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vendredi 7 octobre 2016

La reprise ? Quelle reprise ?




L’Insee a nettement révisé à la baisse sa prévision de croissance en 2016. Désormais, c’est une augmentation de 1,3% du PIB qui est anticipée, en dépit de la remontée de l’investissement.

Quelques jours après la présentation du projet de loi de finances 2017, dont la construction repose sur une prévision de croissance très controversée, l’Insee apporte un peu d’eau au moulin des sceptiques.

L’institut, qui visait en juin une progression de 1,6% du PIB cette année, n’est plus aussi optimiste. Alors que Bercy table sur une croissance annuelle de 1,5%, l’Insee envisage désormais une hausse de 1,3% de l’activité, soit 0,1 point de plus qu’en 2015.

« Les nouvelles prévisions de croissance pour 2016 prennent en compte les conséquences des grèves et des attentats terroristes de l’été. La croissance française reste cependant solide et les prévisions de l’Insee ne remettent en cause ni notre objectif de déficit public pour 2016, ni notre prévision de croissance pour 2017 « , réagit Michel Sapin, le ministre de l’Economie et des Finances.


La confiance de Michel Sapin est intacte 


Non seulement Michel Sapin reste confiant mais il distingue en plus deux éléments « porteurs d’espoir  » dans les statistiques dévoilées ce jeudi par l’Insee. Il évoque ainsi les créations nettes d’emplois dans le secteur marchand, estimées à 120.000, ce qui permet à l’Insee de prévoir une nette baisse du chômage en France à 9,5 % de la population active fin 2016.   » Soit le plus bas taux de chômage depuis mi 2012 « , précise le ministre.

Il se réjouit également de la forte reprise de l’investissement des entreprises « qui se confirme et s’amplifie « . Les statistiques l’attestent. L’économie française semble sortir d’une période de sous-investissement chronique. Le baromètre Euler Hermes a estimé à 83 milliards d’euros le déficit d’investissement en France entre 2008 et 2015.

Selon l’Insee, la formation brute de capital fixe des entreprises augmenterait de 3,6% en 2016. Elle avait progressé de 1,4% en 2014 puis de 2,7% en 2015. Cette reprise de l’investissement est-elle le signe que les chefs d’entreprises ont à nouveau confiance en l’avenir ? Les récentes enquêtes de conjoncture témoignent d’un réchauffement du climat des affaires. C’est surtout le cas dans l’industrie, selon l’Insee, en dépit des déboires du site d’Alstom de Belfort et du niveau toujours élevé du nombre de défaillances.
Plusieurs éléments expliquent cette remontée de l’investissement des entreprises. Evoquons la résistance de la consommation des ménages qui devrait progresser de 1,5% cette année, un rythme qui reste toutefois moins élevé qu’au cours de  la période 2000-2007 (2,2%).


Le taux de marge continue de remonter


Citons également la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) qui se traduit par une extrême faiblesse des taux d’intérêts emprunteurs. De fait, en juillet et sur un an, la Banque de France observe une augmentation de 3,4% des encours de crédits mobilisés par les entreprises.

Le redressement relativement spectaculaire du taux de marge participe également à cette reprise de l’investissement. Après avoir touché un plancher inédit en 2014, à 29,7% de la valeur ajoutée, il remonte à 31,8% en 2016. Le gouvernement s’en félicite car il voit en cette hausse du taux de marge le résultat de sa politique de l’offre, illustrée notamment par le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) lancé en 2014, les allègements de charges prévus par le Pacte de responsabilité et le prolongement de la mesure de sur-amortissement décidée en avril.


Recherche made in France désespérément


Non seulement Michel Sapin reste confiant mais il distingue en plus deux éléments « porteurs d’espoir  » dans les statistiques dévoilées ce jeudi par l’Insee. Il évoque ainsi les créations nettes d’emplois dans le secteur marchand, estimées à 120.000, ce qui permet à l’Insee de prévoir une nette baisse du chômage en France à 9,5 % de la population active fin 2016.   » Soit le plus bas taux de chômage depuis mi 2012 « , précise le ministre.
 
Il se réjouit également de la forte reprise de l’investissement des entreprises « qui se confirme et s’amplifie « . Les statistiques l’attestent. L’économie française semble sortir d’une période de sous-investissement chronique. Le baromètre Euler Hermes a estimé à 83 milliards d’euros le déficit d’investissement en France entre 2008 et 2015.

Selon l’Insee, la formation brute de capital fixe des entreprises augmenterait de 3,6% en 2016. Elle avait progressé de 1,4% en 2014 puis de 2,7% en 2015. Cette reprise de l’investissement est-elle le signe que les chefs d’entreprises ont à nouveau confiance en l’avenir ? Les récentes enquêtes de conjoncture témoignent d’un réchauffement du climat des affaires. C’est surtout le cas dans l’industrie, selon l’Insee, en dépit des déboires du site d’Alstom de Belfort et du niveau toujours élevé du nombre de défaillances.
Plusieurs éléments expliquent cette remontée de l’investissement des entreprises. Evoquons la résistance de la consommation des ménages qui devrait progresser de 1,5% cette année, un rythme qui reste toutefois moins élevé qu’au cours de  la période 2000-2007 (2,2%).


Le taux de marge continue de remonter


Citons également la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) qui se traduit par une extrême faiblesse des taux d’intérêts emprunteurs. De fait, en juillet et sur un an, la Banque de France observe une augmentation de 3,4% des encours de crédits mobilisés par les entreprises.

Le redressement relativement spectaculaire du taux de marge participe également à cette reprise de l’investissement. Après avoir touché un plancher inédit en 2014, à 29,7% de la valeur ajoutée, il remonte à 31,8% en 2016. Le gouvernement s’en félicite car il voit en cette hausse du taux de marge le résultat de sa politique de l’offre, illustrée notamment par le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) lancé en 2014, les allègements de charges prévus par le Pacte de responsabilité et le prolongement de la mesure de sur-amortissement décidée en avril.


Recherche made in France désespérément


Malheureusement, si la reprise de l’investissement des entreprises doit être saluée, elle doit aussi être relativisée car elle ne représente que 23% de la consommation des ménages et 12% du PIB. Son impact est donc assez faible sur l’activité et l’emploi, comme en convient l’entourage de Michel Sapin. L’essentiel des machines-outils et des biens d’équipement que les entreprises françaises s’offrent ne sont pas produits en France mais le plus souvent en Allemagne, voire au Japon, en Corée du sud ou en Chine. Selon le Syndicat des machines et technologies de production (Symop), la France était en 2014 le septième constructeur européen du secteur, avec une part de marché de 2,4% de la production. Elle était notamment devancée, dans l’ordre, par l’Allemagne (47% de la production !), l’Italie (19%), la Suisse (12%), et l’Espagne (4%).
Dans ce contexte, on peut se demander qui tirera véritablement profit du plan pour l’Industrie du futur que le gouvernement a mis en place.

Au regard de ces éléments, la remontée de l’investissement se traduit mécaniquement par une augmentation du déficit commercial. A Bercy, on relativise l’impact de ce schéma non vertueux, considérant que la modernisation en cours de l’économie française se traduira par une augmentation des exportations. En attendant, le commerce extérieur devrait contribuer négativement à la croissance cette année, à hauteur de 0,4 point de PIB.



La Tribune