sans avoir pris toutes les dispositions indispensables pour gérer les douloureuses conséquences, humaines et financières. Cette loi laisse sur le carreau des personnels pour lesquels il est difficile d’entrevoir une reconversion. Celle qui leur était suggérée dans les énergies renouvelables est un leurre dramatique comme l’Allemagne est en train d’en faire l’expérience.
Nicolas Hulot a cependant inscrit sa politique dans le cadre de la loi sur la Transition Energétique pour la Croissance Verte votée en août 2015 par les députés.
En 2014 la France envoyait 304 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
En 2017, ses émissions atteignaient 320 millions de tonnes, soit 16 millions de tonnes supplémentaires.
La puissance éolienne installée était qui était de 11,5 gigawatts (GW) en 2014, a pourtant atteint 18 GW en 2017, alors que, dans le même temps, la puissance photovoltaïque est passée de 5,3 GW à 7,7 GW.
Ce développement de la production d’électricité renouvelable a été financé par une partie d’une taxe prélevée sur les consommations d’électricité (la CSPE).
En 2014 celle-ci atteignait 3 milliards d’euros et s’envolait à plus de 5 milliards d’euros en 2017, avec une prévision de près de 6 milliards d’euros en 2018.
Les Français auront sacrifié près de 20 milliards d’euros sur l’autel écologique sans diminuer leur consommation de combustibles fossiles ! Et elle a même augmenté !
L’exemple allemand est là pour confirmer cette impossibilité à l’échelle d’un grand pays comme la France.
Ainsi, il faudrait :
1) Abandonner l’objectif onéreux et inutile de réduction de la part du nucléaire 2) Décréter un moratoire sur le soutien aux nouvelles installations éoliennes et photovoltaïques en attendant la mise au point d’un système de stockage de l’électricité économique et efficace (qui n’arrivera peut-être jamais…) 3) Remplacer l’actuelle incitation de la production de chaleur domestique par le gaz (RT 2012) par des pompes à chaleur, voire par la combustion de la biomasse. 4) Redéployer les finances économisées vers la mobilité électrique.
La disparition (provisoire ?) de Nicolas Hulot de la scène politique ne signera certainement pas l’arrêt de la politique absurde et irréaliste soutenue par les lobbies écologistes focalisées sur la volonté de détruire l’industrie nucléaire, mais elle permettra peut-être une prise de conscience et un renouveau dans la politique environnementale sous un autre ministère.
Nicolas Hulot a démissionné avec fracas en stigmatisant les lobbies qui paralysent l’action publique.
Cette “sortie” tonitruante donne l’occasion aux médias de s’associer à
sa vertueuse chasse aux groupes de pression en oubliant de signaler que
le plus puissant lobby en France est celui des écologistes politiques.
Ce dernier a réussi à faire « croire l’incroyable » aux Français,
notamment sur les énergies renouvelables, grâce à une propagande
efficace.
Les bons et les mauvais lobbies
Manifestement, comme il existe « des bons et des mauvais chasseurs », il y aurait aussi des bons et des mauvais lobbies.Les mauvais seraient, bien entendu, les entreprises et les multinationales qui sacrifient l’environnement à leurs intérêts.
Les bons seraient les ONG et les associations qui font pression sur l’Etat pour qu’il s’engage dans de ruineux et inutiles programmes aux effets incertains, voire franchement néfastes, sur le niveau de vie des Français.
La transition écologique et solidaire qu’était chargé de conduire Nicolas Hulot est tout simplement une voie sans issue. Il en a tiré les conséquences.
Les prétextes invoqués pour justifier cette démission ne doivent pas tromper. Monsieur Hulot a eu les mains suffisamment libres, quoiqu’il en dise, pour appliquer une politique absurde allant à l’encontre des intérêts de la France et des Français. Il s’est simplement rendu compte de cette absurdité et de son impuissance face aux lois… de la physique.
Du rêve dangereux à la réalité
Professer de « belles » idées utopiques est facile, les confronter à la réalité est plus difficile. Il a certainement été bien cruel pour l’ancien ministre de constater, par exemple, que le fameux « Accord de Paris », obtenu à l’arraché par Laurent Fabius et François Hollande lors de la « COP 21 » en décembre 2015, était battu en brèche de tous côtés. Les Etats-Unis, l’Australie, la Chine et même l’Allemagne ainsi que des pays ayant lourdement investi dans l’éolien et le photovoltaïque (Espagne, Italie,…) font maintenant machine arrière.Sa loi phare interdisant, dans l’indifférence générale, tant du côté des médias que de celui des politiques, l’exploration et la production des hydrocarbures, était censée montrer la voie. Elle n’a pas non plus fait d’émules. Il en a pris acte (sans l’avouer).
Il a tout de même décapité sans état d’âme une profession stratégique plus que centenaire, sans avoir pris toutes les dispositions indispensables pour gérer les douloureuses conséquences, humaines et financières. Cette loi laisse sur le carreau des personnels pour lesquels il est difficile d’entrevoir une reconversion. Celle qui leur était suggérée dans les énergies renouvelables est un leurre dramatique comme l’Allemagne est en train d’en faire l’expérience.
Energie et idéologie
Confier à des béotiens idéologues au ministère de l’écologie le secteur hautement technique et stratégique de l’énergie relève d’une politique suicidaire.Nicolas Hulot a cependant inscrit sa politique dans le cadre de la loi sur la Transition Energétique pour la Croissance Verte votée en août 2015 par les députés.
En 2014 la France envoyait 304 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
En 2017, ses émissions atteignaient 320 millions de tonnes, soit 16 millions de tonnes supplémentaires.
La puissance éolienne installée était qui était de 11,5 gigawatts (GW) en 2014, a pourtant atteint 18 GW en 2017, alors que, dans le même temps, la puissance photovoltaïque est passée de 5,3 GW à 7,7 GW.
Ce développement de la production d’électricité renouvelable a été financé par une partie d’une taxe prélevée sur les consommations d’électricité (la CSPE).
En 2014 celle-ci atteignait 3 milliards d’euros et s’envolait à plus de 5 milliards d’euros en 2017, avec une prévision de près de 6 milliards d’euros en 2018.
Les Français auront sacrifié près de 20 milliards d’euros sur l’autel écologique sans diminuer leur consommation de combustibles fossiles ! Et elle a même augmenté !
Nucléaire et CO2
Vouloir mettre en difficulté la production nucléaire qui n’a aucun impact négatif sur le climat puisqu’il n’émet pas de gaz à effet de serre est l’erreur fondamentale qui explique l’échec de Nicolas Hulot. Il a voulu croire les semeurs d’illusions (vous avez dit « lobbies » ?…) qui lui ont affirmé qu’il était possible, en absence de stockage massif de l’électricité, de diminuer à la fois la production nucléaire et les émissions de CO2.L’exemple allemand est là pour confirmer cette impossibilité à l’échelle d’un grand pays comme la France.
Renouveau ?
Le départ de Nicolas Hulot pourrait être l’occasion de décider enfin d’une politique efficace et économique de diminution de nos consommations d’énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole) en remarquant qu’il existe aussi un puissant lobby écologiste qui fait prendre, aux Français, des vessies pour des lanternes sur ces sujets.Ainsi, il faudrait :
1) Abandonner l’objectif onéreux et inutile de réduction de la part du nucléaire 2) Décréter un moratoire sur le soutien aux nouvelles installations éoliennes et photovoltaïques en attendant la mise au point d’un système de stockage de l’électricité économique et efficace (qui n’arrivera peut-être jamais…) 3) Remplacer l’actuelle incitation de la production de chaleur domestique par le gaz (RT 2012) par des pompes à chaleur, voire par la combustion de la biomasse. 4) Redéployer les finances économisées vers la mobilité électrique.
La disparition (provisoire ?) de Nicolas Hulot de la scène politique ne signera certainement pas l’arrêt de la politique absurde et irréaliste soutenue par les lobbies écologistes focalisées sur la volonté de détruire l’industrie nucléaire, mais elle permettra peut-être une prise de conscience et un renouveau dans la politique environnementale sous un autre ministère.
Bienheureux Martyrs de septembre 1792
Environ 350 ecclésiastiques sont ainsi incarcérés, dont plus de la moitié étrangers à la capitale.
Entre le 2 et le 5 septembre, des bandes armées d’hommes et de femmes envahissent les prisons parisiennes pour se livrer à l’exécution collective des détenus au couvent des Carmes, à l’abbaye de Saint-Germain, au séminaire Saint-Firmin, aux prisons de la Force, rue Saint-Antoine.
Le couvent des Carmes, avec son très vaste enclos, est le premier et le plus symbolique théâtre des tueries. Au témoignage de l’abbé Saurin, jésuite rescapé, le contraste est saisissant entre la sérénité qui règne au-dedans, parmi les ecclésiastiques prisonniers, groupés autour de trois évêques, et, au dehors, le hurlement de la foule, les canonnades, les roulements de tambour, et finalement, le 2, vers quatre heures du soir, le tocsin de Saint-Sulpice qui donne le signal aux émeutiers.
La tuerie qui a commencé dans le jardin s’achève, après un simulacre de jugement, au pied du petit escalier faisant communiquer la chapelle, où les prisonniers ont d’abord reflué et se sont mutuellement donné l’absolution, et le jardin.
« Je n’ai entendu se plaindre aucun de ceux que j’ai vu massacrés » écrira l’abbé de la Pannonie, blessé et rescapé de la tragédie des Carmes.
Parmi les 3 000 victimes de septembre 1792, 191 personnes mortes pour leur foi ont été béatifiées par Pie XI le 17 octobre 1926. Quatre-vingt-six prêtres étaient membres du clergé parisien. Les quatre laïcs et de nombreux religieux béatifiés appartenaient aussi à l’Église de Paris.
Décret du Saint Siège concernant le martyre des victimes des massacres de septembre 1792 à Paris.
Rome 1er Octobre 1926,
Fête de saint Rémy, Évêque de Reims.
Fête de saint Rémy, Évêque de Reims.
On ne pourra jamais assez déplorer ce noir et misérable fléau qui, à la
fin du XVIIIe siècle, caché sous le nom mensonger de philosophie, avait
perverti les esprits et corrompu les mœurs, et rempli avant tout la
France de meurtres et de ruines.
L’âme
est émue d’horreur au souvenir des inexprimables spectacles de cruauté
et de barbarie qu’exhibèrent, pendant la révolution française, des
hommes impies et scélérats, à peine dignes de ce nom d’hommes : les
temples sacrés dépeuplés, les signes sacrés de la religion catholique
violés, des évêques, des prêtres, de pieux laïcs immolés arbitrairement,
pour avoir refusé de prononcer une formule de serment décrétée par la
puissance laïque et ouvertement opposée aux droits de l’Église, à la
liberté de la conscience, ou pour s’être montrés moins bienveillants
envers ces nouvelles institutions politiques.
Parmi
tant de prêtres illustres et de chrétiens remarquables, qui durant
cette noire tempête furent livrés à la mort, brille certes au premier
rang cette insigne légion d’hommes, qui, à Paris, au mois de septembre
1792 furent immolés avec une souveraine injustice et une infâme
barbarie.
Deux-cent-treize
d’entre eux ont paru digne d’être décorés comme de courageux soldats du
Christ de l’honneur que l’Église a l’habitude de décerner à ses
Martyrs, et la cause de leur martyre a été déférée au Siège Apostolique.
Leur
mort fut exécutée au lieu même où ils étaient gardés prisonniers,
c’est-à-dire au Couvent des Carmes pour cent-dix dont les noms suivent
fidèlement transcrits, soixante-dix-sept furent massacrés au Séminaire
Saint-Firmin, vingt-trois serviteurs de Dieu parmi les prisonniers
écroués à la prison de l’Abbaye Saint-Germain, trois également dans la
prison appelée La Force.
Les
listes judiciaires établies et examinées devant le tribunal
ecclésiastique de Paris par l’Autorité de l’Ordinaire et par celle du
Siège Apostolique, sur le martyre et la cause du martyre, et les signes
ou miracles, et leur forme légitime approuvée, une Congrégation
Antépréparatoire fut tenue dans la demeure du Révérendissime Cardinal
Vincent Vannutelli, Ponent de la Cause, le 23 octobre 1923 : il y fut
traité du martyre, de la cause du martyre et des signes ou miracles de
tous ces serviteurs de Dieu.
L’Assemblée Préparatoire fut convoquée deux années après au Vatican dans la Salle des Congrégations, le 15 novembre.
Cette année courante, le 13 juillet, les Comices Généraux ont été
célébrés devant Notre Très Saint-Père le Pape Pie XI : Le Cardinal
Vannutelli y proposa à la discussion le doute suivant : « Qu’en est-il du martyre, de la cause du martyre, et des signes ou miracles des susnommés deux-cent-treize Serviteurs de Dieu ? »
Les
suffrages des Révérendissimes Cardinaux et des Pères Consulteurs furent
écoutés avec attention par le Très Saint Père ; il différa cependant
l’expression de son sentiment ; il fut d’avis qu’il fallait prier Dieu
et implorer une plus grande abondance de lumière divine dans une affaire
si grave.
Lorsque,
tout bien pesé dans un examen mûr et sérieux, il fut décidé d’ouvrir sa
pensée, il désigna ce jour présent où l’on célèbre le souvenir solennel
de Saint-Rémy, évêque de Reims ; et, après avoir très dévotement offert
l’Hostie de la Paix, il commanda d’appeler les Révérendissimes
Cardinaux Antoine Vico, Évêque de Porto et de Sainte-Rufine, Préfet de
la Sacrée Congrégation des Rites, et Vincent Vannutelli, Évêque d’Ostie
et de Préneste, Doyen du Sacré Collège et Ponent de la Cause, avec le
R.P. Charles Salotti, Promoteur Général de la Foi, et moi Secrétaire
soussigné, et séant sur le trône Pontifical, il édicta par un décret
solennel :
« Le
martyre et la cause du martyre pour cent-quatre-vingt-onze des
Vénérables Serviteurs de Dieu énumérés ci-dessus, apparaît de manière
assez claire pour qu’on puisse procéder aux formalités suivantes dans le
cas et à l’effet dont il s’agit ; quant aux vingt-deux autres il
apparaît que plus raisonnable que leur cause soit différée et que les
preuves soient fortifiées. »
(…)Et il ordonna que le décret soit de droit public et inséré dans les
Actes de la Sacrée Congrégation des Rites, le jour des Calendes
d’octobre de l’année 1926.
A. Card. VICO,
Portuen et S. Rufine, S.R.C. Prefectus
Angelus MARIANI,
S.R.C. Secretarius
Portuen et S. Rufine, S.R.C. Prefectus
Angelus MARIANI,
S.R.C. Secretarius
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En plein scandale homosexuel, le père James Martin s'affiche dans... Têtu
Nous avions évoqué les étranges théories du père James Martin il y a tout juste un an sur ce blog, en relayant la critique qu'en faisait le cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le culte divin, dans le « Wall Street Journal ». Le père James Martin, plume vedette d’ « America », la revue des jésuites de New-York, également consultant au Secrétariat pour la Communication du Vatican, est l'auteur d’un livre
qui bouleverse l’enseignement de l’Eglise en matière d’homosexualité en
légitimant les rapports entre personnes de même sexe. Le cardinal Sarah écrivait alors :
"L’Eglise catholique a souvent été critiquée, y compris par certains de ses propres membres, pour sa réponse pastorale à la communauté LGBT. […] Parmi les prêtres catholiques, le Père James Martin, un jésuite américain, est l’un des critiques les plus explicites du message de l’Eglise sur la sexualité. Dans son livre « Building a Bridge » publié au début de cette année, il répète la sempiternelle critique selon laquelle les catholiques auraient été très critiques envers l’homosexualité tout en négligeant l’importance de l’intégrité sexuelle dans ses propres rangs.Le Père Martin a raison d’affirmer qu’il ne devrait pas il y avoir deux poids deux mesures concernant la vertu de chasteté qui, bien qu’exigeante, fait partie intégrante de la bonne nouvelle de Jésus pour tous les chrétiens. Pour les célibataires – quelles que soient leurs attirances – la chasteté fidèle demande l’abstention de sexe.Cela pourrait sembler une exigence trop élevée, surtout à l’heure actuelle. Cependant, il serait contraire à la sagesse et à la bonté du Christ d’exiger quelque chose qui ne puisse être réalisé. Jésus nous appelle à cette vertu parce qu’il a fait nos cœurs pour la pureté, tout comme il a fait nos esprits pour la vérité. Avec la grâce de Dieu et avec notre persévérance, la chasteté est non seulement possible mais elle deviendra également la source de la véritable liberté.Il ne faut pas regarder bien loin pour constater les conséquences malheureuses du rejet du plan de Dieu pour l’intimité et l’amour humain. La libération sexuelle que le monde promeut ne tient pas ses promesses. Au contraire, la promiscuité est la cause de tant de souffrances inutiles, de cœurs brisés, de solitudes et du fait de considérer les autres comme des moyens de satisfaction sexuelle. En tant que mère, l’Eglise cherche à protéger ses enfants du mal du péché, comme expression de sa charité pastorale.Dans son enseignement sur l’homosexualité, l’Eglise guide ceux qui la vivent en distinguant leurs identités de leurs attirances et de leurs actions. Tout d’abord il y a les personnes elles-mêmes qui sont bonnes en soi puisqu’elles sont enfants de Dieu. Ensuite, il y a les attractions vers le même sexe, qui ne sont pas peccamineuses si elles ne sont pas voulues ni suivies mais qui contrastent toutefois avec la nature humaine. Enfin, il y a les rapports de même sexe qui sont des péchés graves et qui nuisent au bien-être de ceux qui y prennent part. Ceux qui s’identifient comme membres de la communauté LGBT méritent qu’on leur dise cette vérité dans la charité, tout particulièrement de la part des prêtres qui parlent au nom de l’Eglise sur un sujet aussi complexe et délicat.Je prie pour que ce monde entende enfin la voix de ces chrétiens qui éprouvent des attirances vers le même sexe et qui ont découvert la paix et la joie en vivant la vérité de l’Evangile. Mes rencontres avec elles ont été pour moi une bénédiction et leur témoignage me touche profondément. J’ai rédigé la préface de l’un de ces témoignages dans le livre de Daniel Mattson intitulé « Why I Don’t Call Myself Gay : How I Reclaimed My Sexual Reality and Found Peace » (Pourquoi je ne me qualifie pas de gay. Comment j’ai reconquis ma réalité sexuelle et trouvé la paix) avec l’espoir que sa voix et d’autres comme la sienne soient mieux entendues. [...]"
Malheureusement, la voix de ces
chrétiens qui refusent d'être associés aux militants LGBT est rendue
inaudible par les prises de position d'un prêtre comme le père James
Martin. Alors que l'Eglise est actuellement en proie à un vaste
scandale suite à l'homosexualité active de certains de ses membres, et
non des moindres puisqu'il s'agit d'évêques et de cardinaux, le père
James Martin, qui était invité par le Vatican à Dublin pour intervenir lors la Rencontre Mondiale des Familles, où il a livré un plaidoyer en faveur des militants LGBT, se répand dans le journal homosexualité Têtu sans jamais rappeler l'enseignement de l'Eglise sur les actes homosexuels. Il y déclare :
"Mon but est de construire des ponts, de parler avec les paroissiens LGBT+ pour in fine amener l’Église à les écouter."
Et non pas l'inverse...
Réforme de la PMA : conclusion du rapport de La Manif Pour Tous présenté au CCNE
"Née à l’automne 2012 dans le contexte des débats sur le mariage et l’adoption par deux hommes ou deux femmes (loi Taubira), La Manif Pour Tous n’a cessé de rappeler la nécessité de prendre en compte la réalité anthropologique, c’est-à-dire le fait que seul le couple homme-femme peut concevoir un enfant et que cet enfant a besoin de son père et sa mère. Comme l’indique la Convention internationale des droits de l’enfant dans son article 7, l’enfant « a le droit, dans la mesure du possible, de connaître ses parents et d’être élevé par eux ». Les rédacteurs de la Convention ont naturellement tenu compte des aléas de la vie : cette expression « dans la mesure du possible » désigne ainsi tout ce qui peut survenir au cours de la vie, qui rendra impossible pour l’enfant l’exercice de son droit à connaître ses parents et à être élevé par eux : abandon, accident, maladie, mort, séparation, divorce, violences ou encore, dans un autre ordre, guerre, déplacements de population, exil, etc.
En dehors de ces situations, malheureusement fréquentes mais que personne n’a voulues, l’enfant a effectivement « le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux » et ce droit doit être respecté : c’est en effet le plus souhaitable pour lui. De fait, nous connaissons tous autour de nous des personnes qui n’ont pas connu l’un de leurs parents ou leurs deux parents, ou des personnes qui n’ont pas ou plus de relations avec l’un de leurs parents ou les deux. Et précisément, leurs témoignages s’expriment en termes souvent tragiques : « souffrance », « détresse », « vide », « abyme », « absence », « silence », « manque », etc. Et il est frappant de constater que ceux qui ont été orphelins, puis adoptés par des familles aimantes, connaissent souvent cette souffrance : autrement dit, ne pas connaître l’un de ses parents, ou les deux, est source de questions angoissantes et de détresse, même en ayant la chance d’être aimé et entouré par une famille adoptive.Alors certes, on peut guérir de ses blessures. Mais ce n’est pas parce que l’on peut en guérir, qu’il est envisageable de blesser volontairement : ainsi, ce n’est pas parce que des enfants sont séparés de leurs parents par les aléas de la vie que l’on peut volontairement, délibérément, sciemment, séparer des enfants de l’un de leurs parents ou des deux : faire sciemment des enfants orphelins de père ou de mère serait un déni des conséquences, une injustice immense, une violence faite à l’enfant.Hélas, envisager d’autoriser la procréation médicalement assistée à des femmes seules ou à des couples de femmes, ou envisager d’autoriser la gestation pour autrui, ou pratique des mères porteuses, consistent précisément en cela.Parce que La Manif Pour Tous cherche à protéger les générations à venir et la société de l’éventuelle mise en œuvre d’un « droit à l’enfant » qui, par essence, piétinerait les droits de l’enfant, le mouvement compte parmi ses membres de nombreuses personnes qui ont été ou sont confrontées à de telles situations : orphelins, adoptés, adoptants, nés sous X, nés de donneur anonyme, non reconnus par leur père, etc. Tous sont bouleversés par le fait que certains envisagent de priver volontairement des enfants de père ou de mère. La Manif Pour Tous s’appuie aussi sur l’expertise de plusieurs de ses membres ou correspondants en matière de santé, droit, pédopsychiatrie, éducation, philosophie, anthropologie, etc.L’ensemble des réflexions et travaux de La Manif Pour Tous conduisent le mouvement, au nom de ses militants et sympathisants, à souhaiter :A / Quant à la procréation médicalement assistée, que la future loi de bioéthique :1 – maintienne le cadre défini par l’article L 2141-2 du Code de la santé publique :
- « L’assistance médicale à la procréation a pour objet de remédier à l’infertilité d’un couple ou d’éviter la transmission à l’enfant ou à un membre du couple d’une maladie d’une particulière gravité. Le caractère pathologique de l’infertilité doit être médicalement diagnostiqué.
- « L’homme et la femme formant le couple doivent être vivants, en âge de procréer et consentir préalablement au transfert des embryons ou à l’insémination.
- « Font obstacle à l’insémination ou au transfert des embryons le décès d’un des membres du couple, le dépôt d’une requête en divorce ou en séparation de corps ou la cessation de la communauté de vie, ainsi que la révocation par écrit du consentement par l’homme ou la femme auprès du médecin chargé de mettre en œuvre l’assistance médicale à la procréation ».
2 – supprime l’insémination avec tiers donneur qui institue une rupture dans la filiation de l’enfant et crée une souffrance liée au fait de naître de père inconnu.
Cette modification mettrait la France en conformité avec les engagements internationaux qu’elle a pris (qui sont de normes supérieures aux normes nationales), en particulier comme signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant (article 3 et article 7). Elle irait dans le sens de l’égalité puisque la loi serait bien la même pour les couples homme-femme, les couples de femmes et les femmes célibataires.B/ Quant à la gestation pour autrui, que l’interdiction de recourir à une mère porteuse soit étendue :La loi l’interdisant aux Français seulement sur le territoire français et l’Etat comme les tribunaux facilitant de plus en plus largement l’accueil d’un enfant né de GPA, donc le recours à une mère porteuse à l’étranger, la France ne respecte pas la dignité de la femme et de l’enfant au-delà de ses frontières. La Manif Pour Tous souhaite donc l’élargissement de cette interdiction : à l’instar d’autres crimes ou délits, le recours à une mère porteuse devrait être interdit aux Français sur le territoire national comme à l’étranger. Le mouvement invite à réécrire en ces termes l’article 227-12 du code pénal :
- Insérer, après le troisième alinéa, un alinéa rédigé ainsi : « La vente ou l’achat d’enfants, que ce soit en France ou à l’étranger, est interdit. »
- Insérer, après le quatrième alinéa, un alinéa rédigé ainsi : « Lorsque les délits prévus au présent article sont commis à l’étranger par un Français ou une personne résidant habituellement sur le territoire français, la loi française est applicable par dérogation au deuxième alinéa de l’article 113-6, et les dispositions de la seconde phase de l’article 113-8 ne sont pas applicables. »
Drépanocytose et grand remplacement : l'Etat brise le thermomètre
"L’Agence Française pour le Dépistage et la Prévention des Handicaps de l’Enfant (AFDPHE), en charge depuis 1972 du dépistage néonatal de 5 maladies rares à la naissance a fermé ses portes en juillet.
Site officiel AFDPHE
Parmi les 5 dépistages qui étaient suivis par l’agence : la drépanocytose, une maladie génétique qui ne concerne quasi-exclusivement que les populations extra-européennes : « longtemps qualifiée de « maladie des noirs », car elle a été identifiée et caractérisée en premier lieu au sein de la population afro-américaine aux États-Unis » et dont « la mutation s’est renforcée dans les populations occupant les régions du globe soumises à une forte prévalence du paludisme. C’est pourquoi la drépanocytose, surtout présente en Afrique subsaharienne, l’est également sur le pourtour méditerranéen et en Inde, mais également, héritage du commerce triangulaire et de l’esclavagisme, sur le continent américain. ».
Les chiffres du dépistage de cette maladie (publiés par l’AFDPHE) permettaient de lever une partie du voile sur les modifications en profondeur de la population française. En effet, en raison des particularités ethniques de cette maladie, le dépistage en France métropolitaine ne concernait que les enfants à risque en raison de l’origine de leurs parents (alors qu’il est en revanche systématique chez tous les enfants naissant en Guadeloupe, Martinique, Guyane, à la Réunion, à Mayotte). Les données disponibles permettent dès lors d’appréhender la réalité du bouleversement démographique en cours en France. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certaines associations demandent un dépistage universel, aussi inutile que coûteux, afin d’éviter une « stigmatisation ».
Bilan 2016 AFDPHE
[...] D’autre part, la question du dépistage systématique de la drépanocytose à tous les enfants naissant sur le sol français a fait l’objet d’échanges au Sénat en juin dernier. Mme Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé s’est prononcé favorablement à cette systématisation :
« Le Défenseur des droits (…) a préconisé de mettre en place, à titre expérimental, un dépistage généralisé dans une région de métropole où la prévalence de la drépanocytose est élevée, par exemple l’Île-de-France, avant d’envisager une généralisation dans toute la France métropolitaine. (…) Cette préconisation a retenu toute mon attention. C’est pourquoi j’ai décidé, notamment au regard des données médicales récentes qui m’ont été apportées, de saisir de nouveau la Haute Autorité de santé (…). Il s’agira également de définir, si tel était le cas, les modalités pertinentes d’une généralisation de ce dépistage néonatal sur tout le territoire métropolitain. »
La carte 2016 sera donc probablement le dernier témoignage de ce que certains qualifient de carte du « grand remplacement »"
Provocation à Lourdes : le sanctuaire porte plainte et le RN exprime sa solidarité avec les catholiques
Côté politique, nous n'avons entendu que la voix du Rassemblement National :
Entre la sélection prénatale et la sélection terminale, l’homme moderne progresse sous l’étendard de l’avortement et de l’euthanasie
"La rentrée politique sera une homélie. Quand on débattra de la loi de bioéthique, nous aurons droit aux versets de la Révélation moderne. L’homme ne vient de nulle part et ne va nulle part. Il n’a ni ascendance ni descendance. D’ailleurs, il n’est rien, il se choisit et se crée à chaque instant, homme, femme ou autre chose. Issu d’un être embryonnaire qui n’est pas respectable, l’homme est promis à devenir un être grabataire qui ne sera plus respecté. Entre la sélection prénatale et la sélection terminale, l’homme moderne progresse sous l’étendard de l’avortement, de l’euthanasie et de l’optimisme. Ses parents seront achevés et ses enfants fabriqués, mais l’homme moderne est content. « Toutes les guerres depuis le Déluge ont eu pour musique l’optimisme. Tous les assassins voient l’avenir en rose, ça fait partie du métier. Ainsi soit-il » écrivait Céline.
On dira que j’exagère. Pourtant les hérauts habituels ont déjà trompeté de Grands Bonds en Avant. Sous peu, on fabriquera des embryons humains transgéniques, par clonage, en mélangeant trois ADN, on fera des essais d’homme, pour voir, pour tester, pour crâner, on créera aussi des chimères homme-animal pour la gloire de la cuistrerie et la jubilation du marché, on passera en pertes des milliers d’embryons sous-calibrés, avant de triompher avec la matrice artificielle qui livrera sous cellophane des humanoïdes garantis.
Que les transhumanistes nous épargnent leurs spéculations de bazars. Leurs nouveautés sentent la naphtaline. Non l’homme n’est pas une machine, on ne peut pas le débrider comme un moteur de mobylette, non il ne devient pas meilleur grâce au Progrès, non la science ne va pas le transformer en demi-dieu, non les hommes ne vont pas s’aimer demain comme des frères parce qu’on aura aboli les maladies, la pauvreté et les différences, interdit le tabac, l’alcool et les animaux de cirques, qu’on aura fait disparaître les frontières des cartes, les races de la Constitution et les regards appuyés des coins de rue.
L’homme ne change pas, c’est une fable. Il est toujours capable d’admiration, une aptitude qui le fait homme. Regardez l’élégance, l’ingéniosité et la force dont le monde végétal entoure sa reproduction. Les fruits de l’érable dotés d’ailes d’hélicoptères sont capables de se poser en douceur à des centaines de mètres de l’arbre. Les fruits du pissenlit, munis de leurs parachutes soyeux, peuvent être disséminés par le vent sur des distances allant jusqu’à 10 km. Les graines du lotus sacré détiennent le record de longévité : des savants ont fait germer une graine datant de 1 300 ans. Les séquoias géants résistent au feu grâce à leur écorce et les enveloppes qui contiennent les graines ne s'ouvrent qu'après avoir été exposées à une chaleur caniculaire ou à un feu de forêt. Le monde qui nous entoure ne change pas non plus et sa manière de se reproduire nous inspire un infini respect.
L’enchantement du réel nous aide à ne pas devenir fous. La permanence du monde nous guérit de « la dégradante obligation d’être de son temps »(Hannah Arendt)."
Academia Christiana pour agir sur le réel sans attendre perpétuellement tout de l’État
"Lancée par un groupe d’amis il y a quelques années seulement, l'université d'été Academia Chrisitiana réunissait cet été plus de 200 jeunes — et moins jeunes — pour une formation principalement intellectuelle (philosophie politique, histoire de l’économie, actualité, ateliers militants), mais pas seulement. Ainsi, tout au long de la semaine, des activités telles que l’initiation au secourisme, des leçons de danses traditionnelles ou des cours de boxe thaïlandaise étaient proposés durant les temps libres.
Plus encore que le nombre de participants, c’est la diversité des thèmes abordés qui dénote à Academia Christiana. À côté des auteurs catholiques, des références thomistes et des classiques de droite, des sujets moins habituels dans les universités d'été catholiques furent abordés tout au long de cette semaine. Ainsi des notions telles que les rapports entre politique et vie familiale, l’écologie ou l’anticapitalisme de droite, la décroissance, l’effondrement possible de l’État et de l’économie mondialisée, l’emprise du système technocapitaliste sur nos vies et les pistes pour s’en sortir ont été étudiés, souvent pour la première fois pour bon nombre des participants.
[...] Mais l’objectif d’Academia Christiana est d’être plus qu’un groupe de jeunes se réunissant l’été pour apprendre. C’est aussi une communauté militante qui pose un constat clair ; la droite recule depuis 1789 et se perd depuis des décennies sur le terrain électoral sans occuper les autres champs sociaux tels que la vie locale, associative ou culturelle. Outre des rendez-vous prévus durant l’année, cette université d’été était une exhortation à la reconquête. Reconquête de soi-même par un comportement cohérent avec nos idées, reconquête de notre quotidien par des choix professionnels et éducatifs conformes aux enjeux contemporains, et reconquête politique et spirituelle par l’enracinement de chacun dans le tissu social qui l’entoure (vie municipale notamment) afin d’agir vraiment sur le réel sans attendre perpétuellement « que l’État veuille ». En effet, si les partis politiques sont un vecteur d’idées indispensable, leur soumission aux diktats de la gauche ainsi que leur focalisation sur les scrutins nationaux les rendent inopérants pour l’étape de base précédant tout changement national ; la reconquête de la cité comme préalable à la révolution culturelle."
Allemagne : les médecins refusent de plus en plus d'effectuer des avortements
"Selon un reportage de la télévision publique allemande ARD diffusé le 23 août et cité par le site catholique katholisch.de, en Allemagne, le nombre de médecins qui acceptent de commettre des avortements va décroissant. D’après les statistiques officielles, cette baisse a été de 40 % depuis 2003, le nombre total des médecins avorteurs outre-Rhin passant d’environ 2 000 à environ 1 200. Le résultat, c’est que l’avortement n’est pas disponible partout puisque certaines villes n’ont plus aucun médecin acceptant de commettre ces infanticides en phase prénatale. C’est le cas par exemple à Trèves (115 000 habitants) et Hamm (près de 180 000 habitants). Dans le reportage d’ARD, un gynécologue se plaint que des femmes doivent faire 200 km pour se faire avorter. Le président de l’Association médicale allemande (BÄK) Frank Ulrich Montgomery estime que cette situation est due à la pression des militants anti-avortement. [...]"
La Coprésidente du Planning familial dans La Croix
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Véronique Séhier, Coprésidente du Planning familial, qui estime qu'il ne devrait pas y avoir de limite à l'avortement : "[Les femmes] doivent pouvoir changer d’avis, même si la grossesse était voulue au départ."
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Israël Nisand, Président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, qui rappelle que même s'il s'est battu pour "ce droit", l'avortement n'est jamais banal.
La Tactique du Diable
Face à la « bombe Vigano », qu’il
faudrait plutôt appeler la trompette apocalyptique « an-noncia-trice »,
tant le message fracasse certitudes, positions dominantes et fausses
idoles… Elle secoue l’assoupissement de l’Église, en la personne de
plusieurs de ses plus éminents responsables. Face à cette interpellation
universelle, pour un redressement de la foi et des mœurs, en passant
par le creuset de la difficile purification, au-delà même de la personne
de l’auteur et des détails de ses accusations, au milieu du chaos et de
la panique générale, au lieu d’un élan unanime d’union autour du désir
de faire la vérité et de se ressaisir, à l’inverse un vent mauvais se
lève… La réaction s’organise, eaux troubles où le démon va pouvoir,
comme d’habitude, pêcher librement.
1. Confondre
« pédophilie » et homosexualité (ou pédérastie). « Embrouillez-moi la
question », disait l’autre. Mettre en avant de façon obsessionnelle une
abomination réelle mais marginale, pour masquer la réalité concrète des
faits majoritaires graves qui gangrènent le clergé catholique, c’est sa
première tactique. C’est cacher la forêt grâce à l’arbre. Même les plus
désireux d’aller dans la bonne direction, même ceux qui dénoncent à
juste titre les connexions douteuses entre mauvaises mœurs et mauvaise
théologie, s’y laissent prendre. Mais qui osera le dire comme le fit, en
l’an mil, saint Pierre Damien, dans son Liber Gommorhus,
ouvrage tellement explicite sur les mœurs invertis du clergé romain
qu’il finira à l’Index ? Le diable aime les faux semblants, des demi
vérités et la confusion, c’est son fonds de commerce. Il est le
diviseur. Nous devons cesser d’entretenir cette confusion. Cette
tactique trouve de nombreux complices chez ceux que terrorise l’idée de
s’attaquer à la coterie gay, puissante et agressive. Résultat : double
effet de sidération.
2. Donner le change,
en prétendant trouver les fondements du mal dénoncé dans le
« cléricalisme », en recyclant pour faire bonne mesure les vieux
serpents de mer de l’ordination des femmes ou du mariage des prêtres,
qui constitueraient des remèdes appropriés. C’est la tactique reprise
par le journal La Croix.
C’est un leurre plus subtil que le premier. Il relève de la tactique de
l’obstruction : dévier le coup ou multiplier les objections
secondaires. Un grand classique. Le quotidien est sûr ainsi d’attirer
tous les nostalgiques de mai 68. Or, le mal n’est pas le cléricalisme,
c’est le relativisme moral, contraire à l’Évangile, ayant entraîné la
corruption d’abord des esprits, puis des mœurs, au nom de la tolérance
et de la liberté ; c’est l’indulgence coupable vis-à-vis de
l’homosexualité (et non des personnes à tendance homosexuelle) par
conformisme envers les idées ambiantes.
3. Dénoncer un complot
ourdi par les franges les plus réactionnaires du catholicisme, par
esprit de vengeance ou d’ambitions déçues. MM. de Plunkett ou Le
Morhedec, sont à la manœuvre en France, mais ne trompent personne. Nous
n’avons pas encore eu droit à la thèse du complot russe (Poutine ou son
complice le patriarche de Moscou), mais on va y venir très vite. La
ficelle est grosse, mais efficace, si on y ajoute une bonne poignée de
calomnies personnelles sur le « lanceur d’alerte ». En cas de panique,
comme actuellement, tous les moyens sont bons. Tapez au plus bas pour
déconsidérer moralement l’adversaire. Mentez, mentez, il en restera
toujours quelque chose.
4. En appeler à l’unité,
autour du pape (ou des évêques), contre les soi-disant diviseurs, ou
laisser la résolution de la question à la « maturité des journalistes »,
parce que ce chaos blesse l’Église. C’est l’argument universel et
perpétuel des autorités lorsque la marée critique commence à déborder.
Cela évite de répondre à la question. Il a été servi au moment de la
crise liturgique, depuis le début de celle des vocations, à chaque fois
que nos pasteurs prenaient des positions contestables ou ne prenaient
pas celles qui s’imposaient. C’est l’argument d’autorité : « je ne veux
voir qu’une seule tête », qui sacrifie bien aisément la vérité sur
l’autel du consensus. La « culture du déni et de l’obstruction », au nom
de la désirable unité. Telle est l’ultime tactique du diable.
Pour conclure,
la parole est donnée à l’archevêque de San Francisco, Salvatore
Cordileone (cela ne s’invente pas : « Sauveur Cœur-de-lion ») :
« Les déclarations [de Mgr Vigano] doivent donc être prises au sérieux. Les rejeter à la légère ce serait vouloir continuer une culture de déni et d’obstruction. Bien entendu, pour valider ses déclarations en détail, il faudra mener une enquête formelle, approfondie et objective… je me joins (à l’appel) d’autres évêques pour réclamer une telle enquête et prendre toute mesure corrective nécessaire, à la lumière de ses conclusions. »
Parce
que nous aimons l’Eglise plus que jamais, nous ne demandons rien
d’autre, Plus de commissions impuissantes, plus de repentances
stéréotypées, plus de silence, plus d’obstruction, plus de
faux-semblants. La vérité, rien que la vérité et toute la vérité. Saint
Pierre Damien, priez pour l’Église !
François de Rugy, pro-GPA, au ministère de l'écologie
Emmanuel
Macron a choisi François de Rugy pour succéder à Nicolas Hulor au
ministère de l'écologie. Comme le rappelle Tugdual Derville, François de
Rugy est favorable à la manipulation des êtres humains avec la
légalisation de la GPA :
Comme Macron est en train de couler, il a nommé
l’ancienne nageuse Roxana Maracineanu ministre des sports, en
remplacement de Laura Flessel, qui a démissionné dans la matinée (une plainte pour fraude pourrait être déposée contre elle).
Le nouveau ministre avait fait ses premiers pas en politique en tant
que conseillère régionale apparentée PS et elle avait été candidate aux
municipales en 2014 sur une liste "Union de la Gauche".
Elections européennes : vers une coalition populiste et souverainiste ?
"N’en déplaise aux donneurs de leçons, l’arrivée au gouvernement d’un parti populiste assumé n’est que l’expression d’un choix démocratique rendu possible par un mode de scrutin respectueux des aspirations populaires. Aujourd’hui, les Italiens ont clairement dit « basta ! » aux atermoiements de l’Union européenne en matière de gestion des flux migratoires incontrôlés. La dynamique initiée par le leader de la Ligue procède d’un message politique clair : la péninsule n’a plus vocation à recevoir sur son territoire les vagues de clandestins récupérés en mer sans que l’Union européenne assume le traitement de ce nouveau vecteur d’immigration économique aux conséquences sociales et culturelles explosives. Une majorité d’Italiens a plébiscité cette initiative parce que confrontée quotidiennement aux conséquences de cette immigration subie et désorganisée. Et les résultats n’ont pas tardé à se faire sentir, puisque la politique volontariste de Salvini a fait chuter le nombre de « migrants » illégaux de près de 80 % depuis sa nomination en tant que ministre de l’Intérieur. Preuve que, lorsqu’on veut, on peut.La question migratoire est devenue la préoccupation première des peuples du Vieux Continent et constituera, à n’en pas douter, le thème central des élections européennes de 2019. Un thème transversal qui ne pourra être l’apanage d’un seul parti mais, au contraire, devra constituer le catalyseur d’une grande coalition susceptible de changer la donne au niveau européen avec, pour conséquence, une remise en cause du fonctionnement des institutions de l’Union.À ce titre, l’idée proposée par Matteo Salvini de décliner, dans chaque circonscription nationale, une liste affiliée à cette coalition populiste et souverainiste est pertinente. Alors que la Constantinople européenne est assiégée par des individus plus intéressés par son or que par ses avancées culturelles et sociétales, certains se complaisent à disserter sur le sexe des anges, limitant la liberté des peuples aux seules questions économiques et monétaires. Le réalisme commande que l’on se concentre sur l’urgence du moment, étant rappelé qu’une nation se remet toujours d’une crise économique, jamais d’une invasion. Une fois les frontières de l’Europe sécurisées et l’ordre rétabli, l’esprit d’entreprise fera le reste, porté par une baisse des dépenses publiques, préalable indispensable à toute reprise économique.La France est, aujourd’hui, à la croisée des chemins, partagée entre un exécutif ultra-minoritaire soumis à la doxa immigrationniste, sourd aux préoccupations populaires et enfermé dans les logiques comptables de Bruxelles, et une majorité en quête de repères identitaires et hostile à cette immigration économique, prémices d’une immigration de peuplement. Son salut pourrait bien surgir du scrutin européen en plébiscitant la constitution d’une liste d’union nationale, capable de s’affranchir des logiques partisanes, porteuse d’une exigence inébranlable en matière de sécurité et d’immigration.L’Italie, l’Autriche, la Hongrie, la Pologne, la Tchéquie et la Slovaquie ont clairement affirmé cette ambition vitale : il appartient à la France de rejoindre ce concert des nations libres au sein d’une Europe des coopérations. Il ne reste qu’à peine six mois aux Français pour s’organiser électoralement et prendre une part active dans ce projet d’avenir. L’extrême gauche, les socialistes, leurs avatars de La République en marche et ses satellites centristes ont très clairement affiché leur préférence pour un monde sans frontières et leur soumission à l’islam conquérant. En réponse à ce choix funeste, la constitution d’une coalition attachée aux principes de liberté, d’identité et de souveraineté est une urgence absolue. Reste la question du choix du leader capable de structurer cette ambition pour la porter vers la victoire. Il n’y a pas si longtemps, une jeune femme a su montrer des qualités exceptionnelles, forte d’un amour immodéré pour sa patrie, désintéressée sur le plan matériel, capable de rassembler sur une ligne politique claire, aux amitiés transalpines affirmées quand elle n’est pas reçu avec attention aux portes de l’Oural et outre-Atlantique. Si vous voyez ce que je veux dire… « Marion, avanti! »"
C’est arrivé un 5 septembre…
"A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines." Léon XIII, Rerum Novarum
Alors rappelons-nous :
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le 5 septembre : saints du jour français ou en France.
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Bx Jean-Joseph Lataste : Prêtre o.p. « Apôtre des Prisons » Fondateur de la Congrégation des « Dominicaines de Béthanie » († 1869)
-
Contrairement
à l'usage courant, le jour de la mémoire n'est pas celui de la
naissance au ciel (dies natalis : 10 mars) mais celui de sa naissance
sur terre, selon la Lettre apostolique du 28 mai 2012 du pape Benoît
XVI.
Jean-Joseph (dans
le monde : Alcide) Lataste naît à Cadillac sur Garonne (Gironde), le 5
septembre 1832, dernier des 7 enfants de Vital et Jeanne Grassiet. Très
jeune, il se sent appelé au sacerdoce. Après beaucoup d'hésitations, et
un combat profond, il entre en 1857 dans l'ordre Dominicain. Il est
ordonné prêtre à Marseille le 08 février 1863 et assigné au couvent de
Bordeaux.
En
septembre 1864 il est envoyé prêcher une retraite à 400 femmes,
condamnées au silence absolu dans la prison de Cadillac qu'il connait
bien, car il était né dans cette bourgade. Comme prédicateur, il
franchit le seuil de cet établissement pénitencier avec appréhension.
Les détenues travaillent en silence toute la journée.
Pour
suivre la retraite, elles rognent sur leur temps de repos, se lèvent à
quatre heures du matin et se couchent deux heures plus tard qu'à
l'ordinaire. Le Père leur propose une nuit d'adoration : il imagine un
tour de présence de deux ou trois détenues se relayant devant le Saint
Sacrement. Elles seront 400 à passer la nuit en adoration dans cette
chapelle qui devient pour le Père Lataste le lieu d'une révélation
déterminante pour lui : « j'ai vu cette prison, objet de tristesse et
d'effroi pour les hommes, transformée cette nuit en un lieu de délices,
en un séjour de gloire et de bonheur ».
Saisi
par la foi de certaines de ses recluses, à la très mauvaise réputation,
s'impose à lui le projet de leur offrir une famille religieuse : « Quel
que soit votre passé, ne vous considérez plus comme des prisonnières
mais comme des âmes vouées à Dieu... ». À leur sortie de prison, après
avoir purgé leur peine, Jean-Joseph propose à celles qui le désirent de
vivre leur idéal de consécration à Dieu, dans un même couvent que des
religieuses vierges, sous le même genre d'habit, celui de saint
Dominique, afin que rien ne distingue jamais les unes des autres,
qu'elles s'accueillent mutuellement et avec miséricorde comme sœurs sans
tenir compte du passé, sans jugement, dans la discrétion : un projet
courageux et audacieux pour l'époque.
En
1866, avec la collaboration d'une religieuse de la Présentation de
Tours, Sœur Henri-Dominique (1822-1907), il ouvrait la première
communauté des « Dominicaines de Béthanie », sous le patronage de sainte
Marie-Madeleine.
Le
Père Lataste reçoit une maison adaptée à son œuvre à Frasne le Château :
c'est ainsi que sa fondation prend racine avant d'étendre ses
ramifications en Italie, Suisse, Allemagne, Pays Bas, États-Unis dans la
prison de Norfolk, Massachusetts, où une fraternité laïque Notre Dame
de Miséricorde est née dans le couloir de la mort de ce pénitencier.
Il
tombe malade et meurt le 10 mars 1869. Sur sa tombe il est écrit :
« Parvenu à la perfection en peu de temps, il a connu la plénitude des
longues vies. »
Jean-Joseph
Lataste a été proclamé bienheureux le 03 juin 2012 au Parc des
expositions Micropolis de Besançon. La Messe fut présidée par le
cardinal Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause
des Saints et délégué du Pape, assisté de Mgr André Lacrampe, archevêque
de Besançon, de Mgr Luigi Ventura, Nonce apostolique et de nombreux
évêques. La prédication fut faite par le fr. Bruno Cadoré, o.p., Maître
de l'Ordre des Prêcheurs.
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St Bertin : abbé de Sithiu († 698)
Au
pays de Thérouanne en Flandre, vers 698, saint Bertin, abbé de Sithiu,
qui fut déposé en terre dans le monastère qu'il avait fondé avec saint
Mammelin et qui prit ensuite son nom.
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Bx Florent Dumontet : prêtre et martyr († 1794)
Sur
l'île Madame, au large du port de Rochefort, en 1794, le
bienheureux Florent Dumontet de Cardaillac, prêtre de Castres et martyr.
Sous la Révolution française, à cause de son sacerdoce, il fut détenu,
dans des conditions inhumaines, sur un bateau négrier. Victime de sa
charité et de son zèle pour assister ses confrères malades, il mourut,
atteint lui-même de maladie.
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le 5 septembre 1187 : naissance de Louis VIII « le Lion », Roi de France.
Louis
VIII de France, dit Louis le Lion, est Roi de France de 1223 à 1226. Il
est le fils de Philippe II, dit Philippe Auguste et d'Isabelle de
Hainaut. Marié à Blanche de Castille, elle lui donne 13 enfants, dont
neuf survivent au-delà d'un an. Parmi eux, se trouve le futur Saint
Louis. Il est surnommé «le Lion», car en 1214, pendant que son père
affronte à Bouvines les coalisés du nord, Louis acquiert une
grande renommée en remportant sur Jean sans Terre, le roi d'Angleterre,
une importante victoire à La Roche-aux-Moines, dans le Poitou, voir la
chronique du 2 juillet, mais aussi celle du 6 août sur son sacre à
Reims. Louis VIII meurt le 8 novembre 1226, à Montpensier, voir la chronique du jour.
-
le 5 septembre 1413 : abolition par les Armagnacs de l'ordonnance «cabochienne»
Voir la chronique du 28 avril sur les exactions des Cabochiens dans Paris.
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le 5 septembre 1534 : Jacques Cartier rentre de sa première expédition au Canada.
Parti
le 20 avril 1534, de Saint Malo Jacques Cartier rentre du Canada après
s'être arrêté à Terre-Neuve. Accueilli par des Indiens avec qui il
échange des cadeaux, il plante une croix portant l'écusson du Roi de
France, le 24 juillet (Voir la chronique du jour). Il n'a pas trouvé le
passage nord pour la route des Indes, mais il revient avec deux Indiens
que Cartier présente à la cour du Roi François Ier.
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le 5 septembre 1590 : l'armée du duc de Parme contraint le futur Henri IV à lever le siège devant Paris.
C'est
le deuxième échec du futur Roi. Paris se donnera à son Roi de tout
cœur, le jour où ce dernier se sera converti. Voir la chronique du 22
mars qui raconte l'entrée triomphale d'Henri IV, après son sacre à
Chartre, sa visite à Notre-Dame de Paris et l'apparition de Saint Michel
aux côtés du Roi, visible de tous les assistants
-
le 5 septembre 1619: réconciliation entre la reine-mère Marie de Médicis et son fils Louis XIII.
L'entrevue a lieu à Couzières, près de Tours.
-
le 5 septembre 1638 : naissance du Dauphin Louis Dieudonné, futur Louis XIV, à St-Germain-en-Laye, fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche.
Le
Roi Louis XIII fait chanter un Te Deum à St-Germain pour célébrer la
naissance de son fils, Louis Dieudonné. Car Louis était désiré depuis
longtemps. Le mariage en 1615 de Louis XIII avec Anne d'Autriche n'avait
en effet toujours pas donné d'héritier au trône de France, 23 ans plus
tard, les prières du Roi et de la Reine ont été entendues (voir
les chroniques du 3 novembre, pour l'apparition de Notre Dame de
Cotignac, du 10 février, pour la triple neuvaine du frère Fiacre, le vœu
de Louis XIII et la Consécration de la France à Notre Dame, du 21
février, pour le pèlerinage de remerciement, du 15 août, pour les
processions demandées par le Roi Louis XIII chaque 15 août.
A
plusieurs reprises le jeune prince échappe miraculeusement à la mort : à
cinq ans, il manque de se noyer dans un des bassins du jardin du
Palais-Royal. Il est sauvé in extremis. À 10 ans, le 10 novembre 1647,
il est atteint de la variole ; les médecins le déclarent perdus, mais le
jeune Louis se remet miraculeusement. Le 30 juin 1658, le Roi est
victime d'une grave intoxication alimentaire, lors de la prise de
Bergues dans le Nord. Le lundi 8 juillet, on lui donne les derniers
sacrements et on commence à préparer la succession, mais encore une
fois, le Roi guérit miraculeusement. Et il est le chef d'État qui a
gouverné le plus longtemps la France : 72 ans. Il décède le 1er
septembre 1715.
Voir les chroniques du 7 juin et du 1 septembre.
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le 5 septembre 1661 : arrestation de Nicolas Fouquet.
Le
surintendant des finances de Louis XIV est arrêté à Nantes par
d'Artagnan, capitaine des mousquetaires du Roi avant d'être transféré au
château de Vincennes, puis à Angers et à Amboise. Il reste incarcéré
dans la forteresse de Pignerol jusqu'à sa mort en 1680.
Nommé
par Anne d'Autriche et Mazarin en 1653, il a redressé les finances
publiques après les troubles de la fronde, mais s'est aussi enrichi
prodigieusement. Fouquet mène une vie fastueuse dans le château de Vaux
qu'il a fait reconstruire. Sur les conseils de Colbert, son adversaire
politique, le Roi fait surveiller de près les finances publiques.
Fouquet, grand mécène et bâtisseur, est au mieux avec les milieux de la
Finance, grâce à son mariage avec Madeleine de Castille. Il en profite
et protège les officiers royaux qui fraudent sur les billets d'épargne
émis pour rembourser les dettes du Royaume.
Après
trois ans de procès, Fouquet est condamné à la détention à perpétuité à
Pignerol, enclave fortifiée française en Piémont. Sa devise était :
«Quo non ascendam ?» Jusqu'où ne monterai-je pas ?
Portrait de Fouquet par Édouard Lacretelle
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le 5 septembre 1670 : Bossuet est nommé précepteur du Grand Dauphin Louis, le fils de Louis XIV.
Le prélat rédige pour son royal élève des grammaires française et latine, un Traité des causes, une Logique, une Morale, un livre d'initiation à la philosophie, De la connaissance de Dieu et de soi-même, une Politique tirée des propres paroles de l'Ecriture sainte. Il donne également une Histoire de France,
objective, dénonçant la Saint Barthélemy. D'ailleurs, il compte sur
l'histoire pour éduquer le Grand Dauphin dans l'art de "conduire les
affaires". Il en tire une synthèse très élaborée intitulée Discours sur l'histoire universelle. Dans sa Politique tirée de l'Ecriture sainte.
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le 5 septembre 1704 : naissance de Quentin de La Tour.
Maurice
Quentin de La Tour naît le 5 septembre 1704 à Saint-Quentin. Peintre
pastelliste, il exécute de nombreux portraits des personnalités du
XVIIIe siècle : Louis XV, Rousseau, Voltaire, Madame de Pompadour.
Surnommé « prince des pastellistes », il fait partie des artistes les
plus réputés à la cour du Roi Louis XV. D'un caractère assez
particulier, il ne transmet pas ses savoirs faire, qui se perdent en
partie près sa mort. Ses tableaux, très prisés avant la révolution sont
invendables, après, tellement l'artiste a été engagé aux côtés des
philosophes.
Autoportrait au jabot de dentelle (vers 1751)
Amiens, Musée de Picardie
Amiens, Musée de Picardie
-
le 5 septembre 1725 : mariage de Louis XV et de Marie Leszczyńska.
Louis
XV n'a que 12 ans lorsqu'il est sacré Roi de France. Son règne
personnel débute en 1725. Le jeune Roi, de santé fragile, doit se marier
rapidement pour assurer sa descendance. Les fiançailles avec
Marie-Anne-Victoire de Bourbon sont annulées, celle-ci étant trop jeune
pour enfanter. Le choix se porte sur la fille du roi détrôné de Pologne,
Marie Leszczynska. Leur union est fêtée à Fontainebleau.
Née
le 23 juin 1703, Marie Leszczynska est l'aînée de sept ans de Louis XV.
Fille unique de Stanislas, élu roi de Pologne en 1704, ayant dû
abandonner son trône dès 1709, puis exilé en Turquie, il s'installe
finalement en 1719 à Wissembourg, où il maintient un semblant de cour
grâce aux subsides du duc de Lorraine et du régent Philippe d'Orléans !
Marie,
parée d'un manteau de velours violet semé de fleurs de lys et de
pierreries, embellie d'une traîne de près de dix mètres, porte une
couronne sertie de diamants. Louis, vêtu d'un habit de brocart et d'un
riche manteau, arbore un chapeau à plumes blanches agrémenté d'un
imposant diamant. La cérémonie est suivie d'un festin agrémenté de la
représentation du "Médecin malgré lui
et d'éblouissantes illuminations. Louis XV devient père à 17 ans, en
1727, et le devient neuf autres fois au cours des dix années suivantes.
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le 5 septembre 1755 : début du Grand Dérangement à Grand-Pré.
La
déportation des Acadiens a commencé le 11 aout dans la région de
Beaubassin, le 5 septembre est touchée la région de à Grand-Pré et à
Pisiguit . En 1755, l'Acadie compte 14 000 habitants. Ils jouissent
d'une certaine aisance matérielle, avec en particulier un cheptel
considérable, dont 48 000 moutons, 43 000 bêtes à corne, 23 000 porcs et
3 000 chevaux. La plupart des membres du Conseil de la Nouvelle-Écosse
récemment arrivés de la Nouvelle-Angleterre convoitent les terres des
Acadiens. À l'époque, les marchands bostonnais s'étonnent d'ailleurs que
des « étrangers » aient le droit d'avoir de si bonnes terres.
Ce
jour commence l'emprisonnement des hommes acadiens et, dans l'église de
Grand-Pré, la lecture de l'édit de déportation par John Winslow,
commandant militaire d'Annapolis. Il compte expulser 5 000 Acadiens de
Grand-Pré, d'Annapolis et de la baie de Fundy. En voici un extrait:
« J'ai
reçu de Son Excellence le gouverneur Lawrence, les instructions du roi.
C'est par ses ordres que vous êtes assemblés pour entendre la
résolution finale de Sa Majesté les maisons, votre bétail et vos
troupeaux de toutes sortes sont confisqués au profit de la couronne,
avec tous vos autres effets, excepté votre argent et vos mobiliers, et
que vous-mêmes vous devez être transportés hors de cette province. Les
ordres péremptoires de Sa Majesté sont que tous les habitants de ces districts soient déportés ».
(Tiré de Acadie; Esquisse d'un parcours; Sketches of a Journey. p.52)
Voir les chroniques du 28 juillet, 11 août et 10 septembre.
Réunion dans l'église de Grand-Pré
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le 5 septembre 1781 : bataille de Cheseapeake, aussi connue sous le nom de bataille des caps de Virginie.
La
bataille de la baie de Chesapeake est une bataille cruciale de la
guerre d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique, qui oppose les flottes
française et britannique le 5 septembre 1781. Sous les ordres du
commandant François de Grasse, les forces françaises remportent la
bataille grâce à la précision de leurs tirs. Par cette victoire, les
Français empêchent les Britanniques du Contre-amiral britannique Thomas Graves de venir renforcer Yorktown. Sans approvisionnement, la ville va tomber aux mains des Américains et leur permettre d'acquérir leur indépendance. Elle est la seule défaite majeure de la Royal Navy aux XVIIIe et XIXe siècles.
Par cette victoire, la France peut récupérer certaines de ses colonies perdues en 1763 dont Sainte-Lucie et Tobago.
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le 5 septembre 1793 : victoire vendéenne de Chantonnay.
Alors
que les insurgées Vendéens demandent de plus en plus à « changer de
chemise » et répondent moins rapidement aux appels au combat, les
républicains installent deux camps fortifiés en plein cœur de la
Vendée : aux Roches entre Saint-Vincent-Sterlanges et Chantonnay, et aux
Naudières, à l'embranchement des routes de Montaigu et de
Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. La veille, les généraux Républicains et
les Conventionnels en mission ont décidé d'enserrer la Vendée dans un
étau constitué par les 120.000 hommes des deux armées des côtes de la
Rochelle et des côtes de Brest. Ce sont pourtant les Vendéen qui
reprennent l'initiative, le 5 septembre. 18.000 hommes regroupés aux
Herbiers, sous les ordres de Stofflet et D'Elbée, attaquent le camp des
Roches, commandé par l'adjudant général Marceau.
Les
Républicains sont obligés de fuir laissant 3000 des leurs sur le
terrain. Les Vendéens ont, quand à eux, perdu 1500 hommes, c'est la
victoire vendéenne de Chantonnay. Le même jour Charette échoue dans son
attaque du camp des Naudières et ne réussit pas à en déloger les Bleus.
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le 5 septembre 1798 : la Loi Jourdan rend le service militaire obligatoire pour tous les Français âgés de 20 à 25 ans.
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le 5 septembre 1800 : l'île de Malte, occupée par les Français, est conquise par les troupes britanniques.
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le 5 septembre 1816 : dissolution de la Chambre introuvable.
Alors
que cette assemblée cherche à réaliser une vraie Restauration, rompant
avec les erreurs révolutionnaires philosophiques et remettant Dieu à la
source de tout pouvoir, Louis XVIII, le roi non sacré, selon le souhait
de la maçonnerie qui avait déjà tenté d'empêcher le sacre de Louis XVI,
dissout la « Chambre introuvable », dominée par les royalistes. Cette
chambre est entrée en conflit avec le ministère du duc de Richelieu et
de Decazes, ministre de l'intérieur, tous deux maçons.
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le 5 septembre 1838 : décès de Charles Percier, architecte français.
Charles
Percier naît à Paris le 22 août 1764. Il est le précurseur, avec son
ami Pierre-François-Léonard Fontaine, du style Empire. Dès 1794, ils
travaillent ensemble, et ce jusqu'à la fin de leurs carrières
respectives. Il réalise notamment l'Arc de Triomphe du Carrousel et le
Château de Malmaison. Il reçoit le prix de Rome en 1786 et est élu à
l'Académie des beaux-arts en 1811. Il meurt à Paris le 5 septembre 1838 à
72 ans.
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le 5 septembre 1905 : naissance de Maurice Challe, général français.
Le
général Maurice Challe est un des quatre généraux organisateurs du
putsch militaire à Alger en 1961. Il meurt le 18 janvier 1979.
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le 5 septembre 1914 : Charles Péguy, écrivain français, meurt au combat, à Villeroy.
Né
le 7 janvier 1873 à Orléans, Péguy est un écrivain français. Il a aussi
écrit sous les noms de Pierre Deloire et Pierre Baudouin. Également
essayiste et poète, il est un artiste engagé. D'abord socialiste,
anticlérical et dreyfusard, il finit par se convertir et devenir
militant catholique, conservateur et royaliste. Lieutenant de réserve,
il combat dès le début de la Première Guerre mondiale et meurt au début
de la bataille de la Marne, le 5 septembre 1914, alors que sa femme est
enceinte. Extrait d'Eve, œuvre écrite en 1913 :
« Vous nous voyez debout parmi les nations.
Nous battrons-nous toujours pour la terre charnelle.
Ne déposerons-nous sur la table éternelle
Que des cœurs pleins de guerre et de séditions.
Vous nous voyez marcher parmi les nations.
Nous battrons-nous toujours pour quatre coins de terre.
Ne mettrons-nous jamais sur la table de guerre
Que des cœurs pleins de morgue et de rébellions.
Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,
Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.
Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre.
Heureux ceux qui sont morts d'une mort solennelle.
Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles,
Couchés dessus le sol à la face de Dieu.
Heureux ceux qui sont morts sur un dernier haut lieu,
Parmi tout l'appareil des grandes funérailles.
Heureux ceux qui sont morts pour des cités charnelles.
Car elles sont le corps de la cité de Dieu.
Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et leur feu,
Et les pauvres honneurs des maisons paternelles.
Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés
Dans la première argile et la première terre.
Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre.
Heureux les épis murs et les blés moissonnés.
Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés
Dans la première terre et l'argile plastique.
Heureux ceux qui sont morts dans une guerre antique.
Heureux les vases purs, et les rois couronnés.
Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés
Dans ce premier terreau nourri de leur dépouille,
Dans ce premier caveau, dans la tourbe et la houille.
Heureux les grands vaincus, les rois désabusés.
Heureux les grands vainqueurs. Paix aux hommes de guerre.
Qu'ils soient ensevelis dans un dernier silence.
Que Dieu mette avec eux dans la juste balance
Un peu de ce terreau d'ordure et de poussière.
Que Dieu mette avec eux dans le juste plateau
Ce qu'ils ont tant aimé, quelques grammes de terre.
Un peu de cette vigne, un peu de ce coteau,
Un peu de ce ravin sauvage et solitaire.
Mère voici vos fils qui se sont tant battus.
Qu'ils ne soient pas pesés comme on pèse un esprit.
Qu'ils soient plutôt jugés comme on juge un proscrit
Qui rentre en se cachant par des chemins perdus.
Mère voici vos fils et leur immense armée.
Qu'ils ne soient pas jugés sur leur seule misère.
Que Dieu mette avec eux un peu de cette terre
Qui les a tant perdus et qu'ils ont tant aimée. »
Charles Péguy, Eve (1913)
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le 5 septembre 1914 : début de la bataille de la Marne.
La
bataille de Marne a lieu du 5 au 12 septembre 1914. À l'été de 1914,
les troupes alliées sont en pleine retraite, après leur défaite sur les
frontières. Le corps expéditionnaire britannique planifie déjà son repli
vers les ports de la Manche, pour un éventuel réembarquement !
Après
l'échec du plan Joffre en Lorraine, l'échec de la bataille des
frontières, l'invasion et la retraite, l'armée française recule. Les
troupes sont en replis ininterrompu. Rien ne semble pouvoir contenir la
puissance de l'offensive allemande. Quel facteur pourrait la sauver d'un
désastre imminent? Le 2 septembre, on prépare une contre-attaque
commune généralisée à hauteur de la Marne. Le 5 septembre, les Alliés
engagent le combat.
Les livres d'histoire parlent de « Miracle de la Marne »
en décrivant un effort surhumain d'une armée épuisée, une organisation
logistique utilisant toutes les ressources disponibles tels que les taxis parisiens, un savoir faire tactique de généraux qui comme Galliéni, Lanrezac, Franchet d'Espèrey, ou Foch ont su discerner une faute de l'ennemi et l'exploiter. C'est incontestable.
Mais
cette vision dite « rationnelle » n'a rien d'incompatible avec une
intervention divine, qui donne un tout autre sens à l'expression de
Barrès de « Miracle de la Marne ». En effet, comme l'a dit Jeanne d'Arc à
un autre moment critique de notre histoire : « Les soldats ont combattu et Dieu a donné la victoire ».
Ils
sont nombreux, des deux côtés du front, à témoigner de la présence de
la Sainte Vierge lors de la bataille de la Marne. Ainsi, madame
Tripet-Nizery, infirmière de 1914 à 1916, reçoit un blessé français qui
lui aurait avoué :
«Quand
nous avons eu l'ordre de repartir en avant, une femme en blanc, devant
la tranchée, nous entraînait». Ou encore un officier allemand, fait
prisonnier : «Vous avez été étonnés de notre recul si subit quand nous
sommes arrivés aux portes de Paris. Nous n'avons pas pu aller plus loin,
une Vierge se tenait devant nous (...) Nous ne savions pas si c'était
une de vos saintes nationales, Geneviève ou Jeanne d'Arc. Après, nous
avons compris que c'était la Sainte Vierge qui nous clouait sur place».
Or
c'est, en effet, le premier vendredi de ce mois de septembre, que
l'armée allemande se détourne soudain et inexplicablement de la capitale
pour aller se faire battre sur les bords de la Marne.
Le
pape Saint Pie X l'a en quelque sorte prophétisé, le 10 avril 1910
quand il reçoit les pèlerins français, il leur tient ces paroles souvent
rappelées dans le Bulletin du Vœu National :
"Ne perdez jamais confiance dans la Providence mais priez le Sacré-Coeur de Jésus qui garde la France du haut de Montmartre. " Voir les chroniques du 6 du 8 et du 12 septembre.
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le 5 septembre 1932 : décret supprimant la Haute-Volta.
La
colonie de Haute-Volta est démembrée, le territoire est partagé entre
la Côte d'Ivoire, le Soudan français, futur Mali, et le Niger.
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le 5 septembre 1944 : les Anglais détruisent le Havre.
Le
mardi 5 Septembre 1944, entre 17h45 et 19h30, pour des raisons encore
inconnues aujourd'hui, l'aviation anglaise détruit le centre du Havre
par les bombes, sans causer de tort aux Allemands. 5123 civils sont
tués. Le cœur historique de la ville est rasé, les bombardements
réduisant en miettes les admirables constructions médiévales en
colombages, la cathédrale dont la voûte s'effondre sur les nombreuses
personnes qui avaient trouvé refuge à l'intérieur est réduite en
cendres. Il est évident que les conditions météorologiques et
l'importance des moyens déployés excluent une bavure : 300 bombardiers
lourds, 500 Lancasters et 80 000 tonnes de bombes explosives et
incendiaires ne peuvent pas avoir été envoyés sans raison. Or seule la
population et la ville ont été détruites.
Ce qu'il reste du vieux centre ville !
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le 5 septembre 1978 : le métropolite de Leningrad et de Minsk, Nicodème, meurt d'une attaque cardiaque en 1978, lors d'une entrevue avec le nouveau pape Jean Paul 1er.
Il lui aurait avoué sa foi catholique avant de mourir.
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le 5 septembre 1997 : Mère Teresa s'éteint à Calcutta.
Mère
Teresa meurt dans son couvent de Calcutta, à l'âge de 87 ans. D'origine
albanaise, elle découvre l'Inde à l'âge de 18 ans. Fondatrice de
l'ordre des Missionnaires de la Charité en 1950, elle voue sa vie aux
déshérités de Calcutta et d'autres villes de l'Inde, où elle crée plus
de 50 écoles et 200 centres d'accueil, orphelinats, cliniques mobiles.
Elle reçoit le prix Nobel de la paix en 1979.
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