La prochaine élection présidentielle aura lieu les 23 avril et 7 mai 2017. Qui est d’ores et déjà candidat ? Où en est-on des différentes primaires ? Tour d’horizon de l’état des lieux à moins de 7 mois du premier tour.
Dans moins de 7 mois, le 23 avril 2017, se
tiendra le premier tour de la présidentielle. L'élection phare de la vie
politique française. François Hollande briguera-t-il un second mandat ?
Quel parti a déjà désigné son représentant ? Quand et comment se
dérouleront les primaires de la droite et du centre, des alliés du PS, d
'Europe-Ecologie Les Verts ? Qui est d'ores et déjà candidat ? Réponses
dans ce dossier.
A lire aussi :
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L'inconnue Hollande
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Le chef de l'Etat s'est engagé lors de l'émission « Débats citoyens » le 14 avril à annoncer « à la fin de l'année »
s'il se présentera ou pas à la présidentielle de 2017. Il a conditionné
à plusieurs reprises une éventuelle candidature à une inversion de la
courbe du chômage.
Sur
le papier, la probabilité qu'a François Hollande de se succéder à
lui-même en 2017 apparaît faible : il bat des records d'impopularité, est donné battu dès le premier tour de scrutin dans les sondages et, hors période de cohabitation, aucun président sortant n'est jusqu'ici parvenu à l'emporter.
En cette rentrée, François Hollande pouvait
espérer profiter de la primaire à droite pour donner de lui une image de
rassembleur, mais il se retrouve dans une situation d'extrême
fragilité. Avec Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon sur sa gauche et
Emmanuel Macron sur sa droite, son assise politique apparaît plus
rétrécie que jamais.
Le 8 septembre, il a prononcé un long discours sur « la démocratie face au terrorisme ». Se posant en rempart, il a défendu son « idée de la France »
et lâché ses coups contre son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Le chef de
l'Etat se révèle chaque jour un peu plus candidat, raillant les projets
de la droite, accusée, en creux, d'irresponsabilité et de démagogie.
S'il devait se lancer, ce ne sera pas une
candidature « naturelle » pour le chef de l'Etat, comme cela avait été
pourtant le cas pour tous les autres présidents de la Ve République qui
avaient brigué un second mandat. François Hollande a en effet accepté de se soumettre à la primaire du PS (voir ci-dessous) en janvier prochain.
A lire pour en savoir plus :
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La primaire de la droite lancée
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Après
la pause estivale et l'annonce officielle de l'entrée en lice de
Nicolas Sarkozy le 22 août, la primaire de la droite et du centre a
connu un coup d'accélérateur. Les candidats multiplient les meetings et
les visites aux entrepreneurs ou agriculteurs, publient livres ou
brochures détaillant leur projet.
La campagne a été officiellement lancée le 21 septembre, avec la publication de la liste des candidats
validée par la Haute Autorité pour la primaire. Ils sont donc
finalement sept sur la ligne de départ : Nicolas Sarkozy, Alain Juppé,
François Fillon, Bruno Le Maire, Jean-François Copé, Nathalie
Kosciusko-Morizet et Jean-Frédéric Poisson. Ce dernier, qui se présente
au titre de président du Parti chrétien démocrate, parti allié à LR,
était dispensé de parrainages.
Trois
débats télévisés sont d'ores et déjà prévus : le 13 octobre sur TF1, le
3 novembre sur BFM et i-Télé, le 17 novembre sur France 2. Pour les
deux mois de la campagne, les candidats sont soumis à un plafond de
dépenses de 1,5 million d'euros.
Cette pré-présidentielle, la première organisée à droite, aura lieu les 20 et 27 novembre 2016.
Les électeurs qui souhaitent y participer doivent être inscrits sur les
listes électorales, signer « une charte de l'alternance » dans laquelle
ils indiqueront « partager les valeurs de la droite républicaine et du centre » et s'engager pour « l'alternance afin de réussir le redressement de la France ». Il leur faudra aussi s'acquitter 2 euros par tour. Un moteur de recherche permet aux électeurs de connaître leur bureau de vote primaire.
Les Français de l'étranger et les jeunes qui auront 18 ans d'ici au 23 avril 2017 doivent impérativement se préinscrire avant le 16 octobre sur le site primaire2016.org .
Selon un sondage Odoxa pour « L'Express »,
près d'un quart des Français (28 %) envisage de participer au scrutin.
De sondage en sondage, Alain Juppé est donné gagnant au second tour mais
selon une enquête Harris Interactive publiée le 15 septembre, Nicolas Sarkozy fait désormais jeu égal avec lui au premier tour (37 % chacun)/
A lire pour en savoir plus :
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De nombreux candidats déjà déclarés
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Si
Les Républicains et le Parti socialiste n'ont pas encore désigné leurs
représentants, d'autres formations politiques ont d'ores et déjà choisi
leurs leaders pour la présidentielle.
A commencer par le Front national. Sa présidente, Marine Le Pen, a officialisé dès le 8 février 2016 sur TF1 sa candidature. Elle avait expliqué souhaiter aller « au contact des Français » pour forger sa stature présidentielle, avant de lancer sa campagne « début 2017 et pas avant ».
Déja en lice en 2012 (17,9% des voix), les sondages la créditent cette
fois d'un score de 27 à 30 %. Toutes les enquêtes donnent la candidate
FN présente au second tour et ce quels que soient ses adversaires.
La
présidente du Front national, qui s'est accordée une diète médiatique, a
fait sa rentrée, en deux temps : le 3 septembre à Brachay (Haute-Marne)
et les 17 et 18 septembre, à Fréjus. La candidate FN y a posé les
premiers jalons de sa campagne, en intronisant David Rachline
, sénateur-maire de Fréjus, comme directeur de sa campagne et en levant
un coin de voile sur son calendrier. Jusqu'à la mi-février, elle sera
en « pré-campagne », afin de mobiliser ses troupes et d'éventuels
compagnons de route par l'intermédiaire de ses collectifs, comités
d'action programmatique et autres cercles qui visent à fournir des notes
pour le programme. Durant l'automne, le FN organisera huit conventions
thématiques, dont la première sur l'éducation s'est tenu le 22 septembre
à Paris.
Lire aussi
D'autres personnalités déjà déclarées étaient déjà candidats il y a cinq ans :
Jean-Luc Mélenchon, mais cette fois « hors cadre » du
Front de gauche. Le député européen, qui s'est déclaré dès le 10 février
2016 dans le JT de TF1, affirme vouloir « incarner la France insoumise et fière de l'être ».
Il s'est lancé sans le soutien du Parti communiste, dont le secrétaire
national, Pierre Laurent, travaille à faire converger la candidature de
Jean-Luc Mélenchon, mais aussi celle d'Arnaud Montebourg, autour d'une
candidature unique. Le PCF tranchera à l'automne la question de son
positionnement pour 2017.
Nicolas Dupont-Aignan. Le député souverainiste de l'Essonne et président de Debout la République a expliqué vouloir être un « président de l'ordre et de la justice ».
Philippe Poutou a été de nouveau désigné pour le Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Tout comme Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière. Jacques Cheminade,
le fondateur de Solidarité et progrès, qui avait recueilli 0,28% des
voix en 1995 puis 0,25% en 2012, est à nouveau en lice. Il se définit
comme un « gaulliste de gauche ».
Un septième, l'écologiste Antoine Waechter,
a déjà concouru pour la présidentielle... mais c'était il y a 30 ans.
Le président fondateur du Mouvement écologiste indépendant espère
fédérer les écologistes qui ne veulent pas rester dans un système
d'alliance avec le PS.
Le Mouvement républicain et citoyen (MRC), qui
n'avait pas présenté de candidat depuis 2002 avec Jean-Pierre
Chevènement, a investi Bastien Faudot, jeune conseiller départemental du Territoire de Belfort.
A voir pour en savoir plus
L'élection phare de la vie politique française
suscite systématiquement de multiples candidatures. Ainsi pour
l'édition 2017, sont aussi en lice le député centriste des
Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle (en congé du Modem) ; l'ancienne secrétaire d'Etat Rama Yade ; l'ancien porte-parole des Bonnets rouges Christian Troadec ; Paul Mumbach, le président des maires ruraux du Haut-Rhin ; Henry le Lesquen, le président de Radio Courtoisie ; Oscar Temaru, l'ancien président de la Polynésie française...
Mais pour pouvoir concourir, toutes ces
personnalités devront réunir 500 signatures d'élus habilités à les
parrainer, une condition qui entraîne habituellement l'élimination d'un
certain nombre de prétendants. En 2012, dix candidats avaient pu se
présenter.
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L'hypothèse Macron
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Après des semaines de rumeurs, Emmanuel Macron a franchi le cap. Le 30 août, il a démissionné de Bercy pour se consacrer à son mouvement, En marche , qu'il a créé en avril. Avouant avoir « touché du doigt les limites de notre système politique », il entend lancer « une nouvelle étape ».
Emmanuel
Macron doit désormais consolider son mouvement. Il poursuit ses visites
sur le terrain. Un QG a été inauguré mi-septembre à la tour
Montparnasse et un directeur général est en cours de recrutement. La
restitution de son diagnostic sur l'état du pays, fruit de la
consultation des Français lancée au printemps, commencera début octobre,
avec trois réunions prévues en région (le 4 octobre à Strasbourg, le 11
au Mans et le 18 à Montpellier). Un livre signé de sa plume est
également dans les tuyaux.
Il reste à Emmanuel Macron à trouver la date
idéale de sa déclaration de candidature pour couper l'herbe sous le pied
de François Hollande.
A lire pour en savoir plus :
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Primaire du PS : combien de candidats ?
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Le
PS a décidé mi-juin d'organiser une primaire ouverte aux acteurs de la «
Belle alliance populaire » : PS, radicaux de gauche et écologistes en
rupture avec EELV. L'élection aura lieu les 22 et 29 janvier 2017. Les
candidatures seront ouvertes du 1er au 15 décembre 2016. Le mode
d'emploi de la primaire a été validée début octobre.
Benoît
Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, François de Rugy et Jean-Luc Bennhamias
ont d'ores et déjà annoncé leur candidature. Gérard Filoche est aussi
candidat, mais il préférerait « une grande primaire citoyenne de toute la gauche ».
Quant à Arnaud Montebourg
, après avoir officialisé le 21 août à l'occasion de son rassemblement à
Frangy-en-Bresse sa candidature à la présidentielle, il a mis fin au
suspense en annonçant qu'il se soumettrait bien à la primaire.
A lire pour en savoir plus :
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Une primaire aussi chez les écologistes
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Après la décision de Nicolas Hulot de ne pas se présenter en 2017, Europe Ecologie-Les Verts a décidé d' organiser une primaire ouverte à des candidatures de la société civile .
Cette primaire verra s'affronter quatre concurrents : Yannick Jadot, Michèle Rivasi , Cécile Duflot et enfin Karima Delli
, qui ont tous les quatre réussi à recueillir les parrainages
nécessaires (au minumum 36 conseillers fédéraux sur un total de 240).
17.146 personnes participeront au vote : les
adhérents d'EELV mais aussi les 10.019 personnes qui se sont inscrites,
avant le 1er octobre, sur le site primaire-écologie.fr et ont accepté de déboursé 5 euros pour participer au scrutin. Le vote aura lieu par correspondance. Les résultats du vote seront connus les 19 octobre et le 7 novembre en cas de second tour .
Valérie Mazuir