Michel Lhomme, philosophe, politologue
Pourquoi des élections ? Comme le souligne Jacques Attali peut-on vraiment se fier aux électeurs et encore moins quand ils sont Anglais ? Theresa May avait fini par souhaiter un Bréxit dur, elle n’aura qu’à diriger un Bréxit mou puisqu’elle semble vouloir se maintenir au pouvoir alors que beaucoup réclament sa démission. Les électeurs sont ingrats et sans logique, ils réagissent avant tout à l’émotion et au spectacle. Ils sont devenus imprévisibles.
Le parti travailliste a fait un bon score qui appelle une seconde votation. May a fait campagne au nom de la « force et de la stabilité », elle s’est planté, a commis l’erreur de refuser de débattre avec son adversaire Corbyn, et a gagné en faiblesse et en interrogations. Ce qu’on sait moins c’est que Jeremy Corbyn, n’a pas axé la campagne sur le Bréxit. En fait, sur le fond, il serait presque d’accord avec Theresa May. On ne veut pas de Calais, de Dunkerque et de ses camps en Angleterre. De plus, il sait bien que sur le Bréxit, même le Labour est divisé .
A propos de ses élections, à l’étranger, on ne parle que du Bréxit alors que sur place, ce sont les problèmes sociaux et économiques qui ont été les vrais sujets de la campagne. Il n’y a donc pas qu’un bluff Teresa May, il y aussi un bluff anglais. La campagne électorale n’a pas porté, en réalité, sur les négociations du Bréxit mais sur les salaires, la santé (dans un état déplorable après les suppressions de postes de fonctionnaires) et surtout, vague la sécurité. C’est en effet en raison de l’absence de sécurité intérieure que May a perdu son pari. Le gouvernement est accusé de mollesse, de complaisance face au multiculturalisme. Les électeurs ont donc aussi voulu donner ici une leçon anti-système au pouvoir en place. Teresa May paie une campagne électorale affligeante, sans réelle proposition intérieure.
Les négociations pour la sortie de l’Union doivent commencer le 19 juin. Le gouvernement anglais minoritaire sera-t-il vraiment formé ? En tout cas, le Royaume-Uni ne pourra plus froncer les sourcils et devra revoir ses exigences à la baisse, en tenant compte aussi des nationalistes écossais. En 2014, référendum sur l’Ecosse, en 2015, élections générales, en 2016, référendum sur le Bréxit, en 2017, nouvelles élections législatives anticipées.
Les Anglais aiment le poker et il est fort probable qu’ils retournent aux urnes avant 2022 mais il serait bon qu’avant, ils apprennent aussi à jouer !
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Pourquoi des élections ? Comme le souligne Jacques Attali peut-on vraiment se fier aux électeurs et encore moins quand ils sont Anglais ? Theresa May avait fini par souhaiter un Bréxit dur, elle n’aura qu’à diriger un Bréxit mou puisqu’elle semble vouloir se maintenir au pouvoir alors que beaucoup réclament sa démission. Les électeurs sont ingrats et sans logique, ils réagissent avant tout à l’émotion et au spectacle. Ils sont devenus imprévisibles.
Theresa bluff a commis une erreur politique en interprétant la courte victoire du référendum comme elle l’a fait
Deux points d’écart dans les résultats pour retirer le Royaume Uni de l’Union, c’est trop peu. Qui finalement décide ? Les électeurs ou la stratégie du chaos ? Désormais la Grande-Bretagne est divisée et la légitimité du gouvernement remise en question puisque Theresa May avait justifié les législatives anticipées par la nécessité, pour elle, d’avoir une majorité forte et stable pour négocier dans des conditions optimales la sortie de l’Union. Juncker jubile. On fera payer l’Angleterre. Alors qu’elle disposait d’une majorité absolue au Parlement, Theresa May a été trop gourmande et voulait plus. Elle a voulu bluffer mais elle a raté son coup. Au poker, le bluff ne marche pas toujours. Elle souhaitait plus pragmatiquement dégager son horizon politique jusqu’en 2022. On peut craindre de prochaines élections assez rapidement.Le parti travailliste a fait un bon score qui appelle une seconde votation. May a fait campagne au nom de la « force et de la stabilité », elle s’est planté, a commis l’erreur de refuser de débattre avec son adversaire Corbyn, et a gagné en faiblesse et en interrogations. Ce qu’on sait moins c’est que Jeremy Corbyn, n’a pas axé la campagne sur le Bréxit. En fait, sur le fond, il serait presque d’accord avec Theresa May. On ne veut pas de Calais, de Dunkerque et de ses camps en Angleterre. De plus, il sait bien que sur le Bréxit, même le Labour est divisé .
A propos de ses élections, à l’étranger, on ne parle que du Bréxit alors que sur place, ce sont les problèmes sociaux et économiques qui ont été les vrais sujets de la campagne. Il n’y a donc pas qu’un bluff Teresa May, il y aussi un bluff anglais. La campagne électorale n’a pas porté, en réalité, sur les négociations du Bréxit mais sur les salaires, la santé (dans un état déplorable après les suppressions de postes de fonctionnaires) et surtout, vague la sécurité. C’est en effet en raison de l’absence de sécurité intérieure que May a perdu son pari. Le gouvernement est accusé de mollesse, de complaisance face au multiculturalisme. Les électeurs ont donc aussi voulu donner ici une leçon anti-système au pouvoir en place. Teresa May paie une campagne électorale affligeante, sans réelle proposition intérieure.
Les négociations pour la sortie de l’Union doivent commencer le 19 juin. Le gouvernement anglais minoritaire sera-t-il vraiment formé ? En tout cas, le Royaume-Uni ne pourra plus froncer les sourcils et devra revoir ses exigences à la baisse, en tenant compte aussi des nationalistes écossais. En 2014, référendum sur l’Ecosse, en 2015, élections générales, en 2016, référendum sur le Bréxit, en 2017, nouvelles élections législatives anticipées.
Les Anglais aiment le poker et il est fort probable qu’ils retournent aux urnes avant 2022 mais il serait bon qu’avant, ils apprennent aussi à jouer !
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