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mercredi 1 novembre 2017

Nagasaki, 9 août 1945, un objectif spirituel !



Il est rapporté que le Président Truman, Grand Maître de la  loge maçonnique  du Missouri,  aurait d’abord refusé de lancer la bombe atomique que les Américains, comme on veut nous en instruire, auraient inventé, quand bien même le Projet Manhattan qui le finançait aurait, par manque de résultats fructueux,  été suspendu  en 1944, ou, autre sens du terme « latin » d’inventer, trouvé en Allemagne, exactement en Thuringe au printemps 1945, selon une communication personnelle reçue d’ un membre du Chiffre militaire actif à cette date, nommé  Prétieux. Son service reçut en ce sens une information américaine, démentie par cette même source le lendemain, dans l’incrédulité générale du bureau parisien de déchiffrement qui pensait que les Américains avaient trouvé quelque chose mais le cachait à leurs alliés. Mais Truman fut convaincu par  deux physiciens  dont on aimerait  connaître les raisons politiques  autant que scientifiques. Les deux bombes, l’avion qui les transportait, faut-il le rappeler,  ont par ailleurs  été bénies, tant « il est avec le ciel des accommodements ».
Militairement, après l’anéantissement de 68 villes japonaises,  et après entente, bien sûr, à Postdam,  avec  Staline sur son intervention militaire imminente,  ce largage sur une population civile en deux endroits dépourvus d’intérêt militaire, et explosant en vol, et non pas en touchant le sol, afin d’augmenter le nombre de victimes, était donc inutile, en plus d’être sadique. Humainement cependant si : car ces deux objectifs d’Hiroshima et de Nagasaki avaient une signification pour les connaisseurs du Japon : les deux villes choisies étaient chrétiennes, et  l’une d’elle  avait connu au XVIe siècle de notre chronologie, le martyre de plusieurs Chrétiens.  A croire que les décideurs de ce carnage atomique avaient maille à partir avec les disciples de Jésus ou, peut-être, aimaient les symboles.
Le cinéaste nippon Kurosawa, dans sa « Rhapsodie en Août » projetée en automne 1991 sur un écran parisien, photographiait les dentelles de pierre de la cathédrale et ses anges sculptés sur les modèles des sujets impérieux japonais. 


La cathédrale Urakami, en plein centre de Nagasaki, détruite par le largage de la bombe atomique, le 9 août 1945

En 1927 fut consacré le premier évêque japonais, et en 1929 l’on comptait 90 000 catholiques soumis à un délégué apostolique, avec un archevêché à Tokyo, des suffragants à Osaka, Nagasaki et à Hakodate, des préfectures à Shikoku, Nijigata et Sapporo, et enfin le vicariat à Hiroshima.
Retournons au port de Nagasaki : elle  était, à l’origine, un village de pécheurs, nommé Fukaetsu, connu ensuite par le nom d’une famille à laquelle il appartint du  XIIIe au XVIe siècle. Un seigneur ou Daimyo, chrétien, Omura Sumitada, ouvrit en 1569 la ville aux commerçants étrangers. La ville florissante fut, pour cette raison même, d’abord en 1587, puis en 1603, soumise à l’administration impériale. Par ce seul endroit, de 1640 à 1854, se fit  le commerce avec les Chinois et les Hollandais, les autres ayant été écartés par une ruse hollandaise, ou presque, de propagande  inventant des blasphèmes éhontés à seule fin de scandaliser  et d’écarter les concurrents espagnols  et portugais catholiques.
Les missions  japonaises des Pères jésuites, après celle des Franciscains,   avaient connu  un extraordinaire succès  par la faveur d’un chef militaire et politique,  le Daimyo Oda Nobunaga,  assassiné à Kyoto en 1582. Son successeur, d’humble extraction, qui était à son service et qui  recevra le nom de famille de Toyotomi, cet Hideyoshi Toyotomi, futur conquérant de la Corée (1592) et honoré par les Japonais du titre de Taiko, s’assura de la soumission de la ville portuaire de Nagasaki et mourut un an après le martyre de ses 26 compatriotes.


Les daimyos chrétiens (tels que Omura Sumitada) ont envoyé 4 adolescents à Rome pour leur permettre d’apprendre la culture chrétienne et d’introduire la culture japonaise en Europe. Le groupe a ramené des technologies avancée et des connaissances comme la typographie, et a contribué au développement de la culture japonaise.
L’influence chrétienne  rayonnait dans les plus hautes sphères : le chef d’État-major de l’armée japonaise en 1587, Ucondono, subit l’exil avec sa famille, à cause de sa fidélité chrétienne. Au moment de son départ, écrit-on, les officiers presque tous chrétiens, témoignèrent de la plus vive douleur et il eut même à  calmer des mouvements qui se faisaient dans l’armée en sa  faveur.
Les premiers Jésuites nippons furent martyrisés à Nagasaki : Paul Miki, de noble ascendance, Jean, de l’île de Goto, âgé de 19 ans et Jacques Kisaï, âgé  de 64 ans, avec leurs 23 compatriotes franciscains, près des murs de Nagasaki, le 5 février 1597.
Leur canonisation fut demandée, comme le mentionne le « bref » ou lettre de béatification du Pape Urbain VIII, le 14 septembre 1627, non seulement par le procureur de l’Ordre des Frères mineurs ou Carmes déchaussés de la province des Philippines et du Japon, mais aussi par Philippe, roi, et Isabelle, reine des Espagnes, par la ville tout entière de Manille, Macao etc…


Martyrs chrétiens de Nagasaki. En 1582, on comptait au Japon plus de 200 000 chrétiens et 250 églises. L’édit de Leyasu en 1614 condamna le christianisme à la disparition
Les souffrances de ces martyrs peuvent être comparées avec celles supportées par ceux du Royaume d’Angleterre et celui d’Ecosse, comme à York, par le Père Henri Walpole, d’une ancienne noble famille, ou par le Père Robert Southwell à Tybum, le 21 février de la même année : tous ont été  suppliciés par l’ordre de la reine Elizabeth I, affreusement torturés.

Cette torture infligée à Nagasaki, tout comme à Hiroshima, ressort d’une même intention du Mauvais Esprit, de ruiner tout ce qui élève, et de cultiver ce qu’il y a de plus bas, sans omettre le goût de mentir.  Contre cela, Arriba ! Debout!
Pierre Dortiguier